Parfum Exotique, Fiche Bac

Parfum exotique, Charles Baudelaire

INTRODUCTION Le diable, je suis bien obligé d'y croire, car je le sens en moi !

-Poète maudit du XIXème siècle, Charles Baudelaire est un héritier du romantisme. Il appartient au mouvement symboliste tout comme Verlaine et Rimbaud. C’est un mouvement qui cherche vise à chercher des symboles entre le réel et l’irréel.

Il obtient sans difficulté son baccalauréat de philosophie avant de mener une vie de bohème. Décision contrariée par son beau-père, qui le fit embarquer de force sur un paquebot en direction des Indes. Le bateau rencontre certains problèmes et est contraint de s’arrêter à l’île Maurice qui marque le jeune auteur à vie et dont on retrouve le caractère exotique dans certaines de ses œuvres.

En 1857 paraissent 'Les Fleurs du mal', recueil de vers exaltant la beauté en germe dans toute perversité, dans toute souffrance. L'ouvrage est condamné pour "outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs". Ce recueil est constitué de 7 subdivisions. « Parfum exotique » se situe dans la première « spleen et idéal » C’est un sonnet où Baudelaire évoque sa rêverie qui se développe à partir de l’odeur de Jeanne Duval, sa compagne. Le mouvement du poème part donc du réel à l’imaginaire.

PROBLEMATIQUE

LECTURE

Après avoir analysé… nous nous demanderons…

SUJET D’ETUDE : Le sentiment amoureux dans la poésie.

Mouvement : Symbolisme

Registre : Lyrique

Vision de l’amour : Amour physique, sensuel, érotique

Vision de la femme : Femme sensuelle, érotique

Sujet de l’extrait : Parfum de Jeanne Duval qui lui rappelle des senteurs exotique dont il se remémore.

Registres : Lyrique

Axe étudié en cour :

I. Evocation du rêve exotique

II. Bonheur

Découpage par partie :

Ensemble du poème :

Le premier quatrain nous livre quelles sont les circonstances propices au rêve ; les trois autres strophes sont une promenade sensuelle au milieu d’un paysage exotique

• Le titre « parfum exotique » emmène le lecteur dans les deux univers chers à Baudelaire : d’une part celui des sens, d’autre part celui du voyage ; il privilégie un sens : l’odorat.

• Forme : sonnet d’alexandrins / rimes embrassées / Il n’y a que 2 phrases

• Elément central : le parfum de la femme

1° Quatrain : les éléments qui conduisent au rêve.

Le poème s’ouvre sur un indice temporel « soir chaud d’automne » v1 : il s’agit pour le poète d’exposer les circonstances favorables au rêve :

• La première est la coupure totale avec le monde réel: « les deux yeux fermés ». v1 La redondance « les deux yeux » marque bien à quel point il faut être loin du monde ambiant.

• Les virgules qui ralentissent le rythme connotent la volonté de s’enfoncer tranquillement dans cette nouvelle ambiance. A ce moment-là, il faut souligner la disparition de l’un des cinq sens, la vue. Il est relayé par le toucher si l’on veut bien considérer ainsi la sensation de chaleur avec « chaud » v1.

• Chez Baudelaire, rien n’est conventionnel: on n’a pas la chaleur attendue de l’été, mais celle de l’automne ; le poète se réclame en cela de l’univers romantique qui privilégie l’automne comme saison des poètes.

• Le deuxième vers voit arriver une nouvelle sensation, annoncée depuis le titre : l’odorat. Cela est amené par une nouvelle redondance « je respire l’odeur », qui traduit la force de la sensation. Cette fois-ci le vers n’est pas coupé, comme le fut le premier, ce qui donne un effet comme si « l’odeur » imprégnait doucement et sans arrêt le psychisme du poète.

• La source de cette odeur : le mot « sein » introduit une nouvelle composante des circonstances qui installent le rêve : il s’agit d’une femme. On peut y voir un fantasme amoureux.

• Le troisième vers présente une « vision » avec le verbe « voir ». Par rapport aux « yeux fermés » du premier vers, il faut comprendre que l’univers onirique se substitue complètement à la réalité. C’est la sensation olfactive qui a généré la sensation visuelle. On peut donc parler des « correspondances » telles que Baudelaire nous les a présentées dans le sonnet qui porte ce titre, on les appelle aussi synesthésie. Le rêve ne peut être total que quand tous les sens se mettent à communiquer.

• Des termes forts permettent d’identifier les éléments qui peuplent ce rêve : « rivages, heureux, soleil ». Le premier de ces termes évoque un paysage marin et les mots du champ lexical de la chaleur – outre qu’ils reprennent l’atmosphère mise en place au premier vers – suggère un pays exotique comme l’annonçait le titre.

• Les deux vers s’enchaînent par un enjambement, ce qui montre que rien ne vient déranger le poète. Il est d’ailleurs tellement submergé par ce rêve qu’il emploie le mot « éblouissent » qui insiste sur la vision envahissante de ce paysage. On peut s’étonner de l’adjectif « monotone » qui pourrait atténuer le plaisir qui émane de ce rêve. Cela fait plutôt penser à ce climat tropical qui ne varie pas et qui surprend le voyageur occidental habitué aux variations climatiques.

Dès lors, le climat est installé : les rimes embrassées –comme cela sied au premier quatrain d’un sonnet qui est une forme fixe- nous installent dans une sorte de stabilité où rien ne viendra rompre la quiétude : nous pouvons donc découvrir plus en détail ce qui peuple cet univers.

2° quatrain

• Le deuxième quatrain nous confirme l’existence d’un paysage marin avec le mot « île », qui contribue à la coupure avec le monde habituel. L’adjectif « paresseuse » invite au repos et correspond à l’image paisible qu’un occidental accole à celle des pays exotiques. Il s’agit d’une métonymie puisque plus que l’île c’est la vie qu’on y mène qui est paresseuse.

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