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Prise de Constantinople par les Turcs

Dissertation : Prise de Constantinople par les Turcs. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Septembre 2014  •  10 595 Mots (43 Pages)  •  868 Vues

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Prise de Constantinople par les Turcs

Colomb découvre l'Amérique

Début des guerres d'Italie

Avènement de François Premier

Luther prêche la Réforme

Cortez au Mexique

Ordonnance de Villers-Cotterêts

Calvin à Genève

Massacre de la Saint-Barthélemy

Avènement d'Henri IV

Édit de Nantes

1453 1492 1494 1515 1517 1519 1539 1541 1572 1589 1598

a fréquentation des auteurs anciensà travers les manuscrits apportés en Italie par les Grecs développe dès le XVème siècle l'étude deshumanioreslitterae(ces lettresqui rendent plus humain) que les Romains opposaient auxdiviniores litterae(lettres divines) :ces "lettres humaines", ou "humanités",longtemps mises sous le boisseau par l'Église, rassemblent les connaissances profanes dont l'homme est le centre. « Faire ses humanités » signifiera longtempsétudierles auteurs grecs et latins et s'employer à les traduire et à les commenter.

Mais ce travail de traduction et d'exégèse qui, appliqué à l'Écriture sainte, fortifie l'évangélisme , ne pouvait manquer d'inspirer aussi tous les espoirs de progrès que devaient permettre l'esprit d'examen et l'expérimentation scientifique. C'est ce deuxième sens que privilégiera le mot "humanisme", à partir du XIXème siècle, en faisant siens les mots de Protagoras : "L'homme est la mesure de toute chose". Cetteconfiance exaltée dans les facultés humainespréfigure l'idéal des Lumières et lui survivra dans le scientisme, même si, déjà, la Renaissance, ensanglantée par les luttes religieuses, la met copieusement à mal.

Le corpus que nous présentons souhaite évoquer ces aspects en quatre textes qui pourront faire l'objet de questions destinées à la lecture analytique ou au commentaire.

3. « Ne viser qu'au bien général »

Avant les philosophes, les humanistes ont eu une vocation pour conseiller les Princes (Machiavel, Thomas More, Erasme). Pacifistes, c'est au nom de la raison qu'ils imaginent une cité idéale où le monarque, loin des artifices de la Cour, manifesterait la vertu politique qui le rendrait garant du bien public.

DidierERASME(1469 env.-1536)

Éloge de la Folie, LV (1511)

[Dans ce traité, le philosophe hollandais utilise une prosopopée qui donne la parole à la Folie. On n'oubliera pas que c'est elle qui s'exprime dans ce faux éloge qui condamne la superbe et la corruption des princes.]

Depuis longtemps, je désirais vous parler des Rois et des Princes de cour; eux, du moins, avec la franchise qui sied à des hommes libres, me rendent un culte sincère.

À vrai dire, s'ils avaient le moindre bon sens, quelle vie serait plus triste que la leur et plus à fuir ? Personne ne voudrait payer la couronne du prix d'un parjure ou d'un parricide, si l'on réfléchissait au poids du fardeau que s'impose celui qui veut vraiment gouverner. Dès qu'il a pris le pouvoir, il ne doit plus penser qu'aux affaires politiques et non aux siennes, ne viser qu'au bien général, ne pas s'écarter d'un pouce de l'observation des lois qu'il a promulguées et qu'il fait exécuter, exiger l'intégrité de chacun dans l'administration et les magistratures. Tous les regards se tournent vers lui, car il peut être, par ses vertus, l'astre bienfaisant qui assure le salut des hommes ou la comète mortelle qui leur apporte le désastre. Les vices des autres n'ont pas autant d'importance et leur influence ne s'étend pas si loin; mais le Prince occupe un tel rang que ses moindres défaillances répandent le mauvais exemple universel. Favorisé par la fortune, il est entouré de toutes les séductions; parmi les plaisirs, l'indépendance, l'adulation, le luxe, il a bien des efforts à faire, bien des soins à prendre, pour ne point se tromper sur son devoir et n'y jamais manquer. Enfin, vivant au milieu des embûches, des haines, des dangers, et toujours en crainte, il sent au-dessus de sa tête le Roi véritable, qui ne tardera pas à lui demander compte de la moindre faute, et sera d'autant plus sévère pour lui qu'il aura exercé un pouvoir plus grand.

En vérité, si les princes se voyaient dans cette situation, ce qu'ils feraient s'ils étaient sages, ils ne pourraient, je pense, goûter en paix ni le sommeil, ni la table. C'est alors que j'apporte mon bienfait : ils laissent aux Dieux l'arrangement des affaires, mènent une vie de mollesse et ne veulent écouter que ceux qui savent leur parler agréablement et chasser tout souci des âmes. Ils croient remplir pleinement la fonction royale, s'ils vont assidûment à la chasse, entretiennent de beaux chevaux, trafiquent à leur gré des magistratures et des commandements, inventent chaque jour de nouvelles manières de faire absorber par leur fisc la fortune des citoyens, découvrent les prétextes habiles qui couvriront d'un semblant de justice la pire iniquité. Ils y joignent, pour se les attacher, quelques flatteries aux masses populaires.

Représentez-vous maintenant le Prince tel qu'il est fréquemment. Il ignore les lois, est assez hostile au bien général, car il n'envisage que le sien; il s'adonne aux plaisirs, hait le savoir, l'indépendance et la vérité, se moque du salut public et n'a d'autres règles que ses convoitises et son égoïsme. Donnez-lui le collier d'or, symbole de la réunion de toutes les vertus, la couronne ornée de pierres fines, pour l'avertir de l'emporter sur tous par un ensemble de vertus héroïques; ajoutez-y le sceptre, emblème de la justice et d'une âme incorruptible, enfin la pourpre, qui signifie le parfait dévouement à l'État. Un prince qui saurait comparer sa conduite à ces insignes de sa fonction, rougirait, ce me semble, d'en être revêtu et redouterait qu'un malicieux interprète ne vînt tourner en dérision tout cet attirail de théâtre.

Questions :

• « C'est alors que j'apporte mon bienfait » : quelles sont ces consolations apportées par

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