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Peut On Rire De Tout

Note de Recherches : Peut On Rire De Tout. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Janvier 2014  •  2 012 Mots (9 Pages)  •  1 530 Vues

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Dissertation

> Pensez-vous que l’on puisse, comme le fait Voltaire (document B), traiter de sujets graves et sérieux sur le mode plaisant ou humoristique ? Vous appuierez votre réponse sur vos connaissances littéraires et sur des exemples empruntés à d’autres formes d’art, y compris au cinéma.

Les textes du corpus sont reproduits dans le sujet n° 33.

Les clés du sujet

Comprendre le sujet

Vous devez dire si, pour mieux convaincre, on peut faire rire de ce qui est sérieux.

Reformulez la question sous des formes variées : « Peut-on rire de tout ? » ; « Peut-on parler de sujets sérieux en faisant rire ? dans toutes sortes de situations, mêmes graves ? avec toutes sortes de destinataires ? »

Subdivisez cette problématique en sous-questions, en variant les mots interrogatifs : « Quel peut être l’intérêt de l’humour pour parler d’un sujet grave ? » ; « Quelles sont les vertus du rire ? » ; « D’où vient l’efficacité de l’humour ? » ; « Quels rapport le rire et l’humour instaurent-ils entre le rieur et celui dont il rit ? » ; « Quels inconvénients peuvent présenter l’humour et le rire quand on aborde des sujets sérieux ? » ; « N’y a-t-il pas des limites / des cas où le rire est inefficace ? »…

Choisissez les sous-questions qui pourraient constituer le titre d’une partie de votre devoir.

Chercher des idées

L’adjectif « plaisant » est de la famille du mot plaire. Ce qui est « plaisant » divertit, amuse par sa gaieté.

L’humour permet de prendre ses distances par rapport à une réalité angoissante, de considérer le monde de façon lucide mais avec un regard souriant, parfois faussement naïf.

Constituez-vous une réserve d’exemples de textes, de films, de spectacles, d’images qui traitent de sujets sérieux (guerre, peine de mort, trahison, mort…) sur un ton amusé et amusant.

La forme interrogative de la consigne invite à la discussion.

>Pour réussir la dissertation : voir guide méthodologique.

>Les genres de l’argumentation : voir lexique des notions.

Corrigé :

Les titres en couleurs servent à guider la lecture mais ne doivent pas figurer sur la copie.

Introduction

« Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer », lance Figaro à son maître dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais. Le valet conseille donc, comme Rabelais, Molière ou La Fontaine avant lui, et Ionesco ou l’humoriste Raymond Devos après lui, de ne pas évoquer les « choses graves » sur le mode sérieux, mais de prendre le parti d’en sourire ou même d’en rire. Peut-on aborder les questions graves sur le mode humoristique ? L’artiste doit-il, comme le conseillait Molière, instruire en faisant rire ? Le parti pris de « rire de tout » n’a-t-il pas des limites ?

I. L’humour rend plus réceptif aux sujets sérieux

1. Qu’est-ce qu’un sujet « grave » ou « sérieux » ?

Que faut-il entendre par sujet « sérieux » ou « grave » ? Sans doute tout ce qui a trait aux questions fondamentales de la condition humaine : la vie et la mort, l’ignorance de son destin…

Mais les hommes, à travers toutes les formes d’art, abordent aussi des sujets graves moins philosophiques, plus concrets : les faits de société, comme le pouvoir, la guerre, le malheur, la religion…

Or, paradoxalement, la littérature et l’art en général choisissent souvent des registres plaisants pour traiter de ces sujets essentiels : La Fontaine ou Molière, l’un dans ses fables, l’autre dans ses comédies, Voltaire, dans ses contes philosophiques, ont pris le parti de « plaire » pour mieux mener leur réflexion, argumenter et « instruire ».

2. L’humour pour divertir

La Fontaine s’en explique : « Une morale nue apporte de l’ennui ». Car l’humour, par son côté divertissant, détend, évite l’ennui et touche un public varié, peu enclin à lire ou à écouter de longs développements sérieux et rébarbatifs. Marivaux dans La Colonie met en scène avec humour des féministes avant l’heure : le public préfère sans doute aborder le problème de l’égalité entre hommes et femmes dans une comédie, plutôt que de lire les considérations de Rousseau sur l’éducation des filles dans son traité Émile ou de l’Éducation.

Le succès des apologues, le plus souvent plaisants, confirme le pouvoir de séduction et de persuasion de l’humour. C’est ce qu’avait bien compris Voltaire qui, dans ses contes philosophiques, aborde sur le mode plaisant, en les agrémentant de péripéties rocambolesques, des sujets comme l’esclavage ou la tyrannie. Ainsi, il compose un dialogue plein de vivacité et d’ironie pour parler de l’inégalité homme-femme, dialogue mené par une maréchale pétulante.

3. Le rire « fait passer » la critique

Celui qui rit est plus ouvert et prêt à accepter ce qu’il ne supporterait pas sur le mode sérieux, parce que le rire introduit une distance. Les « grands », les aristocrates, riaient aux comédies de Molière, se plaisaient à lire les Fables de La Fontaine, se pressaient au Barbier de Séville ou au Mariage de Figaro, qui pourtant ne les ménageaient pas et mettaient en cause leurs privilèges.

Molière, dans ses comédies, suit le précepte ancien de la comédie : Castigat ridendo mores : « Corriger les mœurs par le rire ». À de longs développements sur les vices de son temps, il préfère peindre les défauts des hommes en les amplifiant, en les caricaturant et en les incarnant dans des personnages comiques. C’est le rire cathartique, qui « purifie » le lecteur ou le spectateur.

À l’image de La Fontaine qui voulait « tourner nos vices en ridicule » par une « comédie aux cent actes divers » (ses fables), les humoristes politiques, sur scène ou à travers le dessin, rencontrent un vif succès. Les caricaturistes de presse jouent de nos jours le rôle de philosophes, tel Montesquieu dont un large public s’empressait de lire les Lettres persanes.

II. L’humour dédramatise la souffrance et libère l’homme

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