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Quel est l'intérêt d'argumenter de façon indirecte?

Dissertation : Quel est l'intérêt d'argumenter de façon indirecte?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Février 2017  •  Dissertation  •  821 Mots (4 Pages)  •  2 108 Vues

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Aussi bien au temps du classicisme que du temps des Lumières, les écrivains avaient fréquemment recours à des formes d’argumentation indirecte comme genre littéraire, le plus souvent dans des apologues. On peut se demander alors, quel est l’intérêt d’argumenter de façon indirecte, à l’aide de récits imagés ? Autrement dit, pourquoi certains auteurs choisissaient de ne pas formuler directement leurs idées mais de présenter leur thèse à travers un narrateur ou un personnage qui formulait lui-même la morale à faire passer ? Cette stratégie littéraire peux s’expliquer de plusieurs façons: en premier lieu il est possible que nos auteurs et philosophes se soient trouvés, pour diverses raisons, obligés d’utiliser cette méthode, on interprétera cette possibilité de manière historique et événementielle; en second lieu, on pourra penser que nos auteurs ont adopté cette forme argumentative parce qu’ils la trouvaient efficace, il s’agira ici de s’interroger sur le pouvoir de cette argumentation; enfin, on pourra également envisager les qualités littéraires et philosophiques de cette méthode. Tout d’abord, on va parler des contraintes qui obligeaient les écrivains à argumenter de façon indirecte. On peut par exemple rappeler que lors de la monarchie absolue, il était impossible pour nos philosophes de mentionner une critique des injustices de la société directement sans en conséquence, être puni et obtenir l’annulation de leur publication car la censure était trop importante aux XVIIème et XVIIIème siècles et les auteurs étaient contraints à argumentaient indirectement. Les contextes historiques étaient difficiles et la liberté d’expression n’était pas acquise. Prenons le premier exemple de Voltaire qui a été embastillé deux fois, et a dû s’exiler en Suisse pour se livrer à son activité d’écrivain polémiste sans danger pour lui-même. D’où le recours à des personnages fictifs et parfois en apparence étrangers à leur milieu. Pensons en deuxième exemple au regard naïf de Candide dans l’extrait du chapitre III où il nous donne l’impression que le héros ne connaît pas les endroits ni les mœurs qu’il décrit et notre auteur fait donc mine de ne pas faire allusion à sa propre société alors que c’est bien elle qu’il critique. Mais ce risque est aussi social en plus d’être politique. Le lecteur n’est pas souvent en position d’accepter car il n’est pas prêt à la critique directe. L’ironie est aussi un risque pour l’auteur car il peut être pris à contre sens et peut donc être pris au premier degré. Le lecteur peut passer à côté de l’enseignement souhaité ou pire, comprendre l’inverse et tout prendre au pied de la lettre à cause de son incompréhension. Par exemple nous pouvons prendre le texte de Montesquieu dans De l’esclavage des nègres, il accuse de façon ironique le droit que s’approprient les européens de rendre les africains esclaves. Enfin, nous terminerons sur le fait qu’il est certain qu’une argumentation indirecte comme un apologue peut être mieux compris qu’une démonstration logique: un apologue ou un conte, fréquentés souvent depuis l’enfance, est un genre littéraire que tout lecteur est susceptible de mieux comprendre, car un récit est toujours plus aisé à suivre qu’un raisonnement abstrait. Les images véhiculées aident à la compréhension du lecteur: pour exemple, dans

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