Écrit de réflexion à partir de l’Anthologie de la poésie française de Villon à Verlaine Selon vous, la poésie ne sert-elle qu’à chanter l’amour ?

Écrit de réflexion à partir de l’Anthologie de la poésie française de Villon à Verlaine

        Selon vous, la poésie ne sert-elle qu’à chanter l’amour ?

(Introduction 🡪)La poésie vient du grec ancien “poiein” ποιεῖν : créer , fabriquer. Le poète est donc celui qui crée à partir des mots. La poésie, c’est de la création pure à partir des mots. (🡨 présentation de l’objet d’étude). Pourtant, nous constatons que la poésie sert souvent à chanter l’amour. De nombreux poèmes sont consacrés au thème de l’amour. Ainsi, nous pouvons nous demander si la poésie ne sert qu’à chanter l’amour ? (reformulation du sujet) Si elle ne sert pas qu’à chanter l’amour, à quoi sert-elle ? Quel est le but de la poésie ? (problématique). Afin de répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps que, dans une certaine mesure, la poésie sert à chanter l’amour. (🡨 1er axe du plan). Ensuite, nous verrons que l’amour en poésie chante souvent la perte d’un être aimé et chante le deuil, voire chante la mort (🡨 2ème axe du plan). Enfin, nous remarquerons que la poésie ne sert pas qu’à chanter l’amour et la mort, elle sert à chanter tous les sentiments humains et fait réfléchir sur l’Homme et le sens de la vie. (🡨 3ème axe du plan).

        (1ère partie du plan 🡪) Tout d’abord, nous constatons que, dans une certaine mesure, la poésie sert à chanter l’amour, bien que cet amour soit parfois mêlé de mort.(1ère idée de la 1ère partie 🡪) En effet, la poésie chante l’amour pour lui-même. Nous le voyons notamment avec les poèmes du poète de la Pléiade Ronsard qui écrit des Odes à Cassandre : « Mignonne allons voir si la rose », (p.26) ou des Sonnets pour Hélène : « Quand vous serez bien vieille », (p.27). Dans ces poèmes, dédiés au thème du Carpe Diem, ou « cueille le jour », le poète invite la femme aimée à profiter de l’instant présent et des plaisirs de la vie avant que celle-ci ne se termine. Dans « Les Roses de Saadi » (p.42), Marceline Desbordes-Valmore, poétesse romantique du XIXe siècle, nous fait le récit de l’une de ses preuves d’amour, représenté par les roses dans sa ceinture. Ce poème nous montre que malgré les mésaventures, l’amour persiste et reste présent quel que soit le sens qu’il faut utiliser pour le percevoir. (2ème idée de la 1ère partie du plan 🡪) Puis, la poésie chante aussi l’amour douloureux, pouvant aller jusqu’à la mort. Ainsi, dans le rondeau médiéval « Je ne sais comment je dure… » (p.15), Christine de Pisan chante sa peine amoureuse et indique : « Je ne sais comment je dure, / Car mon dolent cœur fond d’ire […] / Rien, hors la mort ne désire. » De même, dans son sonnet « Je vis, je meurs… », Louise Labé, poétesse de la Renaissance, nous expose, par un marquant jeu d’antithèses, les souffrances et les sentiments contradictoires que lui inspirent l’amour, jusqu’à la mort, puisque le premier vers met en opposition et la vie et la mort.

(2ème partie du plan 🡪) Cependant, nous constatons que l’amour en poésie  chante souvent la perte d’un être aimé et chante le deuil, voire chante la mort. (1ère idée de la 2ème partie 🡪) Par exemple, dans le poème « Demain, dès l’aube », extrait du recueil Les Contemplations paru en 1856, Victor Hugo nous décrit le pèlerinage qu’il effectue chaque année vers la tombe de sa fille, dans des vers romantiques teintés de tristesse. Le deuil n’est pas clairement exprimé, mais les deux derniers vers nous font comprendre qu’il s’agit bien d’un poème qui chante le deuil de sa fille aimée : « Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe / Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. ». (2ème idée de la 2ème partie 🡪) De plus, la poésie chante parfois uniquement la mort, qu’elle met en scène. C’est le cas notamment avec le sonnet de 1876 « Le tombeau d’Edgar Poe » (p. 94), dans lequel Stéphane Mallarmé érige un dernier monument poétique à l’un de ses auteurs favoris, disparu plusieurs années auparavant. Dans le sonnet « Le dormeur du val » (p.103), Arthur Rimbaud, dénonce l’absurdité de la guerre dans un poème naïf dans lequel le lecteur ne comprend que dans le tout dernier vers (la chute) que l’homme en question est un soldat mort par un frappant effet d’inattendu : « Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. »

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