Étude d'une page du roman Gargantua de Rabelais: quelles sont les principes de l’éducation humaniste et quelles en sont les limites?

Problématique : A la lecture de cette page, expliquez quelles sont les principes de l’éducation humaniste et quelles en sont les limites.

Introduction

Rabelais est au début du XVI°s. un précurseur de l’humanisme en France. Il est porteur de cet enthousiasme pour les nouveaux horizons qui s’ouvrent grâce à l’invention de l’imprimerie et au nouvel accès que l’on a vers les textes antiques.

Il exprime cela dans ses contes populaires et philosophiques écrits à partir de 1532. Pantagruel, tout d’abord, puis Gargantua en 1534, histoires de géants truculents et pleins de bon sens et d’idéaux humanistes. En écrivant l’histoire du père après celle du fils, il remonte dans le temps pour évoquer la transition qu’il a le sentiment de vivre entre moyen-âge et Renaissance.

Au chapitre XXI, il décrit la journée du jeune Gargantua sous la direction de précepteur s « éclairés », Ponocrates et Anagnoste qui vont lui proposer un programme éducatif ambitieux, après la désastreuse formation du sorbonnard Janotus de Bragmardo. C’est cet « emploi du temps » qui va intéresser notre étude.

Nous allons voir dans un premier temps quels sont les principes de cette éducation humaniste, pour en évoquer cependant ensuite les limites.

Développement

1. Les principes d’une éducation humaniste

Pour développer ce thème, nous nous attacherons d’abord aux méthodes mises en place, puis aux contenus de cette éducation

A – Les méthodes

Un emploi du temps précis : nbx connecteurs temporels (v. ex)

Une éducation qui associe formation intellectuelle et hygiène physique :

- Formation intellectuelle : lecture à haute voix (v. ex l. 4, 20à22) + mémorisation (v.ex l. 10, 16) + réflexion sur les lectures (v.ex l. 17 ) + échanges permanents avec le maître (v . l. 23à25 – l. 47à48 – l. 56)

- Hygiène physique : allusion aux lieux d’aisance (l. 9) + « curage » des dents et toilette (l.3 – l.15 – l. 37-38 - l.58-59 ) + activités physiques (jeu de paume l. 25-32) + détente (promenade l.40 -  lecture amusante l. 45-46)

Appui sur l’observation et l’expérience : observation du ciel (l. 12-14) ; appui sur le monde qui l’entoure au quotidien : nature, nourriture (l. 49-51)

Une impression de liberté, sérénité, plaisir : « ils jouaient librement » (l. 33) « se promenant tranquillement » (l.40) « monsieur l’appétit venait » (.43) « quelque histoire plaisante » (l. 45) « commençaient à converser joyeusement » (l.47-48)

= des méthodes qui visent à l’épanouissement de l’élève et à son équilibre « Mens sana in corpore sano » (un esprit sain dans un corps sain)

B – Les contenus

La référence permanente à l’antiquité :

- nom des précepteurs : Ponocrates et anagnoste = consonances grecques (en opposition à Janotus de Bragmardo qui sonnait plutôt latin)

- liste d’auteurs antiques (l.52-53) : écrivains et philosophes (Pline, lat., Porphyre gr., Héliodore, gr., Aristote, gr.) ; Mèdecins (Dioscoride, gr., Galien, lat.) ; historiens (Polybe, gr.)

Variété des matières enseignées : littérature (l.6 – 45-46)), histoire, philosophie, médecine, astronomie (l.11-13), botanique et zoologie(l. 50) ; arithmétique et mathématiques (l. 61-65)

Un enseignement sous le « regard de Dieu » : emploi du temps qui réserve une part non négligeable à l’étude des textes sacrés (l. 4, 6-8) à la prière et au chant religieux (l. 59-60) L’humanisme s’inscrit dans la pensée chrétienne.

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