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Sujet de dissertation critique

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Par   •  11 Janvier 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 657 Mots (7 Pages)  •  1 766 Vues

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Sujet de dissertation critique

En 1948, Borduas et les signataires du Refus global soutenaient que chaque personne devrait aspirer à une pleine liberté : « Au terme imaginable, nous entrevoyons l’homme libéré de ses chaînes inutiles, réalisé dans l’ordre imprévu, nécessaire de la spontanéité, dans l’anarchie resplendissante, la plénitude de ses dons individuels. » Ce manifeste a alimenté les réflexions, notamment des artistes et écrivains québécois qui ont suivi, et il va sans dire que le roman de Gérard Bessette présente une filiation avec celui-ci. De ce fait, est-il vrai de dire que Le Libraire est un roman dans lequel triomphe la liberté ?

     

Nombre de mots [1239]

Plan

Jodoin prône la liberté individuelle de penser

Sous1.1 : Jodoin manifeste ses véritables pensé à travers son journal, il est avant-gardiste pour l’époque

Sous1.2 Jodoin a toujours le choix de juger qui peut acheter les livres du capharnaüm

La mentalité cléricale du village ridiculisé par Gérard Bessette

Chicoine qui ne prône clairement pas la liberté d’expression et la liberté individuelle

La population qui pose des actes clandestins pour éviter les représailles du clergé

Après les années 1960, Les Québécois se conscientisent de plus en plus sur leur rapport de force envers l’état et revendiquent une identité propre. Il n’est pas étonnant de voir un tel mouvement après les évènements bouleversant de la grande noirceur. Autant les aspects politiques, technologiques et sociaux en sont grandement affectés. La littérature, qui est un peu comme le porte-parole des tabous, permet à plusieurs auteurs d’exprimer les problèmes de la plèbe pendant la Révolution tranquille. Le libraire, roman publié en 1960 par Gérard Bessette, pose un regard libérateur sur les problèmes des dernières décennies. Il est considéré comme le premier roman québécois de contestations de la censure. Par contre, est-il vrai de dire que Le libraire est un roman dans lequel triomphe la liberté ? Il serait facile de répondre oui, mais Il faut tout d’abord structurer la façon de penser du protagoniste dans une communauté très contrôlée par le clergé.

Pour commencer, le personnage principal que met en scène Gérard Bessette représente à lui seul le concept de liberté individuelle. Jodoin aime s’exprimer à travers son journal. Malgré cela, dans les faits Jodoin ne tient jamais ses pensées en acte. Une ambiance de contestation semble planer autour des choix de chacun. Cela dit, lorsqu’il s’adresse au lecteur, Jodoin n’est pas la personne simple d’esprit qu’il laisse paraitre. Ses réflexions sont poussées et réfléchies, mais pour éviter la confrontation et les problèmes, il termine souvent ses allégories par quelque mot montrant son fort désintérêt face au problème et aux problèmes connexes que celui-ci pourrait engendrer à sa vie simple et modeste : « ça n’a d’ailleurs aucune importance pour moi » (p.8), «je m’en balançais » (p.21), « peu importe» (p.35), « c’était là le moindre de mes soucis » (p.38) et j’en passe. En gros, par le champ lexical de l’ennui, Hervé Jodoin ne cherche pas à bouleverser l’équilibre de sa vie et préfère passer pour un idiot pour vivre en paix avec lui-même. En étant indifférent au problème, Jodoin se déresponsabilise afin que personne ne puisse en attendre plus de lui et limiter au maximum les entraves à sa vie simple et sans conviction.

De plus, Jodoin en affiche une totale indifférence d’esprit au propos :

Pour vous dire franchement, monsieur Jodoin, ça me tenterait, fit-elle. Seulement, vous savez ce que c’est, dans une petite ville, ça fait jaser les gens… Je lui représentai que, des ragots, il y en avait toujours partout et qu’il fallait les accueillir avec le plus profond mépris. (p.77)

Ici, on voit bien les différences de pensés entre la liberté d’individuelle que Jodoin vie à travers la simplicité et son faux personnage d’idiot face à une société vivant dans le passé, les valeurs religieuses et l’infantilisme du peuple québécois. La façon de penser et d’agir de Jodoin ne concorde pas du tout avec l’époque. Les « ragots » n’affectent aucunement sa façon de vivre, tandis que Rose a peur de certaines représailles que ses aventures avec son locataire puissent laisser dans le village.

Ensuite, Jodoin peut choisir qui doit avoir accès au capharnaüm et qui ne doit pas y avoir accès :

Pour atteindre le satané caveau – car c’en est un, même s’il n’est pas souterrain – il me faut quitter mon tabouret, contourner le comptoir, passer devant Mlle place, ouvrir la porte d’une arrière-boutique glaciale, déverrouiller le capharnaüm, refermer la porte derrière moi (les ordres du patron sont formels là-dessus) et circuler dans cette pièce poussiéreuse et mal éclairée à la recherche de quelque bouquin. (p.61)

On comprend vite la pesanteur de la tâche dans cette allégorie pour Jodoin qui cherche à en faire le moins possible à son travail. Les livres que Jodoin doit vendre sont des œuvres que le curé approuve, c’est pourquoi Chicoine a dit à Jodoin de ne vendre les livres du capharnaüm qu’à des gens sérieux et avec la plus grande circonscription. Mais il est arrivé à Jodoin « de leur répondre qu[‘ils] n’en [avaient] pas, que tout [le] stock se trouvait là, étalé sur les rayons. » En refusant d’effectuer la tâche parce qu’elle lui déplait, Jodoin à la liberté de choisir de rester assis sur son tabouret et d’éviter le dérangement que le client lui occasionne. On comprend donc ici que Jodoin applique sa liberté d’expression lorsqu’il sait qu’elle ne lui occasionnera pas de problème futur. Ça explique pourquoi certain moment son plus propice pour lui d’exprimer sa véritable pensé.

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