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Ronsard, Que me servent mes nerfs

Commentaire de texte : Ronsard, Que me servent mes nerfs. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  2 096 Mots (9 Pages)  •  1 336 Vues

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Analyse du texte poétique « Que me servent mes vers »

« Que me servent mes vers », Poésies diverses (1587).

Que me servent mes vers et les sons de ma Lyre,

Quand nuit et jour je change et de mœurs et de peau,

Pour aimer sottement un visage si beau !

Que l'homme est malheureux qui pour l'amour soupire !

Je pleure, je me deuls , je suis plein de martyre,

Je fais mille Sonnets, je me romps le cerveau,

Et ne suis point aimé : un amoureux nouveau

Gagne toujours ma place, et je ne l'ose dire.

Madame en toute ruse a l'esprit bien appris,

Qui toujours cherche un autre, après qu'elle m'a pris.

Quand d'elle je brûlais, son feu devenait moindre ;

Mais ores que je feins n'être plus enflammé,

Elle brûle de moi. Pour être bien aimé,

Il faut aimer bien peu, beaucoup promettre et feindre.

Analyse

La poésie « Que me servent mes vers », est un extrait du recueil poétique “Poésies diverses”, écrit par Pierre de Ronsard et publié dans l’année 1587.  

Le XVIe siècle correspond à la  période historique connue comme “Renaissance”, car il s’agit d’un renouveau dans la littérature, les arts, les sciences, les échanges culturels et des bouleversements religieux. La Renaissance trouve ses origines en Italie vers le XIVe siècle et l’influence de la Renaissance italienne sera déterminante  dans la production artistique de certains mouvements artistiques français, c’est-à-dire l’école de Fontainebleau et la Pléiade.

La Pléiade était un mouvement composé par érudits et savants qu’a travaillé pour le roi de France jusqu’au XIXe siècle dont production littéraire a été très riche.  Ce mouvement  est le résultat de l’évolution de la Brigade, un autre groupe d’intellectuels dont le même Ronsard faisait partie, sans oublier le fait qu’il était aussi le poète du roi François Ière et il avait reçu la nomination de « Prince des poètes ».

À partir de la poésie en question, on peut faire plusieurs de considérations qui nous permettent entendre les caractéristiques principales de la poésie française au moment de la Renaissance. En premier lieux, le mètre ici utilisé est  le sonnet ; ce mot est le diminutive de  ˮ son ˮ, et au début l’on utilisé avec le signifié de ˮ petit chanson, chansonnette ˮ et en fait ses caractéristiques principales sont l’harmonie et la musicalité, même s’il n’est pas accompagné par la musique, et en plus il se prête à être utilisé pour tout expliquer,  à partir de la science, de la religion et, comme dans ce cas, pour parler d’amour.

Le sonnet naît à la fin du moyen âge, et  il devient célèbre avec Francesco Petrarca mais s’impose durant la Renaissance en France grâce au poète Clément Marot, à la suite de son voyage en Italie. Cependant, le mètre n’est pas le seule élément qui vient de la culture italienne et surtout de la lyrique de Petrarca, car son influence est sans doute un des éléments le plus note de ce groupe, pour son style, mais aussi pour les thèmes : on utilise des métaphore et des figures rhétoriques dans le but d’amplifier des éléments narratifs, comme les effets de la maladie d’amour, ou il exprime un désir manqué, et en fait si on valorise le corps et la beauté, c’est parce que l’on désir.

On peut voir l’influence du pétrarquisme dans le recueil duquel fait partie ce poème : c' est une œuvre de maturité qui célèbre un amour platonique pour une belle qui reste indifférente, c’est-à-dire la dame Hélène de Surgères. En fait, il s’agit d’un  recueil commandé par la reine Catherine de Médicis pour sa protégée et fille d'honneur, afin de la consoler de la perte de son amant à la guerre. Ronsard entreprend de lui écrire un recueil de sonnets, où il éloge sa beauté et la compare avec Hélène de Troie, en retrouvant l'influence de Petrarca. Encouragé par la reine elle-même, le poète commencera à la courtiser, bien qu’il soit de 45 ans plus vieux que Hélène lorsqu'ils se rencontrent.

En fait, il y a des œuvres de Ronsard ou l’influence de Petrarca est moins évidente, car il utilise aussi d’autres mètres à part du sonnet, c’est-à-dire l’ode et l’hymne, caractérisés respectivement par un rythme pindarique le premier, et très solennel, le selon.  Un autre élément qu’il faut considérer est l’influence de Platon et de la mythologie classique dans la réflexion sur l’amour présente dans les œuvres de Ronsard, au point que cette réflexion se va convertir dans une « théorie de la Beauté » : il ne s’agit pas seulement d’une réflexion poétique, mais aussi philosophique, en résumant une vision de la vie, la nécessité d’exprimer les sentiments et les désirs mais pas en forme directe, car on préfère utiliser des mots mystérieux et des figures rhétoriques pour décrire ces concepts, car c’est du mystère qu’il nait la lyrique et en plus il s’agit d’une poésie pédagogique qui veut transmettre des concepts avec l’utilisation des images.

Dans ce thème Marsile Ficin nous donne un interprétation qui a eu beaucoup de succès, en définissant «la manie de Platon de parler de la beauté» un vrai éloge à la beauté, et les yeux devient un instrument de connaissance  seulement si on va regarder à l’intérieure, au niveau connotatif. Cette théorie est associé à une méthode de connaissance car il explique ses concepts en utilisant les dialogues en forme poétique ou le paradoxe, qui est la structure des sonnets, et la métaphore, qui fonctionne comme un exemple pour expliquer à travers d’une analogie le sujet représenté.               En conclusion, selon Marsile Ficin, les œuvres de Platon peuvent être interprétés selon une interprétation chrétienne, en disant que l’homme a besoin de Dieu car il est le créateur de la Beauté, et au même temps la Beauté devient un milieu pour satisfaire le besoin d’envisager un être supérieure. Cependant il y aura une tension  entre la Pléiade et l’Église qui condamne la théorie de la Beauté pour être une fusion, une syncrétisme, entre le christianisme et le paganisme représenté par Platon et la mythologie classique.

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