Rabelais : Le rire dans Gargantua, est-il seulement source de connaissances ?

Sujet : Le rire dans Gargantua de Rabelais, est-il seulement source de connaissances ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur Gargantua de Rabelais, sur les textes étudiés dans le cadre du parcours « rire et Savoir » et sur votre culture personnelle.

Au XVIème siècle, l’humanisme voit peu à peu le jour en Europe. Cette idéologie tente de placer l’Homme et son épanouissement au-dessus de toutes valeurs. Rabelais, écrivain illustre de cette période, utilise le rire pour atteindre ses différents objectifs. Au sein de Gargantua publié en 1534, il instruit l’Homme à cette philosophie de vie.

Toutefois, le rire dans Gargantua est-il seulement source de connaissances ?

Dans un premier temps, le rire est uniquement source de connaissances, mais il peut également être source de divertissements. Puis, pour finir, le rire se révèle également source de critique assumée.

En effet, dans Gargantua, le rire est source de connaissances. Ce dernier met en lumière les différents comportements de l’Homme, mais également les différents aspects du corps humain.

Dans un premier temps, le rire permet l’apprentissage des différents facettes humaines. L’Homme y découvre ses faiblesses et ses vices, au travers d’énumérations. Toutefois, en les révélant au peuple, les humanistes banalisent et assument ses défauts universels et contemporains. Au sein de plusieurs œuvres, le rire instruit car révèle l’inavouable et le secret. Dans Gargantua de Rabelais, l’Homme se découvre notamment par les comportements excessifs de Picrochole. Effectivement, au travers de la guerre picrocholine, le colérisme et l’immaturité de cet homme sont révélés, comme au chapitre 26 « Immédiatement, Picrochole entra dans une furieuse colère ». En poussant ce caractère à l’extrême, une remise en question personnelle est amorcée chez le lecteur. Par ailleurs, l’Homme se découvre également au sein de Candide écrit par Voltaire. La naïveté enfantine de Candide y est révélée, ainsi que l’entêtement de Pangloss. Au travers de ces deux personnages, les maux humains sont mis en lumière. En effet, c’est grâce à ses défauts que le lecteur s’attache aux différents personnages.

En outre, le rire permet également l’apprentissage du corps humain. Associé à l’apprentissage des comportements humains, l’idéologie humaniste est révélée. L’âme devient alors l’égale du corps. Pour atteindre l’épanouissement totale prônée, les deux doivent être choyés et entretenus. Ce soin du corps se révèle tout d’abord par la connaissance de ce dernier. Au sein de Gargantua, cette connaissance du corps est mise en lumière par l’hygiène qui lui est apporté. En effet, Ponocrates, précepteur de Gargantua, lui enseigne la propreté, mais également le raffinement. Cette notion est affirmée au chapitre 23 « Cela fait, il était habillé, peigné, apprêté, préparé et parfumé. ». Toutefois, cette connaissance et ce soin du corps sont également mis en avant par un développement intellectuel initié par Ponocrates. Il veut instruire son élève aux différentes matières et nouveautés de son temps, telles que l’astrologie, l’arithmétique ou la religion. On peut retrouver cette idée une nouvelle fois au chapitre 23, « Ensuite, pour mieux accomplir sa mission, Ponocrates l’introduit à des milieux savants. ».

Par ailleurs, dans Gargantua, le rire est uniquement source de divertissements. En effet, ce dernier peut être initié par l’établissement d’un cadre spatial merveilleux. Mais, il peut également être initié par la présence de situations crues, sans filtres.

Tout d’abord, le rire peut divertir par la présence du merveilleux. Le merveilleux fait rêver, le merveilleux fait sourire, le merveilleux amuse. Par son absurde et sa nouveauté, il apporte un dynamisme insolite et amusant à l’histoire. Le lecteur est transporté dans un monde irréel, mais jovial et palpitant. Il retrouve cette notion de merveilleux tout au long de Gargantua, notamment par la présence de constantes hyperboles, lié au gigantisme du contexte. Au chapitre 7, on peut notamment en retrouver, tels que « Ensuite on lui apporta, pour l’allaiter, dix-sept mille neuf cents vaches de Pautille et de Bréhémond ». Par ailleurs, ce merveilleux, couverture du rire, est également présent au chapitre 18 de Candide. En effet, l’Eldorado, région utopique et société idéale, provoque le rêve. Le lecteur peut notamment

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