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Étude du conte Candide de Voltaire

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Par   •  18 Mars 2013  •  Commentaire de texte  •  1 743 Mots (7 Pages)  •  1 508 Vues

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Candide, un conte philosophique

Introduction

Le conte est un genre très ancien, répandu et populaire ; ils ont d’abord été transmis à l’oral avant d’être fixés par exemple Les Contes de mille et une Nuits. Voltaire utilise ce genre très répandu mais il va lui donner une tout autre portée et il va s’amuser avec les règles traditionnelles du conte, qu’il va transformer.

I. Candide, un conte apparemment traditionnel

a) Le traitement de l’intrigue est apparemment traditionnel :

la structure du conte est respectée :

- Situation initiale : tout va très bien : Candide au paradis au château de TTT

- Un élément perturbateur : Candide est chassé du château et le château est pris par les Bulgares.

- Un développement qui consiste à rétablir la situation initiale : la quête de Cunégonde, Candide veut retrouver sa bien- aimée.

- Situation finale : équilibre retrouvé, Candide a retrouvé Cunégonde.

b) Le conte se présente bien comme une quête, classique d’un conte traditionnel : retrouver la bien-aimée dont on est séparé.

c) L’intrigue cultive l’exotisme : par exemple l’Amérique du Sud où il rencontre des mœurs étranges (les Oreillons, les singes), le Nouveau Monde (USA)

d) D’innombrables invraisemblances, beaucoup de fantaisie : par exemple les gens meurent puis réapparaissent : Pangloss pendu lors de l’autodafé est retrouvé vivant, Candide se déplace à travers le monde mais parle toujours la langue du pays (hollandais dans l’épisode du nègre de Surinam)

e) Le recours au merveilleux ; il a recours à l’imaginaire : par exemple l’Eldorado, un monde dans lequel les enfants jouent avec des pierres précieuses, dont il repart sur une machine volante, avec des moutons rouges, couverts d’or)

2. Mais Candide est une parodie du conte traditionnel

Il imite les procédés du conte traditionnel en les amplifiant pour se moquer

a) Les personnages

Il y a peu de héros au sens traditionnel du terme : Candide ne devient le héros qu’à la dernière ligne du texte quand il coupe la parole à Pangloss, le contredit : « Cela est bien dit mais »

Il n’y a pas non plus de victimes au sens traditionnel du terme, une victime dont on puisse avoir pitié ; le sort des personnages est horrible mais le récit traite ce soir de façon risible, prenant beaucoup de distance avec les personnages ; le lecteur ne peut ni avoir pitié des personnages ni les prendre comme modèles ; impossible de s’identifier aux personnages.

b) L’intrigue

- Au départ les personnages sont beaux, riches, heureux ; à la fin ils se retrouvent mais ont perdu toutes ces qualités.

- Le lieu du dénouement n’est pas le lieu d’origine (c’est d’ailleurs impossible puisque le château a été détruit)

- La parodie d’une histoire d’amour : Candide retrouve Cunégonde qui est devenue laide, a mauvais caractère et il ne veut plus l’épouser après avoir couru partout à sa recherche pendant plusieurs années. Il l’épouse uniquement parce que le frère de Cunégonde ne veut pas que Candide le fasse (mésalliance), par une réaction enfantine. Le conte ne peut pas se terminer par « ils marièrent et eurent beaucoup d’enfants ».

- L’intrigue est éclatée, les épisodes se succèdent rapidement sans véritable lien logique ; dans les contes traditionnels, les éléments sont structurés autour d’une intrigue centrale.

3. Candide, une œuvre à thèse

Ce qui fait l’unité du livre c’est donc la thèse philosophique que Voltaire défend ; cette thèse est très claire ; Candide ou l’optimisme, c’est son titre ; l’œuvre s’attaque à un système philosophique précis, l’optimisme défendu par un philosophe allemand, Leibnitz. Les personnages et l’intrigue sont construits en fonction de cette thèse : la dénonciation de Leibnitz.

a) L’intrigue

Tous les chapitres ont une double fonction : - une dénonciation de l’optimisme – une autre dénonciation, attaque contre un défaut humain ou de la société.

A chaque fois, en dénonçant une aberration ou horreur humaine, Voltaire montre que l’optimisme est lui aussi un système aberrant.

Par exemple, le souper des rois : il montre que la politique est un panier de crabes, que la politique est une course impitoyable au pouvoir : pas de quoi être optimiste !

Idem pour la guerre, l’Inquisition, l’esclavage.

Voltaire varie les angles d’attaque pour dénoncer les travers humains et en même temps s’attaquer à l’optimisme.

b) Les personnages

Les personnages de Voltaire ne sont pas du tout réalistes : on ne trouve aucun portrait physique, on ne sait absolument pas à quoi ressemble Candide ; pas plus que Pangloss, ni la vieille ; seule Cunégonde est dite « fraîche, grasse et appétissante » (au début)

- Les personnages n’ont ni consistance ni cohérence psychologique ; leur comportement est régulièrement invraisemblable, on ne peut les comprendre, leurs réactions sont surprenantes :

Plangloss : à chaque fois qu’il arrive un malheur, il tire une conclusion optimiste.

Candide : combien lui faudra-t-il d’expériences pour comprendre que l’optimisme est indéfendable.

Voltaire ne construit pas un caractère, son roman n’est pas un roman d’analyse psychologique.

- Le personnage incarne une idée défendue ou dénoncée par Voltaire ; les patronymes sont régulièrement emblématiques (symboliques), ils désignent l’idée véhiculée par le personnage :

PANGLOSS : nom formé sur le grec : « pan » : tout ; « gloss » : langue ; autrement dit : tout

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