LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Pensez-vous que la lecture d’œuvres littéraires, au-delà du simple divertissement, contribue à nous ouvrir les yeux sur le monde et à nous faire réfléchir sur ce qu’est l’Homme ?

Dissertation : Pensez-vous que la lecture d’œuvres littéraires, au-delà du simple divertissement, contribue à nous ouvrir les yeux sur le monde et à nous faire réfléchir sur ce qu’est l’Homme ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2016  •  Dissertation  •  1 778 Mots (8 Pages)  •  1 082 Vues

Page 1 sur 8

Sujet de dissertation : Pensez-vous que la lecture d’œuvres littéraires, au-delà du simple divertissement, contribue à nous ouvrir les yeux sur le monde et à nous faire réfléchir sur ce qu’est l’Homme ?

        Comme l’a écrit Dostoïevski, écrivain russe du 20eme siècle : « un être qui s’habitue à tout, voilà je pense, la meilleure définition qu’on puisse donner à l’Homme ».  Toutefois, définir ce qu’est l’Homme reste toujours un sujet complexe auquel il est impossible de répondre concrètement. A travers l’Histoire, de nombreux auteurs et artistes ont tenté de répondre à cette question, mais à travers quel style littéraire est-il préférable de faire face à ce débat ? Les œuvres littéraires peuvent-elles réellement expliquer ce qu’est l’Homme ainsi que sa place dans le monde ? Oui, nous pouvons observer, dans un premier temps en quoi, pour retenir l’attention du lecteur, toute fiction a d’abord aussi besoin d’une part de réalité. A l’inverse, on peut aussi proposer qu’un auteur puisse plus se centrer sur la vérité, et cependant offrir une réponse à la question de l’Homme.

        « La réalité n'est ni le réel, ni l'imaginaire, mais leur affirmation et leur négation mutuelles. » Voilà une des citations les plus célèbres du philosophe français Edgar Morin. En effet, des écrits tels que Vendredi ou les Limbes du Pacifique, Le joueur d’Echecs, illustrent bien la nature de l’homme dans le monde dans lequel il vit. Reliant à la nature de l’Homme, les livres de M. Tournier et S. Zweig  à travers des histoires imaginaires décrivent par exemple la solitude de l’homme et ce que cela peut engendrer chez lui. Le livre de Michel Tournier, qui est une réécriture du mythe de Robinson Crusoé, tend plus à réfléchir sur la condition de l’homme confronté à la solitude, l’absence d’autrui, avant la découverte de l’autre qu’est Vendredi. Robinson, pensant être l’unique habitant de l’île sur lequel son bateau s’est échoué, mène alors une réflexion sur la solitude dans son log book. Peu de temps après le naufrage il poursuivait « imaginairement le dialogue interrompue par la catastrophe », sans vouloir faire face à sa situation de singularité sur l’île. De plus, Robinson imaginait « derrière [lui], le groupe de [ses] malheureux compagnons [qui] s’enfonçait dans la nuit ». A travers cette métaphore, qui n’a clairement rien de réel  puisque tous les compagnons de Robinson sont morts, nous pouvons observer la lutte intérieure de Robinson, tentant de faire face à sa situation très singulière pour un Homme. De plus, nous comprenons réellement le message que cherche à faire passer l’auteur sur la solitude lorsque Robinson réalise que la solitude n’est autre qu’un « milieu corrosif qui agit sur [lui] lentement […] dans un sens purement destructif.» Nous comprenons donc ici que Robinson subit une dégradation, causée par la solitude, destructrice de sa personne, auquel il assiste impuissant comme nous pouvons observer à travers l’emploi d’expressions telles que « l’inexorable travail », qui ne peut donc pas être arrêté, ce qui y ajoute un aspect tragique. Ce ne sera finalement qu’à travers la présence d’autrui ; Vendredi, que Robinson pourra enfin retrouver son aspect humain, car Robinson réalise enfin dans le Chapitre 10 que Vendredi est pour lui « toute l’humanité rassemblée en un seul individu ». C’est donc grâce à cet autrui que Robinson retrouve réellement son humanité après avoir été exposé à la solitude, ce qui décrit bien ce qu’est l’homme.

