Étude du roman Maria Chapdelaine de Louis Hénon
Note de Recherches : Étude du roman Maria Chapdelaine de Louis Hénon. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar lologang • 5 Février 2015 • 1 088 Mots (5 Pages) • 1 056 Vues
APDELAINE
L’oeuvre et l’auteur
D’abord publié en France en 1914, le roman Maria Chapdelaine, de
Louis Hémon, a connu plusieurs rééditions. Celle dont je me sers pour ce
compte rendu est parue chez Boréal, à Montréal, en 1988. La couverture
du livre, outre ces éléments, présente Carole Laure qui joue le rôle de la
paysanne. On y retrouve quelque deux cents pages divisées en seize
chapitres.
Né à Brest en 1880, l’auteur, après quelques années passées à
Londres, quitte femme et enfant pour le Canada. Déjà auteur de
Nouvelles londoniennes, Colin Maillard et Battling Malone, il écrit son
dernier chef-d’oeuvre à Péribonka, sur les lieux mêmes où se détoule
l’intrigue, avant de mourir happé par un train, à Chapleau, en Ontario.
Cadre général de l’histoire
L’action se déroule au début du XX e siècle. Nous sommes en
présence d’une famille de colons établie en campagne, au sein d’un milieu
religieux très conservateur. L’Église avait en effet une grande emprise sur
les gens à cette époque. L’agriculture était très importante pour la survie;
on retrouvait également des « coureurs des bois ». Les enfants étaient
enfin soumis à une autorité paternelle quasi absolue.
L’intrigue se passe au nord du Lac-St-Jean, à huit milles en bas de
Honfleur, sur la terre des Chapdelaine. Leur maison est rudimentaire : le
rez-de-chaussée, séparé par une cloison, est doté d’un poêle à trois ponts;
à l’extérieur, on retrouve une grange et quelques champs nus à l’avantplan
d’une forêt.
La valeur socioculturelle qui me semble prédominer est
l’attachement à la terre et aux traditions. Non seulement est-elle incarnée
parfaitement dans le personnage d’Eutrope Gagnon, mais elle est l’objet
du choix définitif de Maria, qui repousse la richesse et le plaisir,
personnifiés par Lorenzo Surprenant, et la liberté, l’amour des grands
espaces, symbolisés par François Paradis. C’est donc en quelque sorte par
sens du devoir que la paysanne s’enracinera à jamais à Péribonka.
Le thème du rêve pourrait être invoqué ici à juste titre. Souvent,
Maria pense à François Paradis, son véritable amour; souvent, elle est
perdue dans ses pensées de tous les jours, l’y voyant, le désirant tout à la
fois. Elle nourrit l’ambition secrète de vivre pour toujours avec lui. La
nuit également, elle songe à lui, elle rêve de lui. Ainsi, cette obsession qui
la poursuit, ces souvenirs de François et ces projections à ses côtés sont
autant de « rêves » jalonnant l’intrigue.
Les personnages
« Belle grosse fille simple et vaillante, ayant de beaux cheveux drus,
des gestes francs et un peu timides », Maria, fille de Samuel Chapdelaine,
s’enferme dans un monde de rêves. Amoureuse de François, elle ne se
résigne pas, comme sa mère, à la difficile existence des défricheurs. Trois
amours lui furent offerts; François disparu, elle choisira pourtant le
moins attrayant des deux derniers: Eutrope Gagnon, un fermier. Elle suit
donc la voie ancestrale et, optant pour la terre, rejette pour cela l’aventure,
le luxe et la richesse.
Maria évolue en milieu fermé, ce qui est tout le contraire de son
amoureux, François Paradis. Elle vit sur la terre, lui dans les bois.
François semble physiquement plus joli qu’elle. Par contre, tous les deux
ont soif de liberté. François l’a depuis longtemps acquise, mais pas
Maria. Il n’est pas soumis, comme elle, à un choix. Enfin, les deux
veulent se marier, dessein qui ne s’accomplira pourtant pas.
L’amour est évidemment au coeur du roman. Maria vit trois amours
à la fois; trois personnages, en effet, la courtisent. Mais c’est François qui
a véritablement éveillé ce sentiment en elle, lors des sensations éprouvées
au
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