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Une analyse du rôle dénational de l'art théâtral à travers la tragédie

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Par   •  8 Mars 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 105 Mots (5 Pages)  •  757 Vues

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Depuis l’Antiquité, le théâtre est un divertissement très populaire permettant de faire passer divers messages. On peut alors se demander comment le théâtre permet une représentation du pouvoir et dans quel but. En d’autres termes, de quelle manière les dramaturges représentent-ils le pouvoir et quel objectif poursuivent-ils ? Nous analyserons le rôle dénonciateur de l’art théâtral à travers la tragédie ainsi que la comédie, genres pourtant radicalement différents.

En premier lieu, de nombreuses tragédies en tout temps et tout lieu tentent de dénoncer le despotisme de certaines formes de pouvoir. On distingue premièrement, le pouvoir perverti qui utilise sa position de roi ou d’empereur à des fins personnelles très loin de la raison étatique. Le théâtre encourage ainsi le public à ne tolérer aucun abus et à se battre contre le pouvoir lorsqu’il tend à devenir tyrannique. Par exemple, dans Britannicus de Racine, Néron est un empereur fou qui, pour satisfaire ses envies, fait enlever Junie, amante du héros éponyme. Face à cet abus, ce dernier tente d’ourdir un complot pour éliminer son ennemi. Ainsi, il se dresse contre le pouvoir arbitraire de Néron pour rester fidèle à la justice et à la raison. La tragédie incite donc à ne pas respecter une autorité corrompue.

En outre, les détenteurs de pouvoir ont tendance à rechercher un contrôle absolu de leurs sujets. Ils mettent alors en place des régimes totalitaires où tout propos en désaccord avec le pouvoir central est sévèrement sanctionné. Le théâtre permet au public de comprendre ce qu’est un pouvoir arbitraire. Dans Caligula de Camus, l’Empereur maîtrise le comportement de ses convives lorsqu’il les invite à dîner : ils doivent rire quand Caligula le veut et pleurer lorsqu’il le désire sous peine d’être puni voire exécuté. Leur liberté se retrouve réduite à néant. De la même manière, dans MacBeth de Shakespeare, le roi d’Ecosse est au cours de la pièce dévoré par l’ambition et devient alors un tyran incontrôlable capable de tuer n’importe quel individu constituant une menace potentielle à son pouvoir absolu. Ainsi, la tragédie au sens large (pas seulement la tragédie classique) constitue bien une dénonciation du pouvoir.

Parfois, les tragédies mettent en scène un pouvoir qui veut bannir les sentiments. Il s’immisce dans la vie intime des sujets en leur interdisant l’amour sous prétexte que le devoir et l’honneur sont plus importants. Horace de Corneille illustre bien ce propos. Chez le héros éponyme, le « déshonneur » est « mortel ». Il ne peut tolérer que sa sœur Camille, personnage passionné, ne respecte pas Rome qui incarne le pouvoir. Lorsqu’elle lance une imprécation pour montrer sa détestation de Rome et venger son amant Curiace, Horace n’hésite pas une seconde à l’éliminer. Le public peut ainsi comprendre, grâce à la tragédie, qu’un pouvoir qui essaie d’anéantir les sentiments, et particulièrement despotique. Cependant, notre perception de la pièce en tant que post-romantiques n’est certainement pas la même qu’au XVIIème siècle.

Enfin, la tragédie, basée sur un sujet grave, ne peut qu’affecter le spectateur. Le registre tragique permet de mettre en scène des sentiments très intenses qui ont pour conséquence la catharsis définie pour la première fois par Aristote comme « purgation des passions ». Le public en ressort profondément touché et retient ce qu’il a vu sur scène : il sera alors plus enclin à lutter contre un pouvoir qu’il juge tyrannique. Toutes

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