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Étude du conte Les fées de Charles Perrault

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Par   •  2 Février 2013  •  2 502 Mots (11 Pages)  •  16 726 Vues

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Le conte de Perrault Les Fées a été publié en 1695 dans un recueil appelé simplement Contes, puis repris en 1697 dans Contes de ma mère l’Oye. Il s’agit d’une histoire simple dans laquelle une fille mal aimée se rend à une fontaine pour puiser de l’eau et rencontre une fée qui lui octroie un don. Si le titre laisse entendre qu’il y a plusieurs de ces personnages surnaturels, c’est que l’aînée, qui est tout l’inverse de sa gentille sœur, elle, se comporte mal et se trouve punie et affublée d’une malédiction. Nous allons voir pourquoi il est possible de considérer ce texte comme un conte traditionnel, en analysant successivement trois aspects du texte : l’art du conte ; puis, l’univers merveilleux et enfin, son contenu argumentatif.

I – L’art du conte

Comme tout récit, le conte comporte des schémas narratif et actantiel et certaines caractéristiques propres.

1 – Le schéma narratif typique

- La situation initiale débute par l’expression conventionnelle « il était une fois » ; on ne sait pas exactement depuis combien de temps la cadette est maltraitée par sa mère.

- L’élément perturbateur peut être représenté par le fait que la cadette aille chercher de l’eau à la fontaine ; ou par la rencontre avec la pauvre femme.

- Les péripéties sont les conséquences logiques de cette quête : la réussite lors du passage de l’épreuve, le don + accordé par la fée, le retour chez la mère et la découverte du don+. La deuxième série de péripéties concerne la sœur aînée, qui reproduit le même schéma mais à l’envers : échec lors de l’épreuve, don - , retour chez la mère et découverte du don -.

- L’élément de résolution est la fuite des deux sœurs et la rencontre du prince pour la cadette.

- La situation finale comporte deux aspects : le mariage de la sœur cadette et la mort de l’aînée.

Bref, en cela Les Fées est absolument conforme au contenu traditionnel du conte.

2 – Le schéma actantiel

Il présente les différentes composantes de l’histoire et les forces agissantes.

- le sujet est double, encore une fois : ce sont les deux sœurs.

- l’adjuvant et l’opposant ici sont une seule est même personne : la fée, qui présente deux visages différents, selon son interlocutrice : côté positif pour la cadette qu’elle récompense ; côté négatif pour l’aînée qu’elle punit.

- l'objet (but de l’action) est représenté ici par l'eau à puiser (cadette) ; alors que l’aînée, elle, cherche à obtenir, pour faire plaisir à sa mère, le même don que sa sœur.

- les destinateur et destinataire de la quête sont à chaque fois le même personnage : la mère, qui pousse ses filles à accomplir ces quêtes pour elle. C'est une femme vénale et intéressée.

3 – Brièveté et efficacité

- Le conte se caractérise par sa brièveté et son extrême rapidité : aucun détail inutile n'est conservé dans le texte :

* Fondé sur une tradition orale, le conte ne doit comporter aucune description et le lecteur ne sait quasiment de la situation familiale, avant le début du texte. Il ne peut que le deviner.

* Contrairement à la plupart des récits, celui-ci ne possède aucun repère spatio-temporel précis : « il était une fois » introduit d'emblée l'atemporalité des événements. Il en va de même pour les lieux, car si l'action semble se dérouler en France, rien ne vient corroborer cette hypothèse. On ne parle en réalité que la maison, avec des termes comme « logis » ou « cuisine ».

* Autre caractéristique du conte : les deux filles ne sont caractérisées que par leur rang d'aînesse. La mère appelle sa fille « Fanchon », mais il s'agit sans doute d'un surnom affectueux, peut-être le diminutif populaire de Françoise ou Suzanne, qui suffit néanmoins à prouver sa préférence pour celle-ci.

* Les personnages ne sont presque pas décrit : le lecteur apprend simplement que l'aînée ressemble à sa mère (« lui ressemblait si fort d’humeur et de visage que qui la voyait voyait la mère ») ; alors que la cadette est « le vrai portrait de son père ».

- Quant à l'efficacité du conte, elle repose avant tout sur sa rapidité : les événements s'enchainent de façon rapide et sont relatés dans des phrases courtes, qui introduisent un rythme rapide.

- L'aspect vivant et dynamique du texte provient, lui, de l'emploi du style direct, que l'on repère aux nombreux verbes de parole utilisés (« dire », « répondre », …), au dialogue et aux nombreuses exclamations.

Ainsi, le conte de Perrault est en tout point conforme à la tradition ; car dans la forme, on retrouve tous les éléments obligatoires dans un tel texte.

II – Un univers merveilleux

Qui dit conte, dit éléments conventionnels et obligatoires qui rattachent le texte à une tradition déjà existante.

1 – Les éléments traditionnels du conte

De nombreux indices indiquent rapidement au lecteur qu’il s’agit d’un conte :

- la formule inaugurale « il était une fois », sorte de formule magique qui fait entrer le lecteur dans le monde merveilleux du conte. Elle nous renvoie à l’enfance, elle captive et s’avère souvent le point de départ d’une belle histoire.

- les personnages typiques figurent aussi ici : la mère acariâtre et injuste, qui préfère son aînée ; les deux filles ; la fée (qui se dédouble ici) et le prince. On notera l’absence caractéristique du père.

- l’épreuve et le don qui se retrouvent dans de nombreux récits.

- un lieu symbolique : la fontaine est le lieu des rencontres dans les romans médiévaux et cela nous rappelle ici que le conte a son ancrage dans le quotidien, qui impose parfois d’aller chercher de l’eau très loin de la maison (« une grande demi-lieue ») ; il est également fait mention de façon indirecte au château du roi.

- les personnages sont fort peu décrits, voire résumés à leur fonction sociale (« une veuve », « le fils du roi ») ou un trait de caractère : la mère est vénale (intéressée par l’argent).

On retrouve bien ici tous les

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