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Un Chapeau De Paille D'Italie

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Par   •  11 Février 2013  •  1 668 Mots (7 Pages)  •  2 027 Vues

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Commentaire dramaturgique du début de la scène 7 à la fin de la pièce, acte V

Un Chapeau de paille d'Italie, Labiche

« Elle a le chapeau » est la réplique qui signe la fin de la pièce. Cette réplique est si fondamentale qu'elle est dite à plusieurs reprises par différents personnages de la pièce, tantôt Beauperthuis, tantôt Fadinard, et même Vézinet, qui, d'habitude, a toujours des répliques qui n'ont aucun lien avec la situation présente.

La réplique est même répétée plusieurs fois par un même personnage, en effet Fadinard la dit à trois reprises et Beauperthuis la dit deux fois.

La pièce raconte la quête, inutile, d'une chose déjà présente, mais cachée. Comme l'histoire d'Oedipe cherchant la clé d'une énigme qui est en sa possession, sans qu'il le sache. A la différence que, l'errance aveugle, qui constitue la tragédie, prend ici la forme d'un vagabondage désordonné qui appelle au rire.

A la scène précédente, on pensait que la pièce était finie, car l'intrigue principale a été résolue. Nous avons eu le droit à un retournement de situation total : le chapeau était là depuis le début. Mais Labiche ne cesse de nous surprendre et noue un nouveau noeud dans l'intrigue. Le chapeau est apparu pour se volatiliser aussitôt, c'est un procédé que Labiche utilise pour alimenter la machine du comique. Il parvient à prolonger le rire en prolongeant l'intrigue : Nonancourt a pris le chapeau sans que Fadinard s'en aperçoive, puis la noce est emmenée en prison pour cause de trouble public. Le chapeau échappe donc de nouveau à Fadinard.

Nous pouvons donc nous demander comment, avec ce renouvellement de l'intrigue, Labiche parvient au comble sur le comique du dérisoire.

Afin d'y répondre, nous verrons tout d'abord que dans ce dénouement tout est inversé, que cela crée un désordre sans nom, mais que finalement c'est ce désordre qui remet tout en ordre.

Cette inversion est tout d'abord visible dans le décor. Dans la scène VII, nous nous trouvons sur la place Baudoyer, en face de chez Fadinard. Ce qui était, au Ier acte, la scène dramatique, à savoir l'extérieur de l'appartement de Fadinard, devient, au dernier acte, la scène scénique, et inversement. Chez Corsetti, alors qu'au Ier acte, l'appartement de Fadinard était caché sous des bâches plastiques, au dernier acte, tous les meubles emblématiques du vaudeville : le fauteuil, la table, les chaises, l'étagère se trouvent sur scène, alors que nous nous trouvons à l'extérieur de l'appartement de Fadinard. A l'acte V, chez Corsetti, les meubles deviennent des éléments d'extérieur, ce qui crée un parcours d'obstacle vers le domicile de Fadinard. Le canapé est placé devant la table, tous deux mis de travers, les chaises, placées derrière la table, sont mises les unes sur les autres. Cette superposition du décor matérialise tous les obstacles qu'il a dû traverser avant de revenir chez lui, mais ça signifie aussi qu'il lui en reste encore, du fait de la disparition du chapeau. Le décor représente ainsi autant d'obstacles que Fadinard devra traverser pour rentrer chez lui.

Corsetti a choisi de rappeler la mode de l'optical des années 1970, liée à la sensation d'images qui bougent et installent l'illusion, ainsi les canapés et la table bougent. Les costumes détournent les stéréotypes avec humour : la jeune mariée porte une robe, certes, blanche, mais très courte qui laisse voir ses chaussettes, la belle famille de Fadinard, provinciale, cherche à imiter, tant bien que mal, la mode parisienne.

Autre inversion qui s'effectue dans la pièce : à chaque fois la noce débarque sur les talons de Fadinard, ahurie et maladroite sémant invariablement le trouble, mais cette fois-ci, c'est le fait qu'elle ait disparu qui sème le trouble. Pour la première fois dans la pièce, c'est Fadinard qui demande où est sa noce « Où est-il ?... où est ma femme?... où est ma noce?... »(p.130) alors que durant toute la pièce c'était Nonancourt qui harcelait Fadinard de questions, et demandait sans cesse où se trouvait son gendre. Cela crée un effet comique.

Cette inversion crée un désordre autant sur scène, que dans l'esprit des personnages.

Nous avons d'abord un désordre dans la parole. Les personnages sont perdus, ils ne savent plus où donner de la tête. Anaïs pose des questions auxquelles personne ne répond « où me cacher ?... où fuir ? » (p.132).

« Et l'on appelle ça un jour de noces » (p.132), cette hyperbate à rallonge, résume tout ce qui est arrivé à Fadinard : son cheval a mangé un chapeau qu'il a dû chercher, il est donc allé chez une modiste qui se trouvait être une « ancienne », puis il alla chez la baronne de Champigny, mais un malentendu se crée, elle le prend pour un chanteur connu, et il se retrouve ensuite chez Beauperthuis, qui se trouve être le mari d'Anaïs, à qui Fadinard raconte tout. Et maintenant, Beauperthuis suit Fadinard jusque chez lui, alors que ce dernier

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