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Trois poètes utilisent l'anthologie de divers processus pour souligner la laideur de leurs personnages

Fiche de lecture : Trois poètes utilisent l'anthologie de divers processus pour souligner la laideur de leurs personnages. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  11 Janvier 2014  •  Fiche de lecture  •  828 Mots (4 Pages)  •  884 Vues

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Dans ce corpus composé de trois textes, « Je n’ai plus que les os » extrait des Derniers vers de Ronsard (1586), « Vous faites voir des os » de Scarron issu du Recueil de quelques vers burlesques paru en 1654 et « Les aveugles » de Baudelaire tiré desFleurs du Mal (1857), des procédés variés sont employés pour décrire la laideur.

Cette laideur touche d’abord les personnages.

Les différents poètes mettent d’abord en exergue la laideur physique des personnages qu’ils évoquent dans leurs œuvres. Ils utilisent tous trois, à cet égard, le champ lexical de la laideur. Dans le texte de Ronsard nous pouvons relever une accumulation d’adjectifs pourvus du préfixe privatif « dé » « Décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé » V.2. Dans le texte de Scarron on relève les mots « fragments noirs » V.3 « cariés » V.4, « déchaussés » V .8 « sanglants » V. 8, « vilaine », V.12. Enfin dans celui de Baudelaire nous relevons les mots suivants « affreux » mis en valeur à la fin du vers 1, de même « ridicules » à la fin du vers 2 ou encore « terribles » au début du vers 3 . Ils emploient également dans ce but des comparaisons. Ronsard affirme « un squelette je semble » V.1, l’attribut du sujet étant mis en valeur à l’hémistiche par l’antéposition. Scarron compare la couleur des dents d’’Hélène à de l’ébène, « noirs comme de l’ébène », v.3, et Baudelaire affirme que les aveugles sont « pareils aux mannequins ; vaguement ridicules » V.2.

Cette laideur physique se double d’une laideur morale. En effet, chez Ronsard, la laideur entraîne la peur comme le montre la subordonnée de conséquence « que de peur je ne tremble » v.4. Chez Scarron, c’est le rire burlesque d’Hélène qui est source de laideur au point qu’elle éclate « à (se) rompre les flancs » v6. Ce qui devrait être source de beauté devient source de laideur dans un renversement baroque typique de la poétique de Scarron. Enfin, c’est le ridicule qui habite les aveugles « hébété(s) » v. 12 de Baudelaire.

Il s’agit d’une laideur liée, du moins chez Ronsard et Scarron à une forme de vieillesse. Le poème de Ronsard est un véritable « memento mori » dans lequel le poète évoque sa mort prochaine à travers l’allégorie « Que le trait de la mort sans pardon a frappé » v. 3. Le verbe « descendre » accentué à l’hémistiche v 8 évoque la descente au tombeau. Par ses conseils mal intentionnés, Scarron encourage Hélène à poursuivre des activités liées à son âge grâce à l’impératif et à une négation « Ne vous mêlez plus du métier de rieuse » V9, « Fréquentez les convois » V10.

Cette laideur est appuyée par un effort des poètes pour rendre leurs poèmes « laids ».

Dans chaque poème, des jeux de sonorités viennent souligner la laideur physique ou morale des protagonistes. Dans le poème de Ronsard, une allitération de dentales vient marteler l’énumération de participes déjà évoquée auparavant. On remarque une allitération de «[v] et de [f] qui parcourt le poème de Scarron, particulièrement difficile à prononcer pour une personne édentée. Enfin, chez Baudelaire on peut noter l’allitération de fricatives et de liquides dans « ils sont vraiment affreux » V.1. Le [r] traverse

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