Tartuffe ou l'imposteur, Molière, Acte III scène 3
Commentaire de texte : Tartuffe ou l'imposteur, Molière, Acte III scène 3. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Heli0s999 • 14 Juin 2022 • Commentaire de texte • 1 342 Mots (6 Pages) • 250 Vues
Commentaire :
Jean Baptiste Poquelin dit Molière est un dramaturge français du XVIIème siècle
extrêmement connu pour ses comédies comme Le Malade imaginaire, ou encore L’Avare.
Molière réalise dans cet extrait de Tartuffe ou l’Imposteur une critique de la société religieuse
et des dévots. La critique et la satire reviennent très souvent dans le théâtre de Molière. Au
XVIIème siècle, l’Eglise a une place très importante dans la vie des gens. Elle est tellement
présente qu’une compagnie du Saint Sacrement espionne les moindre faits et gestes des
Français. Ils ont donc de plus en plus recours à l’hypocrisie ce qui est dénoncé ici aussi par
Molière. Dans la scène 3 de l’acte III, le personnage de Tartuffe intervient pour la deuxième
fois depuis le début de la pièce. Loin de son image de chrétien parfait, donné dans la scène
précédente, il profite d’un tête-à-tête avec Elmire pour tenter de la séduire. Nous pouvons
donc nous demander en quoi cette tirade est une déclaration d’amour à la fois intéressée et
précieuse ainsi qu’une justification du faux dévot Tartuffe. Nous verrons donc en premier lieu
ce qui fait de cette déclaration une déclaration précieuse et intéressée puis en quoi elle
permet à Tartuffe de justifier cet amour immoral grâce à la religion.
Cette déclaration possède un fort caractère précieux et intéressé avec des
formulation un peu “passe-partout” et sans vrai fond mais qui mettent Elmire sur un
piédestal. En effet on peut remarquer cela grâce au caractère divin que Tartuffe lui donne.
L’hyperbole “beautés éternelles” (ligne 2) montre l’intensité de l’amour qu’il ressent à l’égard
d’Elmire et permet de la placer sur un piédestal. De plus la connotation religieuse du terme
“éternelles” permet de la comparer indirectement à Dieu renforçant son côté divin et
intemporel. Ensuite, on retrouve le champ lexical du divin avec les termes “éternelles” (l.2),
“merveilles” (l.7), “passion” (l.19), “béatitude” (l.27) qui permet de faire apparaître Elmire
comme une créature parfaite presque égale à Dieu la valorisant ainsi énormément. Enfin, la
périphrase “parfaite créature” (l.10) vient achever le portrait presque de déesse d’Elmire de
plus le terme de “parfaite créature” permet de faire un parallèle avec Eve la première femme
selon la Bible et d’ainsi de complètement déifier Elmire.
Tartuffe ne réalise pas simplement un portrait de déesse d’Elmire mais également
celui d’une souveraine qui contrôle totalement ce dernier. En effet le parallélisme de
construction “Heureux, si vous voulez, malheureux, s’il vous plaît” met en évidence son
abandon complet à son jugement laissant le contrôle total de ses émotions à Elmire ce qui
permet de la faire apparaître comme une sorte de reine capable même de décider des
sentiments des autres. Après, l’énumération “mon espoir, mon bien, ma quiétude” (l.26)
montre que Tartuffe est prêt à tout céder à Elmire comme un paysan céderait tout
naturellement ses récoltes à son seigneur ce qui montre une fois de plus la supériorité
d’Elmire et sa souveraineté sur lui. Enfin, l’hyperbole “vous fûtes souveraine” (l.38) permet
de mettre de mettre de manière très évidente sa supériorité sur lui et sa souveraineté.
Nous avons pu voir que Tartuffe avait réussi à poser un portrait de souveraine d’Elmire
cependant il a utilisé des formules plates et sans originalité pour y parvenir. En effet les
nombreuses anaphores de l’interjection “ô” : “ ô beauté toute aimable” (l.18), “ô suave
merveille” (l.49) montrent la récurrence des mêmes termes pour valoriser Elmire ce qui les
font apparaître comme poncifs et sans intérêt, Tartuffe semble aimer Elmire pour sa condition
de femme et non pas pour elle. Par la suite, la construction en chiasme “Ses attraits réfléchis
brillent dans vos pareilles, Mais il étale en vous ses plus rares merveilles” (l.7-8) montre une
certaine stratégie dans le langage comme si cette tournure était préparée. De plus le recours
à la religion faisant apparaître Elmire comme une “créature parfaite” montre bien la non originalité de ces compliments. Pour finir l’omniprésence du champ lexical de l’amour avec
les termes “ L’amour “, “charmés”, “cœurs transportés”, “ardeur”, “aimable”, passion” fait
ressortir
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