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Ruy Blas, Victor Hugo, Fiche de lecture

Fiche de lecture : Ruy Blas, Victor Hugo, Fiche de lecture. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  26 Septembre 2022  •  Fiche de lecture  •  2 992 Mots (12 Pages)  •  235 Vues

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Ruy Blas, Hugo (1838)

L’auteur :

(1802-1885).

Ecrivain, poète et dramaturge français.

Fils d’un général d’Empire, élevé dans une famille soudée et voyageuse, au rythme des affectations militaires du père. Ses parents se séparent en 1813 et Hugo s’installe avec sa mère à Paris. Il commence à écrire très jeune et ses premières oeuvres publiées (Odes, 1822) connaissent rapidement un franc succès.

→ chef de file du drame romantique au théâtre (Cromwell - 1827, Hernani - 1830, Lucrèce Borgia - 1833…)

→ poète prolifique, lyrique (Odes et Ballades - 1828, Les Contemplations - 1856) mais aussi poète engagé (Les Châtiments - 1853, contre le coup d’état du 2 décembre de Napoléon III) et poète épique (La légende des siècles, publiée en trois séries en 1859-1877-1883)

→ romancier à succès (Notre-Dame de Paris - 1831, Les misérables - 1862)

→ homme politique et écrivain engagé (Le dernier jour d’un condamné- 1829, oeuvre engagée contre la peine de mort) : il a participé à la vie politique de son pays, à travers un parcours mouvementé (Exilé 3 fois, pendant près de 20 ans au total). Il soutient d’abord le régime de Louis Philippe, est élu Député puis maire après 1848. Il soutient ensuite Louis Napoléon Bonaparte élu président de la République en 1848 puis rompt avec celui-ci, notamment après le coup d’état du 2 décembre 1851. Il s’exile / est exilé en Belgique puis à Jersey et à Guernesey. Il revient triomphalement en France en 1870.

Résumé de la pièce :

Drame romantique en 5 actes et en vers (alexandrins). Il est l’un des derniers écrit par Hugo.

Chaque acte porte le nom d’un personnage de la pièce. Le dernier acte (le Tigre et le Lion) fait référence à la fois à Don Salluste (ruse, puissance) et à Ruy Blas (courage, vaillance).

L’action se situe à la Cour du Roi d’Espagne Charles II, à la fin du XVII° siècle. Le ministre de la Police, Don Salluste, disgracié par la Reine pour avoir refusé d’épouser l’une des ses femmes de chambre qu’il avait séduite, cherche à se venger de celle-ci. Ruy Blas, son laquais et le héros du drame, lutte pour dénoncer l’oligarchie qui accapare les biens de l’Etat et se montrer digne de l’amour qu’il porte à la Reine d’Espagne.

Acte I : Don Salluste

Il fait appel à Don César, aristocrate déchu et bohème et pense avoir trouvé en lui l’instrument de sa vengeance. Mais Don César refuse tout net de jouer le rôle du traître et Don Salluste se rabat sur Ruy Blas, son valet. Il lui demande d’endosser le rôle de Don César et de séduire la Reine, sans lui expliquer qu’il s’agit d’une vengeance, notamment parce qu’il a appris par hasard que Ruy Blas est amoureux de la Reine.

Acte II : La Reine d’Espagne

Ruy Blas est présenté à la cour sous le nom de Don César.

La Reine s’ennuie à la Cour, abandonnée par son mari qui part sans cesse chasser, et empêtrée dans le protocole royal. La Reine reconnaît en Ruy Blas, grâce à un laconique billet de chasse que lui a fait porter le roi, l’amoureux inconnu qui lui expédie des fleurs et des lettres. L’émotion des deux personnages est intense.

Acte III : Ruy Blas

Six mois plus tard, Ruy Blas est devenu Premier Ministre par la faveur de la reine en l’absence du roi. Il s’indigne contre les aristocrates et leurs petites négociations médiocres et cupides. La Reine lui avoue son amour et l’embrasse. Mais Don Salluste réapparaît déguisé en laquais et menace Ruy Blas de révéler son usurpation à la Reine. Celui-ci est contraint d’obéir à son maître et de donner rendez vous à la Reine pour la piéger à son insu.

Acte IV : Don César

Par un coup de théâtre résolument invraisemblable, le vrai Don César tombe du ciel par la cheminée dans la chambre prévue pour le rendez-vous.  Il s’empêtre joyeusement dans une situation qu’il ne comprend pas. Il tue Guritan, un des vieux courtisans qui aurait pu protéger la Reine. Don Salluste revient et le fait envoyer en prison en le faisant passer pour un voleur. Ruy Blas essaie de protéger la Reine mais sans succès.

Acte V : Le tigre et le lion

La Reine arrive, prise au piège d’un rendez-vous amoureux. Don Salluste lui demande de signer son acte d’abdication pour s’enfuir avec Ruy Blas/Don César, faute de quoi il dévoilera publiquement sa liaison avec un valet, qu’elle prend pour Don César. La Reine s’apprête à signer mais Ruy Blas, plein d’honneur et de dignité refuse de mentir à la Reine et lui avoue qui il est. Il tue Don Salluste et s’empoisonne, puis meurt dans les bras de la Reine qui lui pardonne et l’appelle de son vrai nom, Ruy Blas.

La préface de l’auteur :

Il distingue trois types de spectateurs : les femmes, les penseurs, la foule, lesquels recherchent respectivement des passions (tragédie) , des caractères (comédie) et de l’action (mélodrame). Le drame romantique permet donc de combiner tous les genres et de satisfaire un public varié. C’est aussi le projet d’Hugo que de définir un théâtre démocratique pour le “peuple”, un public unifié, unifié par cet art total.

Hugo précise aussi le “sens de ce drame”. Il situe sa pièce à un moment où la monarchie espagnole chancelle et la noblesse “s’abâtardit et dégénère”. L’Etat s’effrite et chacun ne songe plus qu’à soi, à s’enrichir, à prendre ce qu’il reste avant que tout ne disparaisse, ou bien alors se ruine et dépense sans compter. Ces deux réactions différentes sont incarnées par Don Salluste et Don César. Ruy Blas représente, quant à lui, le peuple, “ayant sur le dos les marques de la servitude et dans le coeur les préméditations du génie”. Au-dessus de ces trois hommes se trouve une femme, la Reine, malheureuse comme épouse et malheureuse comme Reine.

Hugo précise ensuite que l’analyse historique n’est pas la seule qui compte. Du point de vue humain, Don Salluste représente l’égoïsme absolu, Don César, le désintéressement et l’insouciance, Ruy Blas le génie et la passion comprimés par la société et la Reine, la vertu minée par l’ennui : “Don Salluste serait le Drame, Don César la Comédie, Ruy Blas la Tragédie. Le drame noue l’action, la comédie l’embrouille, la tragédie la tranche

L’auteur a “voulu remplir Hernani du rayonnement d’une aurore, et couvrir Ruy Blas des ténèbres d’un crépuscule. Dans Hernani, le soleil de la maison d’Autriche se lève; dans Ruy Blas il se couche”. Cette ambiance “fin de règne” est l’occasion d’une réflexion sur l’Etat du régime en France (voir ci-après).

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