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Étude d'un poème de Charles Baudelaire

Commentaire de texte : Étude d'un poème de Charles Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2013  •  Commentaire de texte  •  650 Mots (3 Pages)  •  854 Vues

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Ce poème fait partie, avec ‘’La beauté’’ (XVII) et ‘’La géante’’ (XIX), d’un groupe de trois sonnets du recueil ‘’Les fleurs du mal’’ qui permirent à Baudelaire d’indiquer ce qu’il entendait par le terme d’«idéal», plus exactement à définir son goût en matière d’art.

Comme tous les sonnets, il est construit sur l’opposition classique entre les quatrains et les tercets. Les deux quatrains expriment la critique par Baudelaire de l’esthétique contemporaine, tandis que les deux tercets font l’éloge d’une beauté plus classique. Cependant, pour lui, ces deux affirmations n’étaient pas contradictoires, mais définissaient un véritable paradoxe qui est au cœur de son oeuvre.

Dans le premier quatrain, Baudelaire critique l’esthétique contemporaine, celle de ce «siècle vaurien» (on remarque l’usage de «vaurien» comme adjectif), en usant d’un champ lexical dépréciatif («ces», qui est répété, marquant l’éloignement, le rejet) pour en repousser diverses manifestations :

- les «beautés de vignettes», celles, vulgaires, superficielles, des illustrations publicitaires de l’époque, qui ne sont que des «produits avariés», c’est-à-dire «altérés», «corrompus», «faisandés», «pourris» ;

- les «pieds à brodequins», les «doigts à castagnettes», qui sont les accessoires, permettant d’appuyer les effets auxquels se plaisaient (et se plaisent encore) les flamboyantes danseuses espagnoles, qui étaient en vogue à l’époque chez les romantiques ou chez Mérimée.

C’est avec orgueil qu’il se juge un être d’exception à travers la métonymie du «cœur».

Dans cette strophe, qui forme une seule phrase, le jeu des rimes est significatif : «vignettes» trouvant un écho dans «castagnettes», tandis qu’au contraire «vaurien» s’oppose à «mien».

Dans le second quatrain, Baudelaire rejette, au contraire, avec le mépris que marque «Je laisse», «les beautés d’hôpital», pâles («pâles roses»), maladives, qui sont des femmes atteintes de «chlorose», c’est-à-dire : décoloration de l'épiderme qui vire au blanc-verdâtre, ou des muqueuses, anémie, goûts bizarres, dus au manque de fer. Déjà, l’empereur romain Constance Ier, Gaius Flavius Valerius Constantius, avait été surnommé «Constance Chlore» (de «chlorus» : «pâle»). Et Balzac écrivit en 1825 un roman intitulé ‘’Wann-Chlore’’, nom de l’héroïne, une jeune Anglaise romantique, évanescente, jalouse, et surtout si pâle qu'on la surnomme Chlora, roman qu’il remania et republia en 1836 sous le titre de ‘’Jane la pâle’’. De la même façon que Baudelaire, Banville s'en prenait aux «beautés de chlorose» ; dans un article de juillet 1848, il reprochait au romantisme son goût des pâleurs maladives, et le rendait responsable si les arts se mouraient «d'une chlorose de couvent» ; dans un autre article, il vantait la nouvelle école, «cette belle école française qui n'aime pas les muses belles des blancheurs de la pâle chlorose». Baudelaire allait, dans son poème ‘’Le soleil’’, en faire un «ennemi des chloroses».

Par «troupeau gazouillant», ces femmes sont identifiées à des oiseaux, sont considérées comme bavardes, superficielles sinon idiotes. «Beautés

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