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Étude du drame Caligula d'Albert Camus

Fiche de lecture : Étude du drame Caligula d'Albert Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Octobre 2014  •  Fiche de lecture  •  785 Mots (4 Pages)  •  737 Vues

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 Tout le raisonnement de Caligula repose sur la logique, il le dit lui-même, « [il] [a] décidé d’être logique » (l.26). Son discours est extrêmement bien construit : connecteurs logiques, connecteurs temporels, conjonctions de coordination (« premier temps » (l.2) ; « A raison de » (l.7) ; « en effet » (l.12) ; « mais » (l.17), tous les moyens sont utilisés pour rendre son propos indiscutable, les didascalies étant également là pour renforcer cet effet, puisqu’elles nous disent qu'il est « imperturbable » (l.12), ce qui nous laisse penser que Caligula est sûr de lui. Son plan est donc très facile à suivre : premièrement « tous les patriciens […] [devront]obligatoirement déshériter leurs enfants », puis ils seront tués « dans l’ordre d’une liste établie », et ce « en faveur de l’Etat ». Aucune place n’est laissée à l’implicite, puisque « gouverner c’est voler » autant qu'il le fasse « franchement » et qu’il « vol[e] directement les citoyens » plutôt que de le faire de manière indirecte. Il utilise donc une logique implacable à partir d’un postulat (« gouverner c’est voler ») pour justifier la spoliation directe des biens par un raisonnement par analogie (« il n'est pas plus immoral de voler directement les citoyens que de glisser des taxes indirectes »).

                           Mais derrière ce discours si implacable et si autoritaire se cachent de réelles absurdités. En effet, dans son discours, Caligula se contredit lui-même à plusieurs reprises. Il dit tout d’abord que les patriciens seront tués « dans l’ordre d’une liste établie » pour ensuite enchaîner sur « l’ordre des exécutions n’a en effet, aucune importance », pour ensuite dire que « ces exécutions ont une importance égale » et que de ce fait « elles n’en ont point ». Ces équivalences fondées sur un pseudo syllogisme  aboutissent à des absurdités logiques et à une confusion dans l’échelle des valeurs, ce qui décrédibilise son raisonnement. Mais Caligula n’en a que faire, puisqu'il est l’empereur, et que quelle que soit la chose qu'il veut faire, il pourra toujours la faire : il a tous les pouvoirs.

                           Ce discours s’apparente donc parfaitement à celui d’un tyran, les excès et la violence n’étant pas oubliés.

                           En effet, le fait que « gouverner, c’est voler » n’implique pas forcément le fait que la politique tenue soit monstrueuse ou violente. C’est Caligula qui veut que les choses soient ainsi en tant que tyran. Cette violence se voit notamment dans son autoritarisme : les riches « doivent obligatoirement déshériter ». Il fait les choses dans la précipitation, il faut que tout soit fait « sur l’heure », ou « dans un mois au plus tard ». Son raisonnement est basé sur l’extrémisme : il « exterminer[a] les contradicteurs et contradictions », volera, « fer[a]mourir » des gens. C’est Caligula lui-même qui rend cette politique monstrueuse, et avoue lui-même agir de manière arbitraire puisqu’à deux reprises il utilise le mot « arbitrairement ». Il est donc pleinement conscient que ce qu’il fait n’a pas de réelle justification, et est plus

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