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Texte : Le Mariage De Figaro V,3 (Le Monologue De Figaro)

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Par   •  16 Février 2014  •  1 119 Mots (5 Pages)  •  1 243 Vues

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De « FIGARO seul, se promenant dans l’obscurité, dit du ton le plus sombre » à « …il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. (Il se rassied.) »

Sous les arbres du parc, Figaro fait les cent pas en attendant le Comte et Suzanne. Persuadé de l’infidélité de sa femme, il se lance dans une diatribe contre l’éternel féminin, qui se transforme en une longue méditation sur «la bizarre suite d’événements » qui composent sa vie.

I - UN MONOLOGUE AUTOBIOGRAPHIQUE

La didascalie initiale annonce à la fois la forme du monologue (« Figaro seul ») et sa tonalité (« du ton le plus sombre »). Cette seconde précision est comiquement en accord avec les circonstances (« dans l’obscurité ») par un jeu sur les sens abstrait et concret de la notion d’assombrissement (atmosphère et humeur).

Le monologue est traditionnellement lié à l’action, qu’il s’agisse de la commenter (monologue «commentatif ») ou de la faire avancer en permettant au héros de prendre une décision au terme d’un débat intérieur (monologue « délibératif»). Ici, l’action (l’infidélité supposée de Suzanne, la morgue despotique du Comte) n’y est qu’un prétexte à brosser un tableau satirique de la société, et, dans un second temps, qui fait suite à l’extrait proposé, à s’interroger sur le sens de la vie humaine, à partir de l’expérience individuelle longuement retracée. Ce monologue a en effet une dimension autobiographique qui insère dans la pièce un morceau d’écriture proprement romanesque, une parenthèse à la durée incontrôlable, dont la longueur appartient au flot du récit et non à l’économie d’une intrigue.

II - LES PROCÉDÉS D’ANIMATION DU MONOLOGUE FIGARO

Ce morceau de bravoure est néanmoins animé par des procédés qui le transforment en un véritable spectacle, aux multiples tonalités. Deux apostrophes, la première à la « femme » en général, la seconde plus précisément adressée à « Monsieur le Comte » donnent à la tirade un public fictif que Figaro prend à parti par le biais d’une interrogation oratoire (« le tien est-il donc de tromper? ») ou d’un faux dialogue (avec le Comte, passage à la deuxième personne du pluriel, 1. 6 et 13).

L’abondance des exclamations permet de glisser de l’indignation (1. 1 et 5) au défi (1. 8 et 9). Les phrases inachevées, lourdes de sous-entendus, impriment au début de la tirade un rythme brisé, presque incohérent, qui traduit l’égarement de Figaro, submergé par la jalousie, et la colère.

L’énumération (« noblesse.., des places ») accélère le débit, tandis que l’ellipse du verbe permet des raccourcis frappants (« et moi, comme un benêt.., », « Du reste, homme assez ordinaire! ») qui procèdent de cet art de «la concentration des effets » dans lequel M. Larthomas voit l’une des caractéristiques du style de Beaumarchais (Le Langage dramatique, PUF, p. 286).

Une dernière interruption (« On vient.., c’est elle... ») réinsère le monologue dans le présent de l’action (attente de Suzanne et du Comte). L’hésitation sur le pronom (on, elle, personne) maintient ouvert un « suspens » que viendra combler la longue digression autobiographique.

III - LE ROMAN DE FIGARO

Annoncé par une phrase au rythme ample (1. 10 à 12) qui contraste avec le discours fragmenté qui précède, le récit de Figaro s’ouvre par une exclamation qui transforme son expérience personnelle en aventure exemplaire (« Est-il rien... »). D’emblée, il se place en dehors

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