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Rédaction

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Par   •  19 Mars 2014  •  Lettre type  •  398 Mots (2 Pages)  •  351 Vues

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Hugo

Je la vois, je la vois au loin, elle avance doucement…

Je sais, je le sais maintenant, je le savais depuis un moment mais je fermais les yeux, je les laissais clos pour ne pas sentir, je fermais la bouche pour ne plus entendre.

Je cours à ma perte et personne ne viendra me secourir. Je suis à présent seul face à mon destin, lui face à moi, l’éléphant face à l’âne, je veux enclencher l’alarme avant de laisser couler la larme, à quoi sert l’arme face aux flammes, pourquoi c’est mon chef qu’on acclame, je comprends pourquoi, la guerre, tant de gens la blâme, quand on veut se rebeller on nous calme ou on nous calle dans des endroits sales pour un soldat c’est banal et pourtant c’est fatal.

Abandonné de tous, j’ai été promu dernier de la course, récompensé par la médaille de la « frousse », je suis donc condamné à croupir dans la mousse, quand je crie à la rescousse, tous les soldats se pousse, pour me regarder sombrer dans la brousse.

J’ai été fauché près d’un obus, je suis bouché ne parlons plus, je suis touché mon sang s’évacue. Je plonge ma main dans ma poche, j’en ressors ma pipe, je pense à mon papa pensif pensant peut-être qu’un jour son fils précieux pourrait revenir à la maison. Je replonge ma main dans ma seconde poche pour prendre mon tabac, je le coupe en deux morceaux, l’uns que place délicatement dans le fourneau de la pipe, le deuxième morceau je l’offre à mon amie qui m’accompagne depuis le début de l’offensif de ce matin, on est de plus en plus proche et à présent plus que jamais notre amitié atteint l’apothéose, je te remercie d’être là, je te remercie toi : ô solitude.

Je suis anéanti, les vêtements salit, la peau noircit, le moral détruit du Lundi au lundi. Je regarde la fumée que je laisse échapper de ma bouche et je m’envole avec elle. Dans ce décor maussade, c’est la seule chose qui brille, qui resplendit, qui sourit, elle danse, elle chante, elle saute, elle est libre et mobile. Cette pipe en acajou lustré magnifique, j’ai eu le temps auparavant de lui gravé, ces mots, sur le fourneau : «1916 Douaumont».

Je sais, je le sais maintenant, je le savais depuis un moment mais je fermais les yeux, je les ouvre à présent, la solitude m’a quittée, la faucheuse l’a remplacée.

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