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Sexe et images de femmes dans le cinema de la nouvelle vague : un contre exemple de domination ?

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Par   •  13 Juin 2014  •  809 Mots (4 Pages)  •  2 000 Vues

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onsidérer la domination comme un principe ne vise pas à la naturaliser, bien au contraire, mais à tenter peut-être de mieux la circonscrire. Chose loin d’être aisée, car la domination, et à fortiori la domination sexuelle, fait encore partie de ces mots-valises, mots à géométrie variable englobant tantôt les relations de pouvoir, tantôt les luttes de classes, les rapports sociaux, les luttes de sexe, sinon les luttes du sexe... Nous nous interrogerons ici sur l’un des aspects de la domination, aspect peut-être moins abordé, certes, mais non moins digne d’intérêt : la domination à l’image. De quelle façon et avec quelle mythologie l’image de la femme fut-elle mise en scène dans le cinéma français de la Nouvelle Vague (1958-65) ? Sur le plan méthodologique, le choix de cette mouvance esthétique n’est certes pas innocent : à côté de l’étude d’un film donné –qui peut toujours paraître comme étant le point de vue subjectif d’un cinéaste sur un sujet- il nous semble nécessaire de s’attarder sur un groupe artistique relativement cohérent afin d’explorer la façon dont le cinéma pense, construit et fantasme la dimension de la femme. L’époque des années soixante n’est elle non plus pas innocente, car les grands enjeux sociaux du siècle, dont l’émancipation de la femme, se s’affirmèrent dans son creuset. Notons enfin que ce travail doit beaucoup à l’article fondateur de Laura Mulvey « Visual Pleasure and Narrative Cinema », qui fut l’un des premiers textes à engendrer une réflexion sur le cinéma hollywoodien de l’Age d’Or et sur l’image des rapports de sexe qu’il véhiculait. Nourrie de Freud et du fétichisme, Murvey définissait le regard de la caméra comme intrinsèquement masculin, car réalisé dans tous les cas par un cinéaste homme, et les actes des personnages masculins propres à la diégèse comme également dominants car assignants la plupart du temps aux personnages féminins la position d’objets .

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Si des études récentes ont rappelé que la dimension sexuée des productions culturelles est une donnée universelle , il apparaît tout autant nécessaire de préciser que cette dimension sexuée se fait au travers la mise en scène de la domination. Une lecture attentive du cinéma nous montre en effet que la domination fonctionne au centre de la mise en scène cinématographique comme un principe d’organisation hiérarchique, et pas uniquement la domination sexuelle, même si celle-ci y joue effectivement un grand rôle, mais également la domination sociale, ethnique (le péplum), culturelle (le western)... Il s’agit cependant dans la plupart des cas d’une domination masculine.

D’où vient cette tendance ? Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées. Du strict point de vue de la proportion hommes/femmes au sein de la profession, force est de constater que le cinéma fut, dès ses origines, un monde excessivement masculin. La commercialisation intensive dont il fut rapidement l’objet eut pour conséquence principale l’exclusion des femmes du marché de sa fabrication et de sa diffusion. Pour la plupart d’entre elles, l’obstacle principal à la création de films étaient les bases artistiques et culturelles, mais surtout l’accès aux capitaux, domaine jusque là réservé au sexe masculin. Et

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