Semblable au cas de Robinson dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique, dans le livre de Stephan Zweig : Le Joueur d’Echecs, l’un des protagonistes doit lui aussi faire face à la solitude. L’inconnu M.B du roman est emprisonné dans une chambre d'un hôtel de luxe par les nazis, sans aucun contact avec le monde extérieur (la fenêtre est bloquée, il n’a d’autre compagnie qu’un gardien muet…) à par les quelques interrogatoires qu’il subit de la Gestapo. Et, au fur et à mesure qu’il passe du temps dans cet univers d’isolement complet, il perd peu à peu contrôle de lui-même car son esprit « tourne à vide » sans rien de palpable. Finalement, c’est grâce à un recueil des plus grandes parties disputées par des maîtres internationaux d’échecs qu’il va finalement éviter de sombrer dans la folie. Il se familiarise donc peu à peu avec les finesses du jeu, la tactique, etc. Les interrogatoires se passent par la suite mieux et ne répond plus de manière à trop dévoiler. Toutefois , après plusieurs mois, il connaît maintenant les 150 parties du livres par cœur et doit donc se résoudre à jouer contre lui-même, ce qui lui fait rapidement plonger dans une schizophrénie pour laquelle il va devoir être hospitalisé.  Nous pouvons donc en conclure que, même si ces parties d’échecs ont sauvé M.B sur le cours terme, ce livre de Stephan Zweig prouve lui aussi que la présence d’autrui est indispensable pour l’Homme, afin de ne pas sombrer dans la folie.

Dans un second temps, il peut aussi être pris en compte que si un auteur ne décrit que le réel, ceci ne semblerait pas forcément susciter la compréhension ou attention du lecteur, surtout par rapport à un sujet aussi complexe que celui de la question de l’Homme. Néanmoins, lorsque le sujet est aussi informatif en lui-même sur la nature de l’Homme, il ne nécessite pas nécessairement une part d’imaginaire. Nous pouvons notamment observer ceci à travers l’exemple des Essais de Montaigne, traitant de m’humanisme. Ces œuvres de Montaigne apparaissent essentiellement comme une tentative de saisir le mouvement de la pensée à travers des textes argumentatifs. Ce sont également des œuvres à mi-chemin entre l’autobiographie et la réflexion sur la condition humaine : « tout homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition ». Cette phrase, qui est au plein cœur du sujet de la question sur l’Homme, montre bien qu’à travers le banal exemple d’un seul homme, nous pouvons le retracer à toute la nature humaine. Ceci nous représente en quoi un personnage d’un livre peut représenter réellement toute l’humanité rassemblée en un individu. « Humain signifiant le plus souvent ce que devrait être l’homme, inhumain signifiant le plus souvent ce qu’il est. Le naïf humanisme se fonde sur ce double contresens. »  Cette citation de d’Edgar Morin montre bien l’essence du sujet du roman de Primo Levi : Si c’est un homme. Cette œuvre, qui est caractérisé comme étant une « étude dépassionnée de certains aspects de l’âme humaine. » reflète l’inhumanité infligée aux victimes des camps de concentration lors de la Seconde Guerre Mondiale. Mais, même si des horreurs bestiales sont infligées aux victimes des camps ; « notre façon de manger, debout, goulûment, en nous brûlant la bouche et la gorge, sans prendre le temps de respirer, c’est bien celle des animaux », il nous rappelle tout de même une leçon fondamentale sur la nature de l’homme, qui, même après avoir été tout retiré, peuvent tout de même «penser à [leurs] mères et à [leurs] femmes, ce qui d’ordinaire ne [leurs] arrive jamais. Pendant quelques heures, [ils peuvent] être malheureux à la manière des hommes libres. » Finalement, à la fin du roman, l’humanité est enfin réellement retrouvée à travers un geste de générosité qui fut « le premier geste humain ». A travers cette œuvre, Primo Levi fait donc œuvre de philosophe autant que d’historien. De plus, ce texte, comme les Essais de Montaigne a une portée à la fois particulière et universelle, et dépasse le discours individuel pour passer à un discours philosophique.

...

Télécharger au format  txt (10.9 Kb)   pdf (163.5 Kb)   docx (11.9 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com