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Étude du drame Caligula d'Albert Camus

Fiche de lecture : Étude du drame Caligula d'Albert Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Mai 2014  •  Fiche de lecture  •  1 397 Mots (6 Pages)  •  1 104 Vues

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Caligula

Albert Camus est un écrivain du Xxème siècle,qui composa de nombreux essais philosophiques ainsi que des pièces de théâtre. Il s'engagea également dans la Résistance en tant que journaliste. Son œuvre peut se diviser en deux cycles majeurs : le cycle de l'absurde et celui de la révolte. Caligula est une des pièces de théâtres qui appartient au premier cycle,un drame dans lequel Camus exprime sa déception face au système qui engloutit l'homme, confronté à la réalité d'une existence qui le rend prisonnier de ses faiblesses. La scène 14 de l'acte IV représente le dénouement de la pièce, l'empereur Caligula, après une vie de règne tyrannique et de décisions arbitraires, va être assassiné par une conjuration formée par le Sénat et les patriciens. Il en est conscient et attend que la mort lui porte le coup qui lui sera fatal. Il serait donc intéressant de voir de quelle manière le dénouement de la pièce met-il en valeur l'emphase de la mort de cet empereur tyrannique ? Tout d'abord, nous verrons de quelle façon Caligula s'adresse à lui-même dans son monologue lyrique qui met en relief sa conception de la vie, avant de voir pourquoi l'on peut dire que ce dénouement est une fin spectaculaire pour cet empereur sanguinaire.

I-1) Dès le début de la scène on peut remarquer qu'un objet est très important : le miroir, vers lequel s'avance Caligula, à peine conscient de son mouvement, puisqu'il est « hagard ». Lorsqu'il s'adresse au miroir durant son monologue, il fait ainsi le vide complet autour de lui, et l'on assiste à un véritable dédoublement. Ainsi la dualité de la personnalité de Caligula nous apparaît, il s'adresse au miroir, à son reflet, autrement dit à lui-même. Il n'hésite pas à parler directement à son reflet, à le prendre à témoin : « Je sais pourtant, et tu le sais aussi ». De plus, il considère ces deux aspects de sa personnalité, ces deux lui, comme un tout, puisqu'il n'hésite pas à employer la 1ère personne du pluriel en s'adressant au miroir : « nous serons coupables à jamais ! ». La solitude de Caligula va ici jusqu'à le pousser à parler à la seule personne qui peut l'écouter et à qui il peut se confier, cette personne n'étant nul autre que lui-même. Ce reflet, son miroir est ici la « personne » à qui il confie ses doutes, et ses sentiments. Il a presque un contact physique avec ce miroir, puisqu'il « s'agenouille et pleure » à son pied, ou « tend les mains vers le miroir en pleurant ». En se confiant, il fait ici un « bilan » de ce qu'il a été.

2) En attendant sa mort, Caligula fait une introspection de sa vie, et constate avec amertume ses échecs. En effet, ses ambitions n'ont pas été atteintes, ses quêtes n'ont pas abouties, ce qu'il exprime avec plusieurs phrases, employant l'irréel passé: « Si j'avais eu la lune ». Il reconnaît également ses erreurs, comme celle d'avoir voulu l'impossible, une quête désespérée et irréalisable : « L'impossible ! Je l'ai cherché aux limites du monde ». Pour expliquer ses erreurs et comment il a pu en arriver là, il emploie une antithèse : « Tout a l'air si compliqué. Tout est si simple pourtant. » La vie entière de Caligula est un paradoxe : il a agit sa vie entière comme si l'impossible était parfaitement accessible, alors que chacun sait que, par définition, il ne peut être atteint. La répétition de « rien » dans le texte exprime également bien l'atmosphère de néant qui s'est faite autour de Caligula, au cours de son règne : « Rien dans ce monde », « Rien encore ». Alors qu'il va mourir il reconnaît dans son monologue ses erreurs, qu'il accepte, pour cela il exprime ouvertement ses sentiments.

3) La mort étant très proche, Caligula dévoile ses véritables pensées et sentiments, sans se cacher derrière son statut, ou une dignité quelconque. De cette façon, il explique sa peur de la mort, ce qui lui fait ressentir une terrible culpabilité. Cette peur le met en effet au même niveau que ceux qu'il a autrefois tant méprisés : « Quel dégoût, après avoir méprisé les autres, de se sentir la même lâcheté dans l'âme. » Il ressent donc un véritable dégoût pour lui-même, non seulement pour sa peur de la mort prochaine : « J'ai peur. » mais également pour ses erreurs passées. Il se rend de cette manière pleinement compte

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