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Objet d’étude: Le personnage de roman, du XVIIème siècle à nos jours.

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Par   •  9 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 660 Mots (7 Pages)  •  2 144 Vues

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Objet d’étude: Le personnage de roman, du XVIIème siècle à nos jours

Corpus de texte:

La représentation de la ville est un topos de la littérature, notamment dans les romans du 19ème et du 20ème siècle. Trois textes nous sont représentés, il s’agit de l’extrait La fille aux yeux d’or de Balzac publié en 1835, Le ventre de Paris de Zola (1873) et Désert de Le Clézio (1980). Quelle vision de la ville chacun de ces trois textes présente-t-il? Comment les descriptions sont-elles construites? Quels sont leurs points communs?

Il apparait tout d’abord que chacun des textes présente une vision péjorative de la mégapole, Paris ou Marseille. La mort rôde chez Balzac et Le Clézio et se matérialise grâce à son champ lexical, « la mort fauche » et donne une « physionomie cadavéreuse » à un « peuple exhumé » (lignes 3, 9, 10). Lalla sent « un froid de mort » qui se transforme en « une haleine de mort » dans une ville « tombeau » (lignes 18, 19, 29). Le chef de file du mouvement naturaliste file la métaphore du foisonnement et du désordre qui transforme Paris en un enfer, enfer dont Balzac parle lui aussi. Les rues sont « encombrées de voitures », le personnage « se heurt/e/» à un « embarras ». « Les Halles débord/ent/ ». Confronté à une « infernale ronde » le personnage de Zola peut prendre comme vrai la description de Balzac où « tout fume, tout brûle (…) se rallume (…) se consume ». L’image de Zola est celle d’un déluge de biens de consommation qui fait penser à une catabase.

Les trois auteurs choisissent un point de vue omniscient pour donner à voir la ville. Balzac choisit, dans un premier paragraphe, un plan d’ensemble qui présente « l’aspect général de la population » et rétrécit son champ de vision dans le dernier paragraphe pour s’intéresser au « Parisien ». Zola et Le Clézio préfèrent faire cheminer leur personnage en suivant la topographie réaliste des lieux et accompagner ainsi leurs lecteurs dans leur découverte de Paris et Marseille. « La rue Mont-Marte, la rue Berger » font échos à « la rue Bon Jésus » et à « la traverse de la charité ».

Dans les trois textes, il apparait une déshumanisation de l’homme car la ville est bien plus grande et plus importante que l’être humain. Par exemple, Balzac montre que seul l’argent compte avec le réseau lexical de l’argent « or » (x2), « billet », « or et plaisir ». Ces textes montrent qu’aucun des personnages ne semble être acteurs, la ville a donc un aspect monstrueux. Le destin de l’homme est inéluctable, c’est la ville qui contrôle les êtres. Les auteurs déplient ainsi le registre tragique.

Pour conclure, on peut dire que la vision de la ville est péjorative dans ces trois textes. Les

descriptions sont construites à partir d’un point de vue omniscient. Chacun des textes présente

« Lalla remonte », « gravit », « tourne à gauche » et « marche dans la rue du Bon-Jésus » (lignes 1à2). Afin de rendre la scène la plus vraie possible, les détails du monde urbain foisonnent. Le lecteur suit le plan de la ville et parcourt Marseille de la rue du « Bon Jésus » (ligne 2) à la « rue Rodillat » (ligne 33) en passant par la « rue du Timont » (ligne 10) et par la « traverse de la Charité » (ligne 24). L’aspect minéral dur et froid est souligné par les indications architecturales (« marche de l’escalier », « mur », « pierre » et « fenêtre »). Le Clézio nous fait plonger dans une atmosphère teintée de froideur minérale.

Puis, la réalité de la ville confronte Lalla à une vision péjorative. La ville est vétuste. Les adjectifs qualificatifs épithètes (« vieille » ligne 1, « vieux lépreux »ligne 3, « à demi effacé » ligne 4, « humides et glissantes » ligne 9, « abandonnées » ligne 17, « déserte » ligne 24, « obscur et froide » ligne 36), témoignent de la décrépitude, du déclin de Marseille. La déliquescence se révèle également par les graffitis de scène « obscènes » ligne 12 que l’auteur compare à un « masque grotesque » ligne 13 et par la référence à « l’égout qui sent fort » ligne 2. La ville est loin d’être un lieu agréable.

De même, les nombreux déictiques de lieux et de temps permettent de tracer une véritable topographie de Marseille. A priori, le plan semble très organisé et fort compréhensible: « Vers la vieille ville », « en haut de l’escalier », « à gauche », « à droite ». Cependant, à partir du 2ème paragraphe, le lecteur se perd en même temps que Lalla et « oublie tout » ligne 26. La ville devient un labyrinthe inextricable dont il faut s’échapper au plus vite. De « lentement » à « vite », Lalla change sa façon de voir le microcosme urbain.

Enfin, la cité phocéenne devient sinistre au point que la couleur dominante est le gris (ligne 36, 30, 24, 25). Dépeuplée « il n’y a

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