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Étude du roman Madame Bovary de Flaubert

Fiche : Étude du roman Madame Bovary de Flaubert. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2013  •  Fiche  •  565 Mots (3 Pages)  •  735 Vues

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L’emploi de tels personnages vertueux semble incontournable pour donner son sens au roman. Cependant, de nombreux auteurs n’ont pas hésité à mettre en scène des antihéros, médiocres personnages, particulièrement depuis le XIXème siècle. Ce choix vise généralement à se rapprocher de la réalité, et peut également adresser un message ou exprimer une opinion. Une telle œuvre est alors également porteuse de caractéristiques de son époque. En 1857 paraît le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert, dont l’héroïne reste aussi célèbre que l’ouvrage ; et pourtant Emma Bovary est un personnage médiocre, qui rêve d’une vie exaltante de conte de fées qu’elles lisait dans son enfance, mais se retrouve mariée à un homme qui ne la satisfait en aucun point, malgré sa situation aisée. Flaubert dénonce ainsi à travers ce roman sans grandes péripéties ni aventures trépidantes les « mœurs de province », par l’intermédiaire d’un personnage bien peu attachant. Madame Bovary stigmatise les stéréotypes féminins de la bourgeoisie de l’époque.

Pour sa part, Zola place la médiocrité de ses héros au service de sa thèse sur l’incidence de l’hérédité et du milieu sur le destin de ses personnages. Ainsi, dans L’Assommoir, l’alcool précipite Gervaise dans la déchéance, et sa fille Nana ne connaîtra pas un meilleur sort. Tout au long de ses romans, Zola met l’accent sur les défauts de ses héros. Il met aussi en scène la cruauté, comme dans Thérèse Raquin où les deux amants assassinent le mari afin d’atteindre un hypothétique bonheur qui restera inaccessible. Ses personnages subissent leur destin plus qu’ils ne le maîtrisent, comme ils subissent le poids de la société et de la condition humaine. Cette dernière est révélée médiocre à travers le réalisme de Zola.

Lorsqu’elle est poussée à son paroxysme, la médiocrité révèle chez Céline l’absurdité de l’existence. Dans Voyage au bout de la nuit, Ferdinand Bardamu que rien ne prépare à devenir un héros est précipité dans les bassesses humaines, et avance de déception en déception du fait du destin qu’il est amené à vivre. Aux brillantes qualités du héros grec, Céline répond par la vilenie de son antihéros. Sachant que son roman est en partie autobiographique, son ouvrage n’en est que plus pessimiste sur la nature humaine et sur notre monde. Son défaitisme peut alors nous amener à devenir plus lucide, et prendre du recul face à l’enrôlement. Il nous présente un personnage broyé par son destin, comme la plupart des héros médiocres.

On conçoit donc que le héros de roman doive être exemplaire en tout point afin d’illustrer et transmettre des qualités et des valeurs humaines. Cependant, le héros médiocre est utilisé dans le roman par de grands auteurs dans un souci de réalisme et permet de faire ressortir une réalité de façon plus criante, et « dénoncer les vices de son siècle » selon la formule de Molière justifiant la mise en scène de médiocrité dans sa pièce Tartuffe. De plus, lorsque le héros est rendu attachant par son auteur (comme dans le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel), sa médiocrité nous aide à accepter nos failles et être plus tolérant envers nous-même et nos pairs. Et si, comme disait Zola dans Deux définitions du roman, « le premier homme qui passe est un héros suffisant », le simple

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