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Résumer Impression De Un Dieu Un Animal De Jerome Ferrari

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Par   •  7 Février 2013  •  1 349 Mots (6 Pages)  •  1 228 Vues

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C’est l’histoire d’une vie brisée, une existence tuée dans l’oeuf, celle du personnage principal, qui restera anonyme jusqu’au bout, un jeune homme landa vivant chez ses parents dans un village, lui aussi anonyme et agonisant, décrit de manière récurrente à travers le réseau métaphorique du cimetière.S’il est essentiellement focalisé sur ce jeune homme, le roman met pourtant en scène deux destins croisés, le sien et celui de Magali, son premier amour, rencontrée un été au village et qui lui a laissé un souvenir ébloui. Ce souvenir apparaîtra, pour les deux personnages et au même moment, comme la seule issue, le seul moyen de donner une signification et une direction à leur existence.Alors que lui cherche sans trouver, de quoi remplir sa vie, entre un village désert et des missions de mercenaire qui l’entraînent aux quatre coins du monde dans un crescendo de violence, Magali, elle, est devenue chasseur de têtes pour une grande entreprise et court aussi après ce qu’elle ignore sans le trouver, bien sûr ! Elle aussi perd son temps et son énergie dans cette quête, sa vie s’égarant dans des exigences tyranniques de vaine rentabilité.C’est au retour d’une guerre lointaine lors de laquelle il a perdu Jean-Do, son ami d’enfance et ses dernières illusions, que le héros pense trouver son salut dans le retour vers Magali et la pureté qu’elle incarne. Il lui écrit une lettre d’amour exaltée. Ils se rencontrent : pour elle, c’est une révélation, pour lui ça ressemble à l’ultime fiasco qui va précipiter la chute….Superposée à la mise à sac de ces deux destins, il y a un supplice religieux, scène hallucinante de réalisme et à la dimension quasi hallucinatoire : il s’agit du supplice d’un saint musulman qui revient du début à la fin du roman comme un leitmotiv lancinant aux accents mystiques et barbares.Ce mirage cauchemardesque qui structure le tissu romanesque lui donne son énergie et son rythme pulsionnel, liant fortement le motif de la guerre et de la violence avec celui de la pureté et du martyr et faisant de l’ambivalence le terreau de la fiction, au point qu’aimer, tuer et mourir ne font plus qu’un.

SPECIFICITES DU ROMAN

La violence en question et son traitement

On ne sort pas totalement indemne de cette lecture parce s’y ancre justement une réflexion sur la violence et sur l’ambivalence des pulsions.

Or comment interroger la violence sans la mettre en scène, sans mettre en scène jusqu’à sa beauté sombre et l’énergie vitale à laquelle elle est profondément liée ? Comment la questionner sans interpeller violemment le lecteur ? Sans lui faire mal ?

C’est ce qui dérange sans doute dans les écrits de Jérôme, qui ne sont en aucun cas une apologie du chaos, mais le douloureux constat d’un triptyque en béton armé : « homme/dieu/animal », voilà ce que nous sommes et si nous l’oublions, nous nous condamnons au désastre.

« Qui veut faire l’ange fait la bête », disait déjà Pascal : le roman de Jérôme pourrait constituer une glose de cette sentence.

Ce qui dérange, je pense, dans ce roman, c’est qu’il nous renvoie en plein visage nos propres démons. Mais écrit-on pour brosser le lecteur dans le sens du poil et le rengorger dans sa perfection ? J’espère que non !

Ce roman de Jérôme, comme le précédent, Balco Atlantico, raconte combien les idéologies sont carnassières quand elles se coupent de l’humain dans chacune de ses dimensions. D’ailleurs comment l’idéologie pourrait-elle ne pas s’en couper ?

Pour peindre l’homme triple, tu pulvérises les fondements classiques du récit : implosion des structures romanesques

Eclatement des chronologies : les temporalités se fragmentent, on assiste à l’entrelacement permanent des différentes strates de la fiction qui semblent naître les unes des autres dans une sorte d’enchaînement spiralaire > La lecture exige une nécessaire recomposition

Traitement atypique des personnages : personnages comme fluctuants, aux délimitations vagues, comme manquant de détermination même s’ils sont déterminés, personnages non arrimés véritablement au tissu romanesque. Ce marquage flouté dit justement quelque chose de leur identité : une identité trouble, manquante, cristallisée autour de l’absence et du néant

L’invention du tu très efficace et perturbante pour le lecteur qui se retrouve malgré lui dans la peau du personnage principal, plus profondément encore que s’il disait je. Foudroyante interpellation qui nous

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