LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Étude du roman Germinal ( Extrait Page 402 à 405 ) de Zola

Dissertations Gratuits : Étude du roman Germinal ( Extrait Page 402 à 405 ) de Zola. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Janvier 2013  •  1 783 Mots (8 Pages)  •  1 433 Vues

Page 1 sur 8

Un extrait de roman du XIX siècle

Germinal d 'Emile Zola

1) Extrait choisi. (page 402 à 405)

Mais Etienne, déjà, continuait d'une voix changée. Ce n'était plus le secrétaire de l'association qui parlait, c'était le chef de la bande, l'apôtre apportant la vérité. Est-ce qu'il se trouverait des lâches pour manquer à leur parole ? Quoi ! depuis un mois, on aurait souffert inutilement, on retournerait aux fosses, la tête basse, et l'éternelle mystère recommencerait ! Ne valait-il pas mieux mourir tout de suite, en essayant de détruire cette tyrannie du capital qui affamait le travailleur? Toujours se soumettre devant la faim, jusqu'au moment ou la faim, de nouveau, jetait les plus calmes à la révolte, n'était-ce pas un jeu stupide qui ne pouvait durer d'avantage ? Et il montrait les miniers exploités, supportant à eux seuls les désastres des crises, réduits à ne plus manger, dés que la nécessité de la concurrence abaissaient les prix de revient. Non ! le tarif de boisage n'était pas acceptable, il n'y avait qu'une économie déguisée, on voulait voler à chaque homme une heure de son travail par jour. C'était trop cette fois, le temps venait où les misérables, poussés à bout, feraient justice.

Il resta les bras en l'air. La foule, à ce mot de justice, secouée d'un long frisson, éclata en applaudissements, qui roulaient avec un bruit de feuilles sèches. Des voix criaient :

- Justice, il est temps… Justice !

Peu à peu, Etienne s'échauffait. Il n'avait pas l'abondance facile et coulante de Rasseneur. Les mots lui manquaient souvent, il devait torturer sa phrase, il en sortait par un effort qu'il appuyait d'un coup d'épaule. Seulement, à ces heurts continuels, il rencontrait des images d'une énergie familière, qui empoignaient son auditoire ; tandis que ses gestes d'ouvrier au chantier, ses codes rentrés, puis détendus et lançant le poings en avant, sa mâchoire brusquement avancée, comme pour mordre, avaient eux aussi une action extraordinaire sur les camarades. Tous le disaient, il n'était pas grand, mais il se faisait écouter.

-Le salariat est une sorte nouvelle de l'esclavage, reprit-il d'une voix plus vibrante. La mine doit être aux mineurs, comme la mer est au pêcheur, comme la terre est au paysan… Entendez-vous! la une vous appartient, à vous tous qui, depuis un siècle, l'avez payée de tant de sang et de misère !

Carrément, il aborda des question obscures de droit, le défilé des lois spéciales sur les mines, où il se perdait. Le sous-sol, comme le sol, était à la nation : seul, un privilège odieux en assurait le monopole à des Compagnies ; d'autant plus que, pour Montsou, la prétendue légalité des concessions se compliquait des traités passés jadis avec les propriétaires des anciens fiefs, selon la vielle coutume du Hainaut. Le peuple des mineurs n'avait donc qu'a reconquérir son bien ; et, les mains tendues, il indiquait le pays entier, au delà de la forêt. A ce moment, la lune, qui montait l'horizon, glissant des hautes branches, l'éclaira. Lorsque la foule, encore dans l'ombre, l'aperçut ainsi, blanc de lumière, distribuant la fortune de ses mains ouvertes, elle applaudit de nouveau, d'un battement prolongé.

-Oui, oui, il a raison, bravo!

Dés lors, Etienne chevauchait sa question favorite, l'attribution des instruments de travail à la collectivité, ainsi qu'il le répétait en une phrases, dont la barbarie le grattait délicieusement. Chez lui, à cette heure, l'évolution était complète. Parti de la fraternité attendrie des catéchumènes, du besoin de réformer se salariat, il aboutissait à l'idée politique de le supprimer. Depuis la réunion d Bon-Joyeux, son collectivisme, encore humanitaire et sans formule, s'était raidit en un programme compliqué, dont il discutait scientifiquement chaque article. D'abord, il posait que la liberté ne pouvait être obtenue que par la destruction de l'Etat. Puis, quand le peuple se serait emparé du gouvernement, les réformes commenceraient : retour a la commune primitive, substitution d'une famille égalitaire et libre à la famille morale ou oppressive, égalité absolue, civile, politique et économique, garanti de l'indépendance individuelle grâce à la possession et au produit intégral des outils du travail, enfin instruction professionnelle et gratuite, payée par la collectivité. Cela entraînait une refonte totale de la vielle société pourrie ; il attaquait le mariage, le droit de tester, il réglementait la fortune de chacun, il jetait bas le monument inique des siècles morts, d'un grand geste de son bras, toujours le même, le geste du faucheur qui rase la moisson mûre ; et il reconstruisait ensuite de l'autre main, il bâtissaitt la future humanité, l'édifice de vérité et de justice, grandissant dans l'aurore du vingtième siècle. A cette tension cérébrale, la raison chancelait, il ne restait plus que l'idée fixe du sectaire. Les scrupules de sa sensibilité et de son bon sens étaient emportés, rien ne devenait plus facile que la réalisation de ce monde nouveau : il avait tout prévu, il en parlait comme d'une machine qu'il monterait en deux heures, et ni le feu, et ni le sang ne lui coûtaient.

2) Contexte historique, social, culturel ou artistique

Observateur des hommes et des faits de son temps dans ses romans, Zola n'a cessé de s'engager dans des causes sociales, artistiques ou littéraires qui lui semblent justes, sans jamais faire de politique

Germinal est une œuvre publiée en 1885 suite à sa visite à la mine de Anzin. Celle-ci dénonce la misère ouvrière au 19eme siècle en France, et qui nous relate une grève d'ouvriers ayant pour but d'augmenter la condition de vie des mineurs.

Au 19eme, les bourgeois et l’empereur ne se soucient guère de la condition des mineurs. C’est au cours du même siècle que l’internationale apparaît, celle-ci est destinée à s’unir contre les actionnaires et dirigeants des mines qui se font de l'argent sur la misère des mineurs . Le

...

Télécharger au format  txt (11.1 Kb)   pdf (198.4 Kb)   docx (13.3 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com