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Scène Du Parloir Manon Lescaut

Mémoires Gratuits : Scène Du Parloir Manon Lescaut. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  16 Août 2014  •  519 Mots (3 Pages)  •  943 Vues

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Séquence7:Lepersonnagederoman,duXVIIème siècleànosjours (2ème partie:lectureintégraleduromandel’abbéPrévost,ManonLescaut)

Lectureanalytique2

AntoineFrançoisPrévostd’Exiles,ManonLescaut(1731) Premièrepartie.

Je retournai à Saint-Sulpice, couvert de gloire et chargé de compliments. Il était six heures du soir. On vint m’avertir, un moment après mon retour, qu’une dame demandait à me voir J’allai au parloirsur-le-champ.Dieux!quelleapparitionsurprenante!j’ytrouvaiManon.C’étaitelle,maisplus aimable et plus brillante que je ne l’avaisjamais vue. Elle était dans sa dix-huitième année. Ses 5 charmes surpassaient tout ce qu’on peut décrire. C’était un air si fin, si doux, si engageant, l’air de l’Amourmême.Toutesafiguremeparutunenchantement. Je demeurai interdit à sa vue, et ne pouvant conjecturer quel était le dessein de cette visite, j’attendais, les yeux baissés et avec tremblement, qu’elle s’expliquât. Son embarras fut, pendant quelque temps, égal au mien, mais, voyant que mon silence continuait, elle mit la main devant ses 10 yeux, pour cacher quelques larmes. Elle me dit, d’un ton timide, qu’elle confessait que son infidélité méritait ma haine; mais que, s’il était vrai que j’eusse jamais eu quelque tendresse pour elle, il y avait eu, aussi, bien de la dureté à laisser passer deux ans sans prendre soin de m’informer de son sort, et qu’il y en avait beaucoup encore à la voir dans l’état où elle était en ma présence, sans lui direuneparole.Ledésordredemonâme,enl’écoutant,nesauraitêtreexprimé. 15 Elle s’assit. Je demeurai debout, le corps à demi tourné, n’osant l’envisager directement. Je commençaiplusieursfoisuneréponse,quejen’euspaslaforced’achever.Enfin,jefisuneffortpour m’écrier douloureusement: Perfide Manon! Ah! perfide! perfide! Elle me répéta, en pleurant à chaudeslarmes,qu’elleneprétendaitpointjustifiersaperfidie.Queprétendez-vousdonc?m’écriai- je encore. Je prétends mourir répondit-elle, si vous ne me rendez votre cœur, sans lequel il est 20 impossible que je vive. Demande donc ma vie,infidèle! repris-je en versant moi-même des pleurs, que je m’efforçai en vain de retenir. Demande ma vie, qui est l’unique chose qui me reste à te sacrifier;carmoncœurn’ajamaiscesséd’êtreàtoi.Àpeineeus-jeachevécesderniersmots,qu’elle se leva avec transport pour venir m’embrasser. Elle m’accabla de mille caresses passionnées. Elle m’appela par tous les noms que l’amour invente pour exprimer ses plus vives tendresses. Je n’y 25 répondais encore qu’avec langueur. Quel passage, en effet, de la situation tranquille où j’avais été, aux mouvements tumultueux que je sentais renaître! J’en étais épouvanté. Je frémissais, comme il arrivelorsqu’onsetrouvelanuitdansunecampagneécartée:onsecroittransportédansunnouvel ordre de choses; on y est saisi d’une horreur secrète, dont on ne se remet qu’après avoir considéré longtempstouslesenvirons. 30 Nous nous assîmes l’un près de l’autre. Je pris sesmains dans lesmiennes. Ah! Manon, lui dis- je en la regardant d’un œil triste, je ne m’étais pas attendu à la noire trahison dont vous avez payé monamour.Ilvousétaitbienfaciledetromperuncœurdontvousétiezlasouveraineabsolue,etqui mettait toute sa félicité à vous plaire et

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