Peut-on dire que Madeleine et Léopold sont des personnages qui résigné à leur sort ?
Commentaire d'oeuvre : Peut-on dire que Madeleine et Léopold sont des personnages qui résigné à leur sort ?. Recherche parmi 297 000+ dissertationsPar val1102 • 5 Décembre 2014 • Commentaire d'oeuvre • 1 078 Mots (5 Pages) • 1 499 Vues
SUJET : Est-il juste d’affirmer que Madeleine et Léopold sont des personnages qui
sont résignés à leur sort ?
Lui-même issu d’un quartier populaire montréalais, Michel Tremblay met en scène, dans son
théâtre comme dans ses récits, des personnages québécois d’une grande vérité dans leur langage,
mais aussi des êtres émouvants souvent marqués par une grande misère affective… Au point de
secouer le public, comme l’avait fait dans les années 60 sa première pièce, Les Belles-soeurs. Des
personnages vrais et désespérés, on en retrouve dans chacun des extraits des pièces à l’étude : Le
Vrai Monde ? et À toi pour toujours, ta Marie-Lou. Mais est-il juste d’affirmer que Madeleine et
Léopold sont résignés à leur sort ? Nous répondrons à cette question en observant que si tous les
deux ont dû accepter des conditions de vie pénibles, ils demeurent des personnages révoltés.
Enfin, nous déterminerons si la résignation les définit plus que la révolte.
Il ne fait pas de doute que les deux personnages ont dû se résigner à des conditions d’existence
particulièrement pénibles. Dans la première partie de son monologue, Madeleine ne fait pas un
bilan positif de sa vie marquée par l’ennui, la maladie et l’angoisse. Au départ, elle confie à Claude :
« Quand ton père est disparu depuis des jours pis que ta soeur est partie travailler, ça m’arrive de
m’ennuyer. C’est sûr. » (l. 5-6) Elle témoigne d’une solitude qui la laisse inactive : « La télévision
est plate, la lecture m’a jamais beaucoup intéressée… » (l. 7). De plus, la pauvre vit avec l’inquiétude
de la maladie : « […] j’me retrouve immanquablement ici, dans le salon, sur le sofa, avec les
mains croisées sur les genoux pis un verre de lait […] au cas où une douleur me prendrait… » (l. 9-
11) Cette douleur, c’est ce qu’elle appelle son « mal au côté » (l. 22). Sa souffrance est aussi reliée
à la peur (l. 14) et à l’angoisse (l. 16). L’extrait comporte même une didascalie qui associe au
silence l’angoisse de Madeleine : « Silence. On la sent angoisser. » (l. 20) Pour sa part, le Léopold
d’À toi pour toujours… se perçoit aussi comme victime de ce qui l’entoure. Il se sent en particulier
exploité par son patron :
Ça fait vingt ans que j’travaille pour c’t’écoeurant-là… Pis j’ai rien que quarante-cinq
ans…C’est quasiment drôle quand tu penses que t’as commencé à travailler pour un gars
que t’haïs à l’âge de dix-huit ans pis que t’es t’encore là à le sarvir. (l. 7-9)
Même s’il a la chance d’avoir un emploi régulier, il souffre d’être déshumanisé, esclave de sa
machine : « Tu viens que t’es tellement spécialisé dans ta job steady, que tu fais partie de ta tabarnac
de machine ! C’est elle qui te mène ! C’est pu toé qui watches quand a va faire défaut, c’est elle qui
watche… » (l. 15-17) On doit donc constater que pendant des années, Madeleine aussi bien que
Léopold sont restés enfermés dans des conditions de vie auxquelles ils ont dû se résigner.
Par contre, chez l’un et l’autre cette détresse engendre aussi la révolte. Madeleine fuit la réalité
dans un silence qui symbolise à ses yeux sa force et contient sa violence intérieure. Elle avoue à
son fils : « […] dans le milieu du silence, la tempête arrive.
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