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Qu'es Ce Que La Laïcité

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Par   •  9 Avril 2013  •  480 Mots (2 Pages)  •  922 Vues

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Qu’es ce que la laïcité ? C. Kintzler

Deux parties composent ce petit livre dense. La première est une réflexion philosophique sur le principe de laïcité, la deuxième une étude de textes de John Locke et Nicolas de Condorcet, où l’on retrouve les moments et principes fondateurs qui ont abouti au principe posé dans la première partie.

En comparant tolérance et laïcité, l’auteur établit une position de principe qui les différencie : la tolérance, telle que la préconise Locke, par exemple, suppose que tout le monde ait une foi, même si chacun peut avoir la sienne. Car celui qui est sans foi n’est pas digne de confiance, comme l’on dit, « sans foi ni loi ». La laïcité, quant à elle, ne présuppose aucune foi nécessaire au lien social, et pose que toute attitude, croyante ou non croyante, doit être respectée à l’égal des autres. Elle se construit donc, non pas à partir des positions existantes en les acceptant toutes, mais comme principe préalable, condition de possibilité de toutes les opinions et de tous les savoirs.

Sur ces fondements, l’auteur déduit que l’enseignement du fait religieux participe de l’idée que l’archétype du lien social est forcément le lien religieux, et s’y oppose au nom d’une laïcité qui n’a pas besoin de présupposer un lien de type religieux pour construire le lien social.

Dans la deuxième partie, l’auteur commente un extrait de la Lettre sur la Tolérance de Locke. Il s’agit des prémisses de la définition de la double abstention de l’État par rapport au religieux et du religieux par rapport à l’État. Mais Locke appuie cette argumentation sur la nécessité d’un lien social de type religieux qui exclut l’athéisme. L’auteur explique alors ce qui, dans la pensée de Pierre Bayle, permet de montrer que ce lien social de type religieux n’est pas nécessaire, et qu’une société d’athées est possible (Bayle prend des exemples de « sociétés primitives » sans loi ni religion : alors même qu’elles fonctionnent sans loi, une loi leur serait encore plus profitable, et ce, sans avoir besoin de penser un lien de type religieux).

Enfin l’auteur commente un extrait de Condorcet, issu du Rapport et projet de décret relatifs à l’organisation générale de l’instruction publique. C’est là, selon l’auteur, que cette disjonction entre lien politique et forme religieuse du lien social est la plus évidente et la mieux fondée. C’est le droit du sujet qui prime, et l’instruction a pour but de permettre à ce sujet de mieux asseoir ses décisions sur la raison. Le lien social est alors un moyen d’augmenter les probabilités d’évitement de l’erreur en matière de décision politique, et n’a rien à voir avec des convictions de type fidéiste. Le but du législateur n’est pas de réguler la situation sociale telle qu’elle se présente, avec ses coutumes et ses habitudes, si utiles et harmonieuses soient-elles, mais de garantir à chacun « la jouissance de ses droits ».

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