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Sexe et Caractère – Érotique et Esthétique

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Par   •  14 Février 2013  •  Cours  •  522 Mots (3 Pages)  •  731 Vues

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Sexe et Caractère – Érotique et Esthétique

particulier les femmes, est déjà l’expression d’une déchéance par rapport à l’idée,

d’une faute.

Quant à savoir en quoi l’homme se rend là coupable d’une faute, la réponse est

contenue dans ce qui précède. De même qu’on ne fait dans la haine que projeter ses

propres défauts sur autrui afin de leur donner un visage qui fasse s’en détourner, que

le diable n’a été inventé que pour représenter sous l’aspect d’une figure extérieure à

l’homme le mal qui est en lui et ainsi l’exciter à le combattre, l’amour n’est là que

pour rendre le bien sensible à l’homme encore trop faible pour le concevoir par la

pensée. C’est pourquoi l’un et l’autre, amour et haine, consistent essentiellement en

une lâcheté. On s’imagine menacé par ce qui fait l’objet de sa haine pour feindre

l’innocence s’armant contre le crime au lieu d’extirper le mal de soi, fort de la

conviction qu’il ne réside nulle part ailleurs que dans le coeur de l’homme. On

construit le mal pour sa propre justification, pour qu’il soit dit qu’on lui a lancé un

encrier à la tête. C’est pour cela que la croyance au diable est immorale, étant une

facilité par laquelle on évacue l’idée de la faute. De la même manière, on transporte

dans l’amour l’idée de la valeur qu’on représente soi-même sur un être extérieur

susceptible de lui offrir un support : Satan devient laid et la femme aimée, belle. Dans

les deux cas, et par l’effet, en outre, de cette opposition du bien et du mal sous forme

de deux personnes, on se rend plus séduisantes les valeurs morales. Mais l’homme

qui aime n’est pas sans ressentir lui-même que tout amour accordé aux êtres

particuliers plutôt qu’à l’idée est une faiblesse. On ne commet pas un crime sans en

être averti en même temps par le sentiment de la faute. Ce n’est pas sans raison que

l’amour est pudique : il a bien davantage encore lieu de l’être que la pitié. Dans l’acte

même de la pitié, dont l’assistance prêtée à autrui n’est que la manifestation visible, je

donne à l’être dont j’ai pitié de ma richesse réelle ou imaginaire. De l’être aimé,

j’exige au contraire quelque chose, ne serait-ce que de ne pas le voir contrarier mon

amour par des manières et par des traits qui ne me plaisent pas. Car dans l’amour je

veux me

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