LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Étude de la pièce de théâtre Le Misanthrope de Molière

Mémoire : Étude de la pièce de théâtre Le Misanthrope de Molière. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  4 Juin 2013  •  1 984 Mots (8 Pages)  •  990 Vues

Page 1 sur 8

Séquence 3 : Molière, Le Misanthrope, Etude intégrale

Introduction :

Parmi les comédies de Molière, Le Misanthrope est sans doute la pièce qui a suscité le plus d'interprétations, souvent contradictoires. Sa structure respecte cependant les règles du genre les unités sont appliquées, la pièce se déroule sur cinq actes ; elle est écrite en alexandrins. A la différence de nombreuses pièces de Molière, presque tous les personnages ont un rôle important, même si celui d'Alceste et de Célimène est fondamental.

Résumé du Misanthrope :

Acte 1 :

Dans le salon de Célimène, Alceste, le misanthrope, reproche à son ami Philinte sa complaisance et l'amabilité artificielle qu'il témoigne à tous ceux qu'il rencontre. Il plaide pour une sincérité absolue en toutes circonstances et critique avec véhémence l'hypocrisie et les politesses intéressées. Ce combat dans lequel il s'investit, et qu'il a toutes les chances de mener en vain, lui vaut d'éprouver une grande haine pour l'humanité. Philinte s’étonne, qu'avec de tels principes, son ami puisse aimer la coquette Célimène. Sincère jusqu'au bout, Alceste avoue à son ami qu'il vient justement trouver Célimène pour avoir avec elle une discussion décisive. Surgit alors Oronte, un gentilhomme vaniteux venu consulter Alceste sur un sonnet dont il est l'auteur. Alceste se retient autant qu'il peut, mais après quelques tergiversations, il s'exprime avec une franchise brutale : ce sonnet ne vaut rien. Les deux hommes se fâchent.

Séquence 3 : Le Misanthrope, Acte I, Scène 1

L'acte 1 comprend trois scènes qui présentent trois personnages

On y voit Alceste confronté aux valeurs de la politesse

Texte :



La progression du dialogue, à partir, notamment, des tirades :

Vers 118 – 144

Alceste.
Non : elle est générale, et je hais tous les hommes :
les uns, parce qu' ils sont méchants et malfaisants,
et les autres, pour être aux méchants complaisants,

et n' avoir pas pour eux ces haines vigoureuses
que doit donner le vice aux âmes vertueuses.
De cette complaisance on voit l’injuste excès
pour le franc scélérat avec qui j’ai procès :
au travers de son masque on voit à plein le traître ;
partout il est connu pour tout ce qu' il peut être ;
et ses roulements d'yeux et son ton radouci
n' imposent qu'à des gens qui ne sont point d'ici.
On sait que ce pied plat, digne qu’on le confonde,
par de sales emplois s' est poussé dans le monde,
et que par eux son sort de splendeur revêtu
fait gronder le mérite et rougir la vertu.
Quelques titres honteux qu’en tous lieux on lui donne,
son misérable honneur ne voit pour lui personne ;
nommez-le fourbe, infâme et scélérat maudit,
tout le monde en convient, et nul n' y contredit.
Cependant sa grimace est partout bienvenue :
on l'accueille, on lui rit, partout il s'insinue ;
et s'il est, par la brigue, un rang à disputer,

sur le plus honnête homme on le voit l'emporter.
Têtebleu ! Ce me sont de mortelles blessures,
de voir qu'avec le vice on garde des mesures ;
et parfois il me prend des mouvements soudains
de fuir dans un désert l'approche des humains.

Vers 145 – 165

Philinte.
Mon Dieu, des moeurs du temps mettons-nous moins en peine,
et faisons un peu grâce à la nature humaine ;
ne l' examinons point dans la grande rigueur,
et voyons ses défauts avec quelque douceur.
Il faut, parmi le monde, une vertu traitable ;
à force de sagesse, on peut être blâmable ;
la parfaite raison fuit toute extrémité,
et veut que l'on soit sage avec sobriété.
Cette grande roideur des vertus des vieux âges
heurte trop notre siècle et les communs usages ;
elle veut aux mortels trop de perfection :
il faut fléchir au temps sans obstination ;
et c'est une folie à nulle autre seconde
de vouloir se mêler de corriger le monde.
J' observe, comme vous, cent choses tous les jours,
qui pourraient mieux aller, prenant un autre cours ;
mais quoi qu' à chaque pas je puisse voir paraître,
en courroux, comme vous, on ne me voit point être ;
je prends tout doucement les hommes comme ils sont,
j'accoutume mon âme à souffrir ce qu' ils font ;
et je crois qu' à la cour, de même qu'à la ville,
mon flegme est philosophe autant que votre bile.

Vers 205 – 224

Philinte.
Mais cette rectitude
que vous voulez en tout avec exactitude,
cette pleine droiture, où vous vous renfermez,
la trouvez-vous ici dans ce que vous aimez ?
Je m’étonne, pour moi, qu’étant, comme il le semble,
vous et le genre humain si fort brouillés ensemble,
malgré tout ce qui peut vous le rendre odieux,
vous ayez pris chez lui ce qui charme vos yeux ;
et ce qui me surprend encore davantage,
c'est cet étrange choix où votre coeur s'engage.
La sincère Eliante a du penchant pour vous,
la prude Arsinoé vous voit d' un oeil fort doux :
cependant à leurs voeux votre âme se refuse,
tandis qu'en ses liens Célimène l'amuse,
de qui l' humeur coquette et l'esprit médisant
semblent si fort donner dans les moeurs d'à présent.
D' où vient que, leur portant une haine mortelle,
vous pouvez bien souffrir ce qu' en tient cette belle ?
Ne sont-ce plus défauts dans un objet si doux ?
Ne les voyez-vous pas, ou les excusez-vous ?

Vers 225 - 234

Alceste.
Non, l’amour que je sens pour cette jeune veuve
ne ferme point mes yeux aux défauts qu’on lui treuve,

et je suis, quelque ardeur qu' elle m' ait pu donner,
le premier à les voir, comme à les condamner.
Mais, avec tout cela, quoi que je puisse faire,
je confesse mon faible, elle a l' art de me plaire :
j'ai beau voir ses défauts, et j'ai beau l'en blâmer,
en dépit qu' on en ait, elle se fait aimer ;
sa grâce est la plus forte ; et sans doute ma flamme
de ces vices du temps pourra purger son âme.Auteur : Molière : Voir texte 4,

...

Télécharger au format  txt (12.8 Kb)   pdf (211.4 Kb)   docx (14.2 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com