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Thérèse Raquin est-elle une victime ou une héroïne

Commentaire de texte : Thérèse Raquin est-elle une victime ou une héroïne. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2016  •  Commentaire de texte  •  1 978 Mots (8 Pages)  •  9 077 Vues

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Thérèse Raquin est-elle une victime ou une héroïne ?

Thérèse Raquin

        Tout d'abord il est important de rappeler les définitions des mots suivants : victime et héroïne.

Le dictionnaire définit une victime comme étant : quelqu'un qui subit un mal ou un dommage. Aussi, une victime est une personne qui pâtit, qui subit les effets d'une situation, d'évènements,  de choses néfastes.

        Plusieurs définitions sont également attribuées au mot héroïne. En effet, une héroïne est considérée comme une personne qui se distingue par sa bravoure, ses mérites exceptionnels etc. Ensuite, une héroïne peut aussi être définie de la manière suivante : Principal personnage d'une œuvre littéraire, dramatique ou cinématographique.

        A partir de notre lecture du roman, de ces définitions, et de nos analyses personnelles nous pourrons   donc apporter une réponse à la question posée : « Thérèse Raquin est-elle une victime ou une héroïne ? »

        Premièrement, le personnage de Thérèse Raquin peut être considérée comme une victime. En effet, au cours de sa vie, de son histoire la jeune femme va subir les effets de plusieurs situations, évènements. Les premières années de sa vie sont rythmées par le malheur, l'instabilité et l'autorité.

 

        Tout d'abord, Thérèse Raquin devient orpheline assez tôt. En effet, la perte de sa mère originaire d'Afrique, puis, de son père va à jamais bouleverser le cours de sa vie. Ses pertes vont l'obliger à changer de lieu de résidence, puis, à changer de cercle familial. Nous pouvons donc imaginer que ces tragédies, malgré le fait qu'elle soit accueillie dans le foyer de sa tante Madame Raquin vont affecter l'esprit de Thérèse Raquin. Thérèse est victime de son destin dans le sens où, à cause de la disparition de ses parents, elle va perdre un peu le contrôle de sa vie, vivre une enfance assez terne et recevoir une éducation assez restrictive.

En effet, ayant pour seul compagnon, son cousin Camille, une personne à l'air maladif et chétif, Thérèse ne va pas pouvoir croquer son enfance à pleines dents, comme bon nombre d'enfants.

(« Quand elle vit le jardin, la rivière blanche, les vastes coteaux verts qui montaient à l’horizon, il lui prit une envie sauvage de courir et de crier ; elle sentit son cœur qui frappait à grands coups dans sa poitrine. ». Dès les premières lignes, nous pouvons constater que Camille est un compagnon, un être cher aux yeux de Thérèse mais aussi, un fardeau. La maladie de Camille est au centre de toutes les attentions, et Thérèse doit l'accepter. C'est pourquoi, elle doit imiter le quotidien de son cousin, prendre les mêmes médicaments, prendre soin de lui, dormir avec lui. Tous ces éléments sont peut être des détails, mais au fond, ils peuvent être très perturbants. Car,  Thérèse n'est qu'une enfant. Une enfant qui a besoin de l'attention, de l'amour d'une figure maternelle et d'une figure paternelle.

        Thérèse Raquin est vraiment victime de son cercle familial dans la mesure où elle manque de libertés et sa tante ne cesse de lui imposer ses désirs. Le symbole de cette privatisation de liberté est son mariage imposé (avec son cousin, Camille). Un mariage imposé et plutôt malheureux que va subir Thérèse Raquin pendant de longs moments.

        L'influence du destin, de l'environnement, du cercle familial, des circonstances (prévues ou imprévues, des choix, contribuent beaucoup à attribuer le rôle de victime à Thérèse Raquin. Cependant, il est difficile de résumer un personnage aussi complexe au simple rôle de victime. En effet, dans cette première partie, nous avons vu que sur différents aspects Thérèse Raquin peut être considérée comme une victime. Dans, la deuxième partie, nous apporterons quelques nuances et nous verrons pourquoi Thérèse Raquin peut également être considérée comme une héroïne.

        Tout d'abord, nous remarquons que Thérèse Raquin est le personnage éponyme du roman d'Emile Zola. Cet élément révèle quelque part l'importance, la présence et la puissance du personnage.

Aussi, tout au long de l'histoire, nous pouvons réaliser que la vraie nature, le vrai caractère de Thérèse ont souvent été étouffés, masqués par son entourage et le mode de vie qu'on lui imposait. En effet, son apparence calme et détendue contraste avec l'énergie et la nervosité qui sont enfouis en elle. De son enfance, à  l'âge adulte, Thérèse Raquin va développer une certaine double personnalité, qui va se révéler selon les circonstances, selon les personnes qui seront face à elle. Selon son tempérament, son humeur, nous pouvons donc observer des traits héroïques chez la jeune femme.

De plus, il est impossible de dire que Thérèse Raquin n'est qu'un victime car, sur plusieurs points, elle ne tient pas seulement le rôle de victime, mais aussi le rôle d'actrice. En effet, dans sa perpétuelle recherche de l'amour et du bonheur, Thérèse veut arrêter de subir son destin et le changer de différentes manières ( bonnes et mauvaises).

Thérèse Raquin a conscience du bien et du mal, mas veut à tout prix obtenir ce qu'elle désire : le bonheur, l'amour, la passion, la liberté. C'est pourquoi, elle ne joue pas qu'un rôle de victime. En effet, elle est actrice dans la naissance et dans le développement de son adultère et, malgré le fait qu'elle ne tue pas directement son mari, Camille, elle est à l'origine de la destruction de ce dernier. Lorsqu'elle glisse dans l'oreille de son amant, cette idée de meurtre.

Enfin, Thérèse Raquin n'est pas la victime absolue, dans la mesure où elle ne se contente pas de tout subir, et ne joue pas toujours un rôle passif. De nombreuses fois, elle se révèle être une grande manipulatrice, tacticienne et comédienne qui n'hésite pas à jouer avec le cœur et l'esprit d'autres personnes, telle que Madame Raquin qui elle, est une véritable victime. Victime du sort de son fils et des ses meurtriers.

« Thérèse avait pris une attitude morne et désespérée, qui, au bout de quelques jours, inquiéta Mme Raquin. La vieille mercière voulut savoir ce qui attristait ainsi sa nièce. Alors, la jeune femme joua son rôle de veuve inconsolée avec une habileté exquise; elle parla d’ennui, d’affaissement, de douleurs nerveuses, vaguement, sans rien préciser. »

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