LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Étude du roman Le Cabinet Des Antiques de Honoré de Balzac

Mémoire : Étude du roman Le Cabinet Des Antiques de Honoré de Balzac. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Avril 2013  •  618 Mots (3 Pages)  •  4 501 Vues

Page 1 sur 3

Honoré de Balzac, Le Cabinet des Antiques,

Une vision grotesque

LECTURE ANALYTIQUE DU TEXTE

1. Le narrateur fait découvrir le monde aristocratique tel qu’il s’est reconstitué après la Révolution, au moment de la Restauration,

à Alençon. La comparaison inaugurale (« Ce salon était alors comme une cage de verre »)

acquiert des significations fortes :

– elle insiste sur l’idée de microcosme social dans un lieu clos et fermé, à l’image d’une caste qui exclut ;

– elle met en valeur la notion de spectacle comme si cette vieille société d’avant la Révolution, archaïque et décalée, devenait un objet de curiosité à l’égal d’une attraction, d’une foire.

Aussi le tableau est-il marqué par la mise en scène du regard : curiosité sociale et infraction du regard dans un monde d’élite (l. 8-9), contemplation des figures féminines puis masculines, retour aux voyeurs (l. 50-53), fascination que mademoiselle Armande exerce sur le narrateur (l. 53-62). Le complexe scopique (regarder, voir) recouvre différents types de regards, de l’effroi à l’admiration.

2. Le mot « grotesque » acquiert des significations particulières chez les auteurs romantiques (Hugo, Musset …). Il ne se limite pas à la seule dimension burlesque ou comique, mais ouvre sur une esthétique de la fantaisie, du fantasque qui mêle horreur et humour, imagination délirante et satire. Victor Hugo en fait l’une de ses catégories esthétiques dans la préface de Cromwell et l’oppose au sublime.

Pistes : il est intéressant d’orienter les recherches des élèves vers les peintures grotesques découvertes dans la villa dorée de Néron à Rome ou encore de mettre en relation le goût pour le grotesque dans l’écriture et l’oeuvre graphique de Victor Hugo (dessins).

3. Sous le regard du narrateur, les vieilles aristocrates deviennent des personnages grotesques grâce à une série d’indices qui les assimilent à des momies (« chef branlant » l. 14, « desséchées et noires comme des momies » l. 14). Aussi perdent- elles toute vie ou tout naturel pour devenir des pantins ou des marionnettes (« têtes

de casse-noisettes » l. 31, « corps bossués » et « membres mal attachés » l. 32). Le lexique des vêtements ou des apparences renvoie à un maquillage proche du grimage (« rouge invétéré » l. 28) ou du costume de théâtre. Les personnages n’ont pas qu’une dimension comique : ils prennent l’allure fantastique de morts-vivants (« leur teint de cire, leurs fronts ruinés, la pâleur des yeux » l. 40-41). L’imagination du narrateur s’échauffe : accumulations, énumérations, antithèses (« bouffonnes » / « sérieuses » l. 18, « mourants » / « vivants » l. 24), hyperboles (« exorbitants », « luxuriantes » l. 34), métaphores outrées (« couleurs fanées » l. 38 , « fronts ruinés » l. 40-41), comparaisons qui établissent une analogie entre l’humain et l’inanimé (« qui ressemblaient

aux têtes de casse-noisettes » l. 30-31) révèlent un affolement du style, un goût pour la surenchère grotesque qui tourne à la vision fantastique.

4.

...

Télécharger au format  txt (4 Kb)   pdf (69.1 Kb)   docx (9.6 Kb)  
Voir 2 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com