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Trois points de vue différents organisent la description de Madame Bovary

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Par   •  11 Janvier 2014  •  Fiche de lecture  •  794 Mots (4 Pages)  •  901 Vues

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Introduction:

Peut-être inspiré par un souvenir personnel (Flaubert avait assisté le 18 juillet aux comices agricoles à Grand Couronne), le chapitre VIII constitue un moment essentiel dans le roman: en alternant le discours de Rodolphe à Emma avec celui du conseiller Lieuvain s’adressant à la foule, le romancier met en scène deux paroles trompeuses, dont il souligne la fausseté par une ironie manifeste. Pourtant, à la fin de la cérémonie, au moment où Rodolphe s’empare de la main de Madame Bovary, apparaît Catherine-Nicaise-Elisabeth Leroux, un personnage de servante, devant lequel Flaubert renonce à toute ironie, au profit d’une description extrêmement minutieuse. Dans quelle mesure nous propose-t-il ici une évocation réaliste, qui rend compte des oppositions sociales au XIX ème et de l’exploitation dont sont victimes certaines catégories de population?

Journal Le Nouvelliste de Rouen (Lauréats des Comices agricoles de 1852 à Grandcouronne)

I L’organisation de la description

La dramatisation de l’apparition de Catherine permet de mettre en valeur celle-ci: la multiplication de petites phrases courtes présentées au style direct crée un effet d’attente, et suscite la curiosité. La plupart de ces interventions sont anonymes, à l’exception du conseiller Lieuvain et de Tuvache, ie les autorités, le conseiller qui prononce le discours et le maire. L’utilisation de formules exclamatives manifeste l’impatience des spectateurs, impatience qui devient celle du lecteur.

La description elle-même est enclenchée par « Alors« , et l’emploi du passé simple qui suit « on vit » suggère véritablement « l’événement » en cours de réalisation.

Trois points de vue différents organisent cette description:

Flaubert choisit de recourir tout d’abord à une focalisation externe (Définition: le narrateur en sait moins que le personnage; il décrit exclusivement ce qu’il voit ou entend): « Alors on vit s’avancer« . Ici, on a le sentiment que c’est l’un des spectateurs qui décrit ce qu’il perçoit. Cette focalisation s’attache à l’apparence extérieure de Catherine: la silhouette, le maintien, les vêtements. L’attention se porte ensuite sur le visage et les mains dans un mouvement descendant. L’emploi du verbe paraître confirme la focalisation externe et donc la volonté d’objectivité et de réalisme.

Flaubert passe ensuite à une focalisation zéro (Définition: le narrateur est omniscient; il sait tout du personnage). Cela lui permet d’évoquer le passé de Catherine: l’emploi du plus que parfait « avaient si bien encroûtées, éraillés, durcies« , « à force d’avoir servi« , « avait pris« , en corrélation avec la réalité présente de la description (« elles semblaient sales« , « elles restaient« ) met en évidence les répercussions présentes des travaux incessants dont la servante a été accablée toute sa vie.

Cette évocation du passé permet à Flaubert de mettre en avant les souffrances subies et de susciter la compréhension du lecteur pour son personnage.

L’aboutissement de la description se fait par un retour à la situation présente (les comices

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