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Pour apprécier un roman, le lecteur a- t-il besoin de s’identifier au personnage principal ?

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Par   •  20 Janvier 2016  •  Dissertation  •  1 540 Mots (7 Pages)  •  2 059 Vues

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Dissertation 1 : Pour apprécier un roman, le lecteur a- t-il besoin de s’identifier au personnage principal ?

Un roman est centré sur une histoire et des personnages, qui eux-mêmes font des actions. Parmi ces personnages, le lecteur a plaisir ou non à rencontrer un héros, un personnage principal auquel il peut s’identifier et qui va le conduire dans l’aventure romanesque. Le lecteur fait corps avec le héros, il vit ses actions, il partage ses sentiment et devient même lui par le biais de la narration interne : le lecteur vit l’histoire racontée. Mais le lecteur pour apprécier un roman est-il obligé de s’identifier au héros, au personnage principal ? N’y a-t –il pas d’autres critères qui donnent le plaisir de la lecture ? Le plaisir de la lecture se restreint-il au personnage ou est-il plus étendu ? Nous étudierons dans un premier temps en quoi l’identification au personnage principal est nécessaire puis nous analyserons d’autres facteurs qui entraînent le plaisir de la lecture.

Le lecteur a besoin de s’identifier au personnage principal pour apprécier un roman.

Tout d’abord, le lecteur par le point de vue interne ressent des émotions et des sentiments qui lui permettent de se retrouver dans le personnage. Ces émotions sont humaines et le lecteur les a déjà éprouvées aussi, il peut les transposer et faire corps avec le personnage principal qui les éprouve. Par exemple, Gervaise, au début de L’Assommoir est triste et seule : Lantier n’est pas rentré de la nuit et elle l’attend avec fièvre, le cherchant du regard du haut de sa fenêtre. Même si le lecteur n’a pas vécu pareille situation, il peut s’identifier à l’attente de Gervaise et la plaindre, cet incipit va conduire le lecteur à entrer dans l’histoire par la pitié éprouvée pour Gervaise et par cette émotion de tristesse qui s’empare de l’héroïne. De même, le lecteur ressent la joie de Julien Sorel dans Le Rouge et Le Noir et se réjouit de ses succès, en particulier sentimentaux : lorsque Madame de Rênal lui pardonne son geste – il a tenté de la tuer-, le lecteur s’identifie à Julien qui retrouve son amante et est heureux de voir son pardon.

De plus, le lecteur peut grâce à l’identification, se rêver autre qu’il n’est et imaginer une perfection inaccessible mais tentante pour son élévation de l’âme. La Princesse de Clèves, belle, parfaite et vertueuse peut faire rêver et le couple qu’elle forme avec le duc de Nemours et leur perfection physique et morale peuvent faire rêver. Le narrateur nous fait entrer dans un monde de perfection ici. Le lecteur est à la fois admiratif et imprégné de ses personnages proches d’un idéal. De même, l’évolution de Jean Valjean dans Les Misérables de Victor Hugo est convaincante pour le lecteur : ce dernier peut s’identifier à ce personnage si noir au début (il vole Monseigneur Myriel, puis le pauvre Petit-Gervais) qui s’offre une rédemption en devenant Monsieur Madeleine, maire de Montreuil sur mer, qui fait le bien et qui sauve Cosette. Sa jalousie quand Cosette tombe amoureuse de Marius est elle aussi très humaine, comme quand un père voit sa fille partir et le lecteur peut s’identifier à ce bon père adoptif qui voit là sa fille partir et en aimer un autre. La perfection de ce personnage réside dans son humanité et sa bienveillance pour autrui.

En outre, le lecteur en s’identifiant au personnage peut mieux comprendre une réalité en entrant dans le roman : par exemple, dans Germinal de Zola, le point de vue interne permet de mieux comprendre Etienne et les idées qu’il défend, le lecteur s’enthousiasme pour ce personnage combatif et idéaliste, il peut envisager le travail à la mine et les dures conditions de travail des mineurs grâce aux réflexions d’Etienne et à sa fougue révolutionnaire. Dans La Parure de Maupassant, le lecteur s’identifie à Mathilde Loisel par son milieu modeste : on comprend mieux pourquoi elle était étourdie par le bal, pourquoi la perte de la rivière de diamants est si terrible pour elle et la chute n’en est que plus désolante pour le lecteur.

Enfin, le lecteur peut aussi s’identifier à un personnage et mieux comprendre les propos de l’auteur, par le truchement du narrateur, bon nombre de romans proposent une complicité entre le lecteur et le narrateur et de ce fait entre le narrateur et l’auteur. C’est par exemple le cas de la nouvelle de Maupassant Boule de Suif où le personnage principal est une prostituée entourée dans une diligence de personnes caricaturales et laides humainement : le lecteur prend fait et cause pour cette belle personne qui se dévoue pour libérer les autres voyageurs, n’ayant après aucun égard pour elle. Cette nouvelle permet de mieux comprendre

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