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Verlaine L'échelonnement Des Haies

Mémoire : Verlaine L'échelonnement Des Haies. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Octobre 2012  •  1 299 Mots (6 Pages)  •  2 191 Vues

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«L'Échelonnement des haies…»: les procédés impressionnistes de Verlaine

L'Échelonnement des haies 5-2

Moutonne à l'infini, mer 6-1 / (2-4)-1

Claire dans le brouillard clair 1-6 / 2'-5?

Qui sent bon les jeunes baies. 3-4

Des arbres et des moulins 2-5

Sont légers sur le vert tendre 3-4

Où vient s'ébattre et s'étendre 4-3

L'agilité des poulains. 4-3

Dans ce vague d'un Dimanche 3-4

Voici se jouer aussi 5-2

De grandes brebis aussi 5-2

Douces que leurs laine blanche. 1-6 / 1-(4-2)

Tout à l'heure déferlait 3-4

L'onde, roulée en volutes, 1-6 / 1-(3-3) / 2'-5

De cloches comme des flûtes 2-5

Dans le ciel comme du lait. 3-4

Vocabulaire:

échelonner – spread, space out

une haie – a hedge

moutonner – to be covered with white horses (waves with white broken crests); to be full of fleecy clouds

une baie – berry

s'ébattre – to frolic, splash about

agilité – agility

déferler – to unfurl

des volutes de fumée – swirls of smoke

Ce poème a été composé, semble-t-il, en 1875 à Stickney en Angleterre et appartient à un cycle de poèmes verlainiens dont le style peut être qualifié d'impressionniste. Au niveau sémantique, c'est un paysage d'automne que décrit le poète. Mais il est clair qu'il ne s'agit que d'une simple description. Le poète se plaît à multiplier les ambivalences à tous les niveaux et à fournir non pas une description du paysage lui-même, mais des sensations qu'elle produit chez celui qui l'observe ou le contemple.

Dès le début du poème, nous voyons que le poète mêle les métaphores du ciel et de la mer. L'image des haies, vision partiellement transformée par le brouillard, évoque pour le poète à la fois l'image d'un ciel où défilent de petits nuages blancs et floconneux, et l'ondulation de petites vagues avec leur crête d'écume que la mer déroule à l'infini.

Nous savons que le poète contemple ce paysage pendant qu'il voyage dans un cabriolet et c'est ce mouvement de l'observateur qui accentue l'aspect fuyant et fugitif du paysage extérieur.

Ce qui attire le plus notre attention dans les deux premiers vers, c'est la substantivation du verbe «échelonner». Cette substantivation met en valeur non pas les haies elles-mêmes mais leur aspect et c'est pour cette raison qu'on pourrait y identifier un parti pris impressionniste. Le poète réussit avec habileté à évoquer la vision de l'observateur qui voyage et qui voit une succession rapide de haies et de trouées. Déjà le poète, en choisissant le verbe «moutonner» établit la comparaison entre les paysages terrestre et marin.

En deuxième lieu, on peut noter l'étrange apposition de la proposition «mer, claire dans le brouillard clair». Au niveau sémantique, cette apposition renforce la comparaison entre les haies et la mer – les haies sont une mer claire, selon le poète – mais du point de vue de la syntaxe c'est l'«échelonnement» et non pas les haies qui constitue le comparé. Pareillement, le sujet du verbe «sent» au vers 4 est lui aussi sujet à une ambiguïté: du point de vue sémantique ce sont les haies qui sentent les jeunes baies mais c'est un lien qui est remis en cause par l'absence de tout signe de ponctuation en fin de vers 3 ainsi que la forme au singulier du verbe – deux éléments qui laissent penser que c'est le brouillard clair qui constitue le sujet du verbe.

Ces ambiguïtés syntaxiques et grammaticales traduisent bien l'atmosphère brumeuse évoquée dans le poème. En suggérant, au lieu de spécifier les liens entre les différents éléments sémantiques de la strophe, l'organisation syntaxique et grammaticale pourrait être qualifiée d'impressionniste.

Le mélange des

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