Étude de la pièce de théâtre Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand
Commentaires Composés : Étude de la pièce de théâtre Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar abdmichel • 16 Septembre 2014 • 332 Mots (2 Pages) • 991 Vues
Découverte des Sélénites
Dans L’autre monde ou les états et empires de la lune, le narrateur,
qui est aussi le héros, débarque sur la lune et part à la découverte de
cette planète, où il rencontre des créatures étranges.
Je restai bien surpris de me voir tout seul au milieu d’un pays que
je ne connaissais point. J’avais beau promener mes yeux, et les
jeter par la campagne, aucune créature ne s’offrait pour les consoler.
Enfin, je résolus de marcher, jusques à ce que la Fortune51 me
fît rencontrer la compagnie de quelque bête ou de la mort.
Elle m’exauça car au bout d’un demi-quart de lieue je rencontrai
deux fort grands animaux, dont l’un s’arrêta devant moi, l’autre
s’enfuit légèrement au gîte (au moins, je le pensai ainsi à cause
qu’à quelque temps de là, je le vis revenir accompagné de plus de
sept ou huit cent de même espèce qui m’environnèrent). Quand
je les pus discerner de près, je connus qu’ils avaient la taille, la
figure et le visage comme nous. Cette aventure me fit souvenir
de ce que jadis j’avais ouï conter à ma nourrice, des sirènes, des
faunes52 et des satyres53. De temps en temps ils élevaient des
huées si furieuses, causées sans doute par l’admiration54 de me
voir, que je croyais quasi-être devenu monstre.
Une de ces bêtes-hommes m’ayant saisi par le col, de même que
font les loups quand ils enlèvent une brebis, me jeta sur son dos
et me mena dans leur ville. Je fus bien étonné, lorsque je reconnus
en effet que c’étaient des hommes, de n’en rencontrer pas un qui
ne marchât à quatre pattes.
Quand ce peuple me vit passer, me voyant si petit (car la plupart
d’entre eux ont douze coudées55 de longueur), et mon corps soutenu
sur deux pieds seulement, ils ne purent croire que je fusse
un homme, car ils tenaient, entre autres, que, la Nature ayant
donné aux hommes comme aux bêtes deux jambes et deux bras,
ils s’en devaient servir comme eux. [ ... ]
Ils disaient donc – à ce que je me suis fait depuis interpréter –
qu’infailliblement j’étais la femelle du petit animal de la reine.
...