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Étude du Cahier de Douai d'Arthur Rimbaud: Dans quelle mesure la poésie de Rimbaud marque-t-elle un tournant décisif dans la modernité poétique ?

Mémoire : Étude du Cahier de Douai d'Arthur Rimbaud: Dans quelle mesure la poésie de Rimbaud marque-t-elle un tournant décisif dans la modernité poétique ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Octobre 2013  •  3 731 Mots (15 Pages)  •  6 986 Vues

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Séquence 1 :

Le Cahier de Douai : naissance d’un génie poétique

Objet d’étude : la poésie

Perspectives : Genres et registres – histoire littéraire et culturelle

Problématique retenue : Dans quelle mesure la poésie de Rimbaud marque-t-elle un tournant

décisif dans la modernité poétique ?

*

Après que Victor Hugo avait repoussé les normes théâtrales et poétiques classiques tout en prônant la complète

utilisation de la langue quinze ans plus tôt, Rimbaud va plus loin et rapprochant dans la lettre à Paul Demeny dite du

« voyant » la parole et l’idée et voulant universaliser le langage de « l’âme pour l’âme ». Rimbaud met également en relief

l’importance future de la poésie et du poète ; pour Rimbaud, la poésie ne doit plus seulement être engagée, elle doit être

« en avant ». Aussi, Rimbaud demande l’indépendance des femmes et la possibilité qu’elles soient elles aussi poètes.

Malgré tout Rimbaud ne se détache pas de la tradition poétique pour autant puisqu’il demande aux poètes « du

nouveau », « idées et formes ».

OEuvre intégrale : Étude du Cahier de Douai, Rimbaud

• Texte 1 : « Vénus Anadyomène »

• Texte 2 : « À la musique »

• Texte 3 : « Les Effarés »

• Texte 4 : « Le Mal »

• Texte 5 : « Ophélie »

Étude d’ensemble : Tradition et modernité, le poème en prose

Lectures cursives : Intégralité de la section Cahier de Douai des Poésies complètes d’Arthur Rimbaud et intégralité

du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire.

Textes complémentaires :

• Prologue d’Une saison en enfer

• Poème « L’horloge » de Spleen et Idéal des Fleurs du mal de Baudelaire

• « La Jetée » de Mes Propriétés de L’espace du dedans

• « Le bateau ivre » de Rimbaud (v.69–92)

En complément : Lettres dites du Voyant, à Georges Izambard (août 1870)

En parallèle au poème « Ophélie » : lecture de l’image, quatre tableaux représentant la mort d’Ophélie :

Rembrandt, M. Cure, J.E. Millais et O. Redon et extraits de quatre textes : Banville, Leconte de Lisle, Shakespeare

et Brecht.

Texte 1: « Vénus Anadyomène »

Introduction: Le sonnet « Vénus Anadyomène » est tiré du Cahier de Douai* écrit par Rimbaud en 1870, peut être

considéré comme un exercice de parodie (la parodie consiste en l’imitation satirique d’un texte ou d’une image qui les

détourne de leurs intentions initiales afin de produire un effet comique ou dérangeant) Ici, il s’agit de l’imitation satirique

d’un texte (Parnassien) ou d’une image (Vénus Anadyomène de Botticelli). Comme l’indique le titre, il prend pour thème

le mythe antique de la naissance d’Aphrodite sortie des flots, mais il s’oppose au modèle traditionnel en produisant une

image dégradante du corps de la femme. Nous montrerons comment Rimbaud arrive à ses fins en étudiant les aspects

dépréciatifs de cette description, et ensuite les effets parodiques tirés de son organisation.

I) Une dégradation dépréciative :

A) Les dégradations physiques liées à l’âge.

De nombreux aspects de la description évoquent la vieillesse ; la vieille baignoire est comparée à-travers

l’hypallage de la ligne 1-2 à un cercueil vert en fer blanc.

On a également le champ lexical de la vieillesse avec le participe passé « ravaudés » (v.2) évoque d’habitude

le raccommodage des vêtements usés, le mot « déficits » (v.4) désigne des imperfections physiques, de plus l’expression

« fortement pommadés » (v.2) est à rapprocher des cheveux ravaudés.

On a une première inversion de la vision traditionnelle et mythologique de Vénus qui est celle de la jeunesse ;

ici, Vénus est une vieille femme au corps décrépi.

B) La laideur des formes.

La rondeur et la grosseur sont mis en valeur respectivement par les allitérations en [r] : « la rondeur des reins »

(v.7) et en [gr ]: « le col gras et gris » (v.5). De plus les vers 8 et 9 évoquent avec une précision clinique les formes

disgracieuses de la cellulite; la reprise anaphorique de l’adjectif « large » (v.5 et 13) entre en résonnance avec « court »

(v.6), ce qui nous amène à voir le corps de la femme comme un corps trapu et repoussant.

C) Une nudité impudique et repoussante.

Rimbaud évoque du dégoût face à ce corps; de par la mobilisation des sens développée à-travers une expression

qui relève de la synesthésie et qui crée un effet poétique: « et le tout sent un goût » (v.9) et qui lie l’odorat et le goût. Au

niveau de la vue, le texte comporte des antiphrases: « on remarque surtout » qui sont deux fois identifiables grâce à leur

structure hyperbolique peu banale (adj. + adv.) qui suggèrent que la laideur portée au paroxysme, confine à la beauté. Le

lexique

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