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Étude d'une citation De Kerouac

Dissertation : Étude d'une citation De Kerouac. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  18 Avril 2013  •  1 336 Mots (6 Pages)  •  1 251 Vues

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Citation : « Parce que les seuls qui m'intéressent sont les fous furieux, les fous de vivre, fous de parler, fous d'être sauvés, ceux qui veulent tout à la fois, ceux qui ne bâillent jamais, qui sont incapables de dire des banalités, mais qui brûlent, brûlent, brûlent comme un fabuleux feu d'artifice, et qui explosent comme des étoiles noires parmis les claires constellations, et, au beau milieu, surgit un foyer lumineux azuré, et tout le monde dit : Ah ! »

- Jack Kerouac, Sur La Route (On The Road), 1957.

En 1979 sortait Rust Never Sleeps, l'album d'un Neil Young (ft. Devo, new-wave américaine) quelque peu éssouflé, déjà déphasé par rapport à la musique de son époque. On retient Hey Hey My My (Out Of The Blue et Into The Black), chanson d'ouverture et de clôture, et cette phrase devenue culte : « Better to burn out than to fade away » (Mieux vaut brûler franchement que de s'éteindre à petit feu). Voici un état d'esprit, un « mood » comme dirait Kerouac, au-delà de l'image un peu clichéique de l'artiste fauché en pleine gloire. Une façon d'appréhender les choses, une vision, un regard particulier sur le monde et l'existence. Le message est clair, sans compromis ni artifices : l'Homme porte sa vie sur ses épaules, à l'image d'un feu d'artifice, cette folle et furieuse aventure qui tend à « être tout à la fois ». L'artiste -l'Homme- qui « vit » vraiment selon kerouac est consumé, marqué par un Art, une énergie qui le dépasse. Dans sa quête du soleil, cet Icare du XXe siècle se blesse et se brûle, comme dans Down In A Hole d'Alice In Chains (1993) : « I've eaten the sun so my tongue has been burned of the taste », ou Bored des Deftones (1995) : « Remold into gold and bury I from sun. » Ces « fous de vivre » cités par Kerouac sont « fous de tout », veulent tout en même temps : ce sont des êtres absolus, des êtres de l'« âme ». Clin d'oeil au jazz, musique de l'âme, que Kerouac et sa bande -Cassidy, Ginsberg, Burroughs...- dévorent, épuisent, adorent. La vision de la vie qu'apporte ce roman très métaphysique change radicalement de ce qu'on a l'habitude d'entendre comme codes-morale ambiante. Il n'est pas question d'utilitarisme, d'être raisonnable, mais il s'agit pluôt de « tout » vivre à fond, quitte à faire parfois des choses qui ne servent et ne servirons à rien, pour les vivre simplement, aussi éphémère soit la sensation qu'elles procurent. Expérimenter les excès, la folie de la route, la folie du sexe, les folles drogues, les folles déceptions, les fous rires, les folles détresses, la folie de l'inconnu, chercher l'être tout entier, dans une quête sans fin de ce que l'on ne connaît toujours pas. « Peu importe le flacon, pour peu qu'il y ait l'ivresse !, déclarait Alfred De Musset ou encore Charles Baudelaire dans Les petits poèmes en prose - Le Spleen de Paris de 1869 : « Il faut toujours être ivre. Tout est là : c'est l'unique question. (...) Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; Enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise ».

Ces caractères extrêmes, entiers, semblent atteindre l'apogée de leur plaisir alors qu'ils font corps avec la musique -seule vérité selon Kerouac-, comme au moment de l'orgasme, la jouissance où l'union des corps prend une dimension presque cosmique. « There was a star riding through the clouds one night, and I said to the star : consume me », écrivait Virginia Woolf dans Les Vagues (The Waves) de 1931, comme Kerouac dans On The Road : « J'ai du goût pour trop de choses que je mélange, m'attardant à courir d'une étoile filante à une autre jusqu'à temps que je me casse la figure ». Une quête de sens, d'intensité, de l'impossible étoile. Plus que de « vivre la vie », les « fous » de Kerouac sont la vie, recherchent l'expérience spirituelle et le voyage, d'ou l'usage du couple drogue/alcool aussi bien dans les temps nomades que dans les temps d'écriture. Car Kerouac faisait parti de ceux qui croient en la puissance inspiratrice de la drogue, pour une

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