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Tout ça m’assassine

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Par   •  30 Août 2012  •  500 Mots (2 Pages)  •  1 100 Vues

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Tout ça m’assassine, création du Théâtre Il va sans dire, jouée du 4 au 15 octobre à la Cinquième Salle de la Place des Arts, se présente comme de « courtes pièces sur l’air du temps ». Cet air du temps, c’est celui de la désillusion d’une génération, celui d’une déception commune aux Québécois.

L’œuvre en trois tableaux met en lumière trois réflexions sur la vie, exprimées par des personnages hauts en couleurs et supportés par la musique omniprésente d’Éric Asswad et de Charles Imbeau.  Interprétés avec brio par le quintette d’acteurs composé de Sylvain Marcel, Julie Castonguay, Alexis Martin, Mario St-Amand et Antoine Bertrand, les personnages sont les stéréotypes des amers nostalgiques, de ceux qui ont été déçus par la vie.

Évoluant dans un décor de bar tantôt habité, tantôt délaissé pour transporter le spectateur dans leur imaginaire, les personnages sont mis en scène impeccablement par Dominic Champagne, directeur artistique du Théâtre Il va sans dire, connu entre autres pour son travail avec le Cirque du Soleil.

La pièce commence en force, avant même que les acteurs entrent en scène, avec une photo encadrée de la Reine Élisabeth II en plein centre de l’espace et une dédicace sarcastique à l’endroit de Jean Charest et de Stephen Harper, ce qui donne le ton à l’ensemble de la production. Sylvain Marcel, premier en scène, livre une interprétation très juste des poèmes de Patrice Desbiens dans un quasi-monologue qui efface malheureusement le personnage de chanteuse de cabaret incarné par Julie Castonguay.  Le style de Desbiens, sombre, empreint de désillusion, colle tout à fait au personnage. Alexis Martin interprète dans le tableau suivant un libraire fainéant pour qui salaire minimum équivaut à travail minimum.  Beaucoup moins dramatique que le tableau précédent, le personnage du libraire amène une touche de fraîcheur à la pièce. On tombe parfois dans les «gags» faciles, mais le potentiel comique de Martin est mis en valeur et malgré quelques accrocs de la part de l’interprète, le personnage est bien ficelé.  Après l’apparition pour une seconde et dernière fois du personnage de Sylvain Marcel, Antoine Bertrand et Mario St-Amand entrent en scène, comme des Laurel et Hardy modernes. Dans un dialogue sous le thème de la déception post-référendaire, St-Amand, parfait dans le rôle du cynique suicidaire, s’oppose à Bertrand, le jovial optimiste qui, on le découvre plus tard, est finalement lui aussi déçu par ce que le Québec est devenu.

Les qualités de la pièce sont indéniables, l’interprétation des acteurs et la mise en scène de Champagne en font partie. Par contre, ce cynisme, cette désillusion envers le Québec d’aujourd’hui est un discours éculé, transmis d’une façon certes originale, mais parfois déroutante. Si les rêves brisés sont le fil d’Ariane de la production, ce n’est pas le discours de la génération actuelle. Le spectacle avait la saveur d’une amertume qui, justement parce qu’elle est omniprésente dans la société, commence à être redondante. Tout ça m’assassine respecte toutefois son mandat et est ce qu’elle prétend être, de « courtes pièces sur l’air du temps ».

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