Princesse de Clèves

Corpus

Nous avons affaire ici à un corpus composé de quatre textes. Le texte A est un extrait de La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette qui date de 1678. Le texte B est issu du roman Madame de Bovary écrit par Gustave Flaubert en 1857. Le texte C est tiré de L’Assommoir publié en 1877 par Emile Zola. Le texte D qui date de 1927 est un extrait du dernier tome, Le Temps retrouvé, de la saga A la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Dans ces différents textes, comment la description des différents personnages influe-t-elle sur la perception qu’en aura le lecteur ?

Tout d’abord, une description élogieuse de Melle de Chartres et de Gueule d’or centrée sur la beauté, le travail et le physique est réalisée. Dans le premier texte nous retrouvons le champ lexical de la beauté féminine qui permet de mettre en valeur la future Mme de Clèves : « la blancheur de son teint », « ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l’on n’a jamais vu qu’a elle », « tous ses traits étaient réguliers » et « son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes ». La jeune fille est personnifiée en « une beauté ». Le narrateur utilise même l’hyperbole « une beauté parfaite » pour la qualifier. Dans le second extrait, Zola détermine Gueule d’or comme « un homme magnifique au travail ». Cette citation valorise ce personnage à travers son métier et son physique. L’auteur décrit le physique exceptionnel de Gueule d’or : « un coup pareil à une colonne », « une poitrine vaste, large à y coucher une femme en travers », « des épaules et des bras sculptés » et « il devenait beau, tout-puissant ». On peut remarquer une comparaison filée dans ce texte, entre le travail et l’art, dans ce cas il s’agit de la musique : «jeu classique, correct, balancé et souple », tapaient la mesure ». Ce lien est renforcé par la personnification du marteau en « une dame noble ». Grâce à ces portraits mélioratifs de Melle de Chartres et de Gueule d’or, nous avons une perception très positive de ces personnages.

Ensuite, il y a des oppositions entre Melle de Chartres et le duc de Guermantes d’une part, et entre Gueule d’or et Catherine Leroux d’autre part. En effet, Melle de Chartres est très jeune (« la voyant dans sa seizième année »). Au contraire le duc est décrit comme quelqu’un de « vieux ». Dans le Temps retrouvé, la vieillesse du duc est accentuée par le fait que le narrateur ne l’aurait « pas reconnu » sans qu’une personne ne le désigne clairement. On peut repérer dans cet extrait que toute la description du duc de Guermantes est basée sur la personnification qui fait de celui-ci un « rocher dans la tempête ». On le voit grâce au champ lexical de la mer : « rafale », « écume » et « tempête ». Il est également décrit comme « une ruine, mais superbe ». Cette citation est un oxymore. Proust fait un portrait plutôt péjoratif en utilisant le champ lexical du monde minéral, la métaphore « fouettée de toutes parts par les vagues de souffrance », la comparaison « effrité comme un bloc », « belles têtes antiques », « visage d’une dureté sculpturale ».

Enfin, contrairement à Gueule d’or qui est un personnage fort et confiant, Catherine Leroux est décrite comme «une petite vieille femme de maintien craintif». L’auteur en fait un portrait d’une personne usé et pauvre qui doit provoquer la sympathie et la pitié avec « se ratatiner dans ses pauvres vêtements », « visage maigre », « semblaient sales », « regard pâle ». Elle est comparée à un « demi-siècle de servitude » en opposition avec la vivacité de Gueule d’or dans son travail. De plus, Catherine Leroux et le duc de Guermantes sont deux personnages qui représentent la « vieillesse » et la « proximité avec la mort » à cause de leurs faibles constitutions.

En conclusion, la description des différents personnages nous influent grâce aux multiples figures de style et au vocabulaire employé (adjectifs)

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