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Étude de l'essai Au Sujet D'un Enfant Monstrueux de Michel De Montaigne

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Par   •  22 Octobre 2014  •  870 Mots (4 Pages)  •  1 579 Vues

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Introduction

Auteur avec ’Les Essais’ d’un monument de la littérature française, Michel Equyem de Montaigne (1533-1592) est une figure fondamentale de la pensée de la Renaissance.

Vingt ans après Ambroise Paré, il s’empare à son tour du thème du monstre, auquel il applique une vision humaniste qui s’attache à mettre en lumière ce qui unit les hommes plutôt que ce qui les sépare : le "monstre" est-il vraiment contre nature ?

L’intérêt de son texte est double : il s’agit à la fois d’un témoignage de première main et d’un commentaire plein de sagesse.

I. Un témoignage de première main

On peut parler de témoignage de première main dans la mesure où Montaigne fait le choix d’un système d’énonciation particulier qui présente le récit d’un témoin oculaire.

• un système d’énonciation particulier

Dégager le système d’énonciation, c’est relever qui parle, à qui, et dans quelles circonstances.

Dans le cas qui nous occupe, Montaigne prend la parole non seulement en son propre nom ("je vis", ligne 1) mais aussi au nom de ses contemporains ("Les êtres que nous appelons monstres...", ligne12 ; "nous n’en voyons pas l’arrangement et les rapports...", ligne 17). Le déictique temporel "avant-hier" (ligne 1) inscrit plus nettement encore l’anecdote dans la temporalité de l’auteur.

Ainsi, le système d’énonciation confère au texte un accent de vérité que va renforcer le témoignage oculaire de Montaigne.

• Le récit d’un témoin oculaire

Le texte s’ouvre sur ces deux monosyllabes : "Je vis". La description qui va suivre confirmera l’importance de cette ouverture,même si le double usage du verbe voir dans la citation de Cicéron ("videt" et "vidit") prône une grande prudence quant à l’interprétation des choses vues. Nous y reviendrons.

A. Un compte-rendu personnel

• Une description scrupuleuse

Ce qui frappe, dans le premier paragraphe, c’est une description dont le but est à la fois de donner à voir la scène et de renforcer la démonstration. Si des indicateurs spatiaux alliés classiquement à des imparfaits rythment le texte : "Au-dessous" (ligne 7), "face à face" (ligne 10), le plus intéressant est néanmoins la double expression de la cause : "car s’il avait un bras plus court que l’autre, c’est qu’il lui avait été cassé accidentellement...". Déjà s’esquisse le raisonnement : cet enfant n’était pas un monstre.

• Le refus de la notion de monstruosité

Car c’est bien là l’enjeu : minimiser l’impression de monstruosité. En témoigne la comparaison suivante, pleine d’une étrange fraternité : "comme si un plus petit enfant voulait en embrasser un second" (lignes 10-11) ; ou encore cette autre image : "[il] marchait et gazouillait à peu près comme les autres enfants de même âge".

B. Une analyse prudente

• La lucidité de Montaigne

On pourrait à ce stade de l’étude

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