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« Toute écriture est un palimpseste »

Mémoire : « Toute écriture est un palimpseste ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2012  •  631 Mots (3 Pages)  •  4 802 Vues

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Note : « Toute écriture est un palimpseste » est une citation de Gérard Genette, critique littéraire et théoricien de la littérature.

Le terme « palimpseste » vient du latin « palimpsestus », mot lui-même issu du grec ancien « palimpsêsto », qui signifie « gratté de nouveau ». En effet, un palimpseste désigne un parchemin, manuscrit, dont l'écriture initiale a été effacée de façon à ce qu'un nouveau texte puisse y trouver sa place. Cette méthode a très souvent été utilisée durant le Moyen-Âge par les moines copistes, notamment aux XII et XIIIe siècles, période pendant laquelle le parchemin coûtait cher.

Gérard Genette, critique littéraire et théoricien de la littérature reprend le terme de « palimpseste » et y donne une autre définition, par extension. « Un texte peut toujours en cacher un autre », écrit-il dans un ouvrage qu'il a d'ailleurs intitulé Palimpsestes. Mais ce texte ne camoufle pas entièrement l'original. Il en reste toujours quelque chose, ainsi « un texte peut toujours en lire un autre », continue Genette. Pour lui, la trace de l'écriture antérieure est importante.

Le concept d'écriture palimpseste évoque deux faits : celui selon lequel les idées de quelqu'un qui écrit n'émergent pas de nulle part, et celui d'un double sens, un sens figuré, dissimulé derrière des lignes simples.

Tout d'abord, attardons-nous sur la première constatation : les idées d'un écrivain ou de toute autre personne qui couche des mots sur le papier ne viennent pas du néant. Les mots ainsi écrits sont des palimpsestes dans le sens où quelque chose a existé avant. L'écrivain s'inspire de faits dont il a eu connaissance, de sa propre vie, voire d'un autre romancier. Ce qu'il rédige est à la fois unique et déjà vu. Personne n'a utilisé les mêmes mots que lui mais il reprend souvent un concept ou une idée de quelqu'un d'autre, sans forcément en avoir conscience et sans même parfois la connaître. Qui n'a jamais eu l'impression d'avoir une idée inédite, puis s'est rendu compte par la suite qu'elle ne l'était pas du tout ? C'est un peu le même principe ici. L'écrivain croit inventer une histoire nouvelle, que personne n'a jamais racontée. Bien sûr, ce sera apparemment le cas, mais il y aura sûrement d'autres récits qui ressembleront au moins un peu au sien. L'innovation ne l'est plus totalement. Et quand bien même elle le serait, le palimpseste existe toujours : derrière l'écriture, derrière les lignes, se cache le passé et l'environnement de l'écrivain. Ses lignes n'apparaissent pas par magie, il y a réfléchi, et sa réflexion vient de ce qu'il connaît, de son éducation et de sa culture. Même un romancier de science-fiction n'innove pas : la science-fiction existe par rapport à ce que l'on connaît, et, même de loin retranscrit des problèmes présents. Elle est nourrie par une réflexion de l'auteur, donc un travail préalable dont certaines idées et certains détails ne seront pas visibles sur la version finale du texte.

Ensuite, passons au double sens d'un écrit. Lorsqu'un auteur prend la plume, il met parfois dans ses lignes un sens figuré,

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