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Étude de l'acte I, scène 1 de la pièce de théâtre Dom Juan de Molière

Dissertation : Étude de l'acte I, scène 1 de la pièce de théâtre Dom Juan de Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Juin 2014  •  3 456 Mots (14 Pages)  •  1 528 Vues

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Molière

Molière, né en 1620 dans une famille de riches marchands tapissiers, fournisseurs du roi et mort en 1673. Son vrai nom est jean Baptiste Poquelin, il le change en Molière à partir du moment où il va faire du théâtre contre l’avis de son père. En 1643 il rencontre Madeleine Béjart qui fait partie d’une troupe familiale avec laquelle il s’associe. Très rapidement il fonde sa propre troupe : l’Illustre théâtre. Il est à la fois auteur, comédien, directeur de troupe et « metteur en scène ». Après avoir passé des années à sillonner la France avec sa troupe, il se fixe à Paris en 1658 pour se faire connaître. La commence le succès et Louis XIV devient le protecteur de la troupe de Molière. Cela va donner lieu à des jalousies et des luttes. En effet les comédiens satiriques lui valent de nombreux ennemis. Il meurt en février 1673 après une représentation du Malade imaginaire et est enterré clandestinement car l’église considère les comédiens comme des non-chrétiens. Louis XIV intervient pour qu’il ait tout de même une sépulture.

Dom Juan, 1665

Le sujet choisit par Molière n’est pas original, c’est une reprise. L’original de ce mythe est une pièce d’un auteur espagnol, Tirso de Molina, qui est à la fois moine et écrivain. Il est l’auteur de El Burlador de Sevilla soit Le Trompeur de Seville écrit en 1625. Dans cette pièce il s’agit déjà d’un séducteur cependant les fautes sont partagées, les femmes sont jugées capables car elles sont vertueuse. La pièce est donc très morale et ne comporte pas vraiment de comique.

Acte I, scène 1

Une scène d’exposition est la première scène d’une pièce de théâtre. Elle permet de présenter les personnages, lieux et actions.

Cette scène, en plus d’être une scène d’exposition, est aussi une provocation avec l’éloge du tabac faite par Sganarelle. Les dévots condamnaient les usages du tabac qu’ils considéraient comme un plaisir coupable.

Dans cette scène, Molière utilise le valet de Don Juan ainsi que celui d’Elvire pour présenter l’histoire et les personnages au court d’un dialogue dans lequel Sganarelle va laisser libre court à sa rancœur en faisant un portrait très négatif de Don Juan. La tirade de Sganarelle, est celle qui termine la première scène de l’acte I. Elle permet de faire un double portrait : celui du maitre et celui du valet.

Le portrait négatif et subjectif de Dom Juan

Le portrait esquisse par Sganarelle (voir champ lexical de la peinture : ébauche, portrait, coup de pinceau) se trouve dans la scène d’exposition et permet donc de présenter aux spectateurs le personnage de Dom Juan. Ce dernier est vu uniquement par son valet. Il s’agit d’un portrait subjectif motivé par la rancœur, l’indignation et les mauvaises actions de Don Juan. La tirade elle-même est longue et montre une colère qui n’en finit pas de s’exprimer, elle est interrompue seulement par l’arrivée de Dom Juan. Sganarelle ressent donc du dégout pour son maitre et le fait sentir tout au long du texte. Il l’accuse d’être un débauché, un homme sans religion et un trompeur. Pour ce faire il utilise beaucoup de termes péjoratifs l.65/66 qui présentent Dom Juan comme un homme mauvais. A cela s’ajoute le champ lexical de la bête (la bête brute, le chien, chat, pourceau) afin de rabaisser le comportement de son maitre. Il le dévalorise également à l‘aide d’une hyperbole avec « le plus grand des scélérat » l.64. Même quand il utilise le titre de Dom Juan c’est pour le rabaisser à l’aide d’un oxymore « un grand seigneur méchant homme » l.86/87. Sganarelle explique à Gusman que le mariage est une stratégie qui sert à Dom Juan pour séduire les femmes comme on le voit avec la négation « un mariage ne lui coute rien à contracter » l.73/74, avec la gradation descendante « dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne » l.76 qui montre que Dom Juan se soucie peu du milieu social car c’est la femme en général qui l’intéresse, avec l’hyperbole « c’est un épouseur à toute mains » l.75/76, avec l’énumération l.73 « et qu’avec elle il aurait encore épousé toi, son chien et son chat » pour montrer que Dom Juan ridiculise le mariage.

Le portrait de Sganarelle

En parlant de son maitre, Sganarelle se dévoile et nous en apprend un peu plus sur sa personnalité. Il apparait comme un personnage peureux l.89/90 « la crainte de moi fait l’office du zèle » et la dernière phrase l.91/95. La relation de Dom Juan et Sganarelle s’inscrit dans un rapport maitre/serviteur ce qui explique la soumission de Sganarelle. Très vite il apparait comme étant un personnage qui va apporter le comique dans la pièce, par exemple il joue les savants alors qu’il est en train de parler à un personnage de basse condition, un valet comme lui. Il utilise ainsi des expressions qui se veulent savantes comme le latin « inter-nos » mais aussi « pourceau d’Epicure » et « Sardanapale » alors que son discours comporte des traces d’expressions populaires « rien de trop chaud ni de trop froid pour lui » l.77 « loup-garou » l.67. Sganarelle incarne ici les valeurs chrétiennes, il se pose en gardien des valeurs morales « le courroux du ciel » l.83 qui annonce déjà le châtiment de Don Juan. Cependant faire défendre la religion par un valet, donc le registre principal est le comique et qui mélange Dieu et les superstitions, ridiculise cette entreprise.

Cette scène est bien une scène d’exposition car elle donne des informations sur les personnages tout en annonçant la suite et en piquant la curiosité du spectateur.

Le personnage principal est présenté progressivement : il apparait tout d’abord dans le portrait négatif établit par Sganarelle, il apparait ensuite physiquement dans la scène 2. Dans cette scène, il justifie le fait d’aimer plusieurs femmes et regrette de ne pouvoir être comme Alexandre Le Grand. Elvire apparait dans la scène 3 et face à elle Dom Juan choisit le silence puis la cruauté morale. Il n’est pas intéressé par le passé car il a déjà une autre aventure en tête. En ne respectant pas le mariage, Dom Juan s’en prend à une institution sociale, morale et religieuse à laquelle il lance un défi.

Acte II

Dans cet acte, le décor a changé, il est rural. D’ailleurs les paysans s’expriment dans un dialecte calqué sur celui d’Ile de France, le patois. Ainsi, Molière utilise ce langage pour faire plus vrai et pour renforcer le comique. Dom Juan n’apparait pas dans la première scène mais comme dans la scène

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