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Еnfer de Verdun

Fiche de lecture : Еnfer de Verdun. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Août 2013  •  Fiche de lecture  •  1 175 Mots (5 Pages)  •  668 Vues

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our la première fois, nous entendons le bruit des armes, là, à quelques mètres. Ce n’est plus de l’entraînement, cette fois l’ennemi est présent et à cet instant j’ai peur, mais curieusement ce n’est pas ma mort qui m’obsède mais le fait de devoir la donner pour sauver ma vie, tuer un type comme moi et indirectement faire pleurer les beaux yeux bleus d’une mère apprenant la disparition de son fils…

Les choses se précipitent, le lieutenant gueule à l’assaut et nous partons tous en courant vers ce bois, fusil à la main.

Nous n’avons parcouru que quelques mètres quand tout à coup nous sommes stoppés par un puissant tir de mitrailleuses.

Mon voisin, un solide gaillard, s’écroule comme une masse, fauché par une rafale qui lui a arraché une partie de la poitrine, le sang gicle à gros débit.

Un camarade se jette sur lui et tente en plaçant son poing dans la plaie béante d’arrêter l’hémorragie. Rien à faire l’ouverture est trop grande, son corps se vide, en quelques secondes il n’est plus qu’une masse inerte.

J’arrache la plaque d’identité qu’il porte au poignet, la glisse dans ma poche et après avoir récupéré mon fusil je repars à l’assaut.

Je parcours quelques mètres en évitant les corps de mes camarades tombés sous le feu ennemi, puis me jette à l’abri derrière un tronc d’arbre. Mais que fais-je dans cet enfer ? Le bruit des balles couvre à peine les cris des soldats blessés, certains appellent leur mère, d’autres gémissent jusqu’à ce qu’une nouvelle balle, providentielle celle-là, vienne arrêter leur souffrance.

La peur me paralyse, je ne peux plus bouger et même si je le pouvais où irais-je, le lieutenant est allongé à quelques mètres devant moi avec un trou gros comme une pièce de monnaie dans son képi. Un sergent prend le commandement de notre section et ordonne le repli.

Nous regagnons notre position de départ.

La moitié de notre section y est restée. La tristesse fait place, l’espace d’un instant, à un moment de bonheur quand j’aperçois Duchesne sain et sauf.

Le sergent me demande ce qui est arrivé au lieutenant Crenn, je lui dis ne pas savoir, j’ai simplement vu un énorme trou dans son képi. Un autre camarade dit qu’il l’a vu bouger au moment du repli. Dans le doute, le sergent demande deux volontaires pour aller s’assurer qu’il soit bien mort.

Un long silence suit sa demande, Crenn avait l’air d’un brave type, et s’il était encore en vie … le doute me tiraille l’esprit, je me porte volontaire. Duchesne se propose à son tour. Nous attendrons la nuit pour y aller.

Cette fois il fait bien noir, le sergent part devant, Duchesne et moi le suivons. Nous avançons par bonds, de cadavres en cadavres. Comment retrouver le lieutenant au milieu de ces corps encore tièdes. A tâtons nous avançons, beaucoup sont encore vivants et s’accrochent à nous dans un dernier effort.

Nous ne pouvons ramener tous ces blessés, je prends conscience que rien n’est prévu pour les évacuer, combien seront-ils à mourir par manque de soins …

Cette fois ça y est, le sergent a retrouvé le lieutenant, il est encore vivant et nous le ramenons vers notre campement. A peine arrivé, le médecin vient le voir et nous annonce que la balle qui a troué son képi, a ricoché sur la cervelière, cette petite coquille d’acier que nous mettons sous le képi et qui sera plus tard remplacée par le casque « Adrian ».

Le lieutenant a été groggy suite au choc provoqué par la balle sur la calotte d’acier, dans quelques jours il sera sur pied.

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