Objet d’étude: Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours

Les textes que nous allons étudier sont un extrait de La Princesse de Clèves écrit en 1678 par Madame de Lafayette dans lequel nous est présenté Mademoiselle de Chartres, une jeune fille de seize ans au caractère agréable et au physique flatteur, un extrait de Les Misérables rédigé par Victor Hugo en 1862 dans lequel nous est décrit une jeune fille presque fantômatique et un extrait de A l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust publié en 1919 dans lequel Proust nous décrit non pas une, mais un groupe de jeunes filles. Nous allons nous demander quelle vision de la jeune fille offrent ces trois textes.

Nous pouvons premièrement remarquer que les trois textes du corpus portent tous le même sujet: la jeune fille. Chaques auteurs portent un jugement critique sur les caractéristiques physiques et morales sur la ou les jeunes filles décrites. Madame de Lafayette décrit alors une “beauté parfaite” (ligne 2) puis nous raconte le passé de Mademoiselle de Chartres et plus particulièrement l'éducation qu'elle a suivie, Victor Hugo nous fait la description d'une jeune fille blafarde et Marcel Proust nous fait découvrir un groupe de jeunes filles en se focalisant sur leurs actions et leurs attitudes plutôt que des traits physiques de ce groupe.

Mademoiselle de Chartres est décrite comme une jeune fille d'une “grande beauté” (l.21) tout au long du texte: le mot beauté est d'ailleurs utilisé trois fois à son égard “une beauté à la cour” (l.1) et “une beauté parfaite” (l.2). Elle est aussi d'une blancheur noble “La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu” (l.22) tandis que le personnage de Victor Hugo est décrit de façon très péjorative dans l'extrait: en effet, Hugo nous décrit “une créature hâve, chétive, décharnée” (l.2-3) et d'”une pâleur blonde et lymphatique” (l.4-5), on peut noter ici que la pâleur de la jeune fille est différente de celle de Mademoiselle de Chartres qui serait une pâleur noble, en effet la pâleur de cette jeune fille nous ferait presque penser qu'elle serait malade, mais malgré cette description physique très péjorative, Hugo inspire à la pitié du lecteur, en décrivant cette jeune fille de seize ans comme “un de ces êtres qui sont tout ensemble faibles et horribles et qui font frémir ceux qu'ils en font pas pleurer.”. Hugo précise que “cette jeune fille n'était pas venue au monde pour être laide” et que cette laideur anticipée était liée à la pauvreté de cette 2

Modèle de copie Open office Writer jeune fille simplement vêtue. “Rien qu'une chemise et une jupe” (l.3), “Pour ceinture une ficelle, pour coiffure une ficelle” (l.4) En effet il nous est dit “La grâce de l'age luttait encore contre la hideuse vieillesse anticipée de la débauche et de la pauvreté.” (l.13). Mademoiselle de Chartres, elle, n'avait pas à se soucier de ces problèmes de pauvreté étant de “la même maison que le vidame de Chartres” (l.3) et ayant eu une bonne éducation par sa mère. L'inimportance cruelle de cette jeune fille pris en proie par la pauvreté est définit par l'indéfini qui règne tout le long de l'extrait de Victor Hugo: en effet, cette jeune fille n'a pas de nom, ni de familles décrite et semble seule. Marcel Proust lui, procède

...