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Étude d'un extrait du roman Education Sentimentale de Gustave Flaubert

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Par   •  5 Janvier 2013  •  1 647 Mots (7 Pages)  •  1 792 Vues

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Introduction

Cet extrait de L'éducation sentimentale, roman de Gustave Flaubert écrit en 1869, se trouve au premier chapitre de la première partie. Un jeune homme, Frédéric, rentre chez lui à Nogent. Sur le bateau il rencontre une femme mariée dont il tombe instantanément amoureux. On assiste à la naissance d'une passion pour une femme mariée que le jeune homme idéalise directement. Comme toujours chez Flaubert, on trouve une description qui se fait à travers le regard de Fréderic et le narrateur se joue avec ironie de son personnage et de sa médiocrité bien réelle, sous ses idéaux de jeunesse. On a donc une focalisation zéro, puisque le narrateur glisse des remarques.

Nous verrons que nous avons ici une description subjective, puis la manière dont elle est décrite la naissance de la passion. Enfin, nous étudierons deux points opposés.

Commentaire littéraire

I Une description subjective qui transfigure la scène

1. Une situation banale

La banalité réside sur le paysage décrit. On a champ lexical de la banalité « même », « vide », « ennui ». On a aussi la description des voyageurs qui montre également la banalité. Or, dans une scène ennuyeuse, le regard de Fréderic se fixe sur une seule personne. L'activité de broderie est tout à fait commune. L'apparition d'une « négresse » est banale à cette époque.

2. Un point de vue qui transfigure la scène

Le passage alterne récit descriptif et narratif. Pratiquement dans toutes les séquences descriptives, on a une focalisation interne.

On a un champ lexical de la vision : « distingua », « regarda », « avait vu ». La description est prise en charge par le regard de Frédéric.

Le terme « amoureusement » est curieusement associé aux rubans pourrait être une hypallage et caractériser plutôt le sentiment du jeune homme et montre donc bien le point de vue interne. La description se caractérise par l'émerveillement et l'enthousiasme.

On remarque l'emploi du mot « apparition » qui a son sens le plus fort, son sens religieux et mystique : c'est la manifestation d'un être surnaturel qui se montre sous une forme visible.

Modalisation méliorative forte:

Vocabulaire montrant l'admiration du jeune homme pour cette femme : « éblouissement », « splendeur », « séduction », « finesse », « extraordinaire », « ébahissement ».

3. La poésie, expression de son émoi

La première phrase du texte évoque un vers blanc (vers identifié dans un texte en prose), un octosyllabe pris dans la prose, conférant à l’écriture un caractère poétique.

Echo entre la première phrase et la dernière (hexasyllabe) qui encadre la rencontre.

Les allitérations en [l] et [s] apportent la douceur et l’harmonie du son liquide associé aux sifflantes.

Le rythme en gradation ascendante du groupe ternaire (les groupes compris entre les virgules (groupes de souffle) s’allongent et donnent de l’ampleur à la phrase cf phrases l 6 à 11.)

La technique du blason : éloge et portrait du corps de la femme aimé ou de parties d’elle. Ici, on suite le regard de Frédéric : le chapeau, les bandeaux, les sourcils, sa figure, sa robe, son nez, son menton, la taille, les doigts.

Importance des notations de couleur ou de nuances (« rubans roses »,, « bandeaux noirs », « mousseline claire » « air bleu » qui témoigne d’un travail pictural tout comme le jeu des contrastes du personnage qui se « découpe sur le fond de l’air bleu »+ le travail sur la lumière (la finesse des doigts que la lumière traversait » + les verbes de mouvement comme « palpitaient », descendait », « se répandait », « presser » rappellent la technique des peintres impressionnistes (cf la peinture de Monet p 93 La Femme à l’Ombrelle)

Le choix du point de vue transfigure une situation banale en une révélation quasi mystique. L'apparition d'un certain type de femme inaccessible manifeste de l'émerveillement chez le personnage Frédéric

II. La naissance de la passion

1. Le coup de foudre

On remarque bien l'instantanéité. En effet, dès que Frédéric voit la femme, il semble l'aimer. La comparaison marque bien que le mot « apparition » prend tout son sens. Cette apparition provoque l'éblouissement par la « splendeur », « ébloui » comme une lumière. On a un champ lexical d'une lumière qui irradie et aveugle comme la foudre. La description souligne que l'unicité de cette personne a réussi à faire disparaître toutes les autres personnes.

2. La cristallisation amoureuse

La cristallisation, phénomène d'idéalisation à l'œuvre au début d'une relation amoureuse décrit par Stendhal dans De l’Amour, consiste à doter l’être aimé de toutes les qualités et d’une aura de beauté, la subjectivité embellit le sujet.

L'homme amoureux est ébloui. On a un portrait assez vague de la femme, il nous renseigne sur le sentiment mais non pas l'apparence. On note aussi l'emploi du mot « palpitaient »,

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