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« Ne Lisez Pas Comme Les Enfants Lisent, Pour Vous Amuser, Ou Comme Les Ambitieux Lisent, Pour Vous Instruire. Non, Lisez Pour Vivre. » G. Flaubert

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Par   •  30 Novembre 2014  •  1 892 Mots (8 Pages)  •  3 841 Vues

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« Ne lisez pas comme les enfants lisent, pour vous amuser, ou comme les ambitieux lisent, pour vous instruire. Non, lisez pour vivre. » G. Flaubert

L'écriture et la lecture ne font pas partie des qualités innées de l'être humain mais de ses qualités acquises. Elles se sont érigées au fil du temps, en corrélation avec les savoirs de l'Homme, mais aussi développées et répandues à un rythme bien particulier dans les différentes civilisations de l'Histoire. N'ayant cessé de se transformer et de prendre de l'ampleur dans le quotidien de particuliers, elles forment aujourd'hui la base de notre société, bâtissant son savoir et son développement. Pourtant, bien que ces deux disciplines élémentaires aient évolué en parallèle, nous pouvons aujourd'hui les distinguer de cette façon suivante : l'écriture est basée sur un fondement intérieur et un travail personnel, alors que la lecture puise au contraire ses ressources dans le travail d'autrui. La divergence de ces deux matières se remarque aussi par la réponse à la question de l'existence d'un But Véritable : l'écriture a pour but l'expression de ce que l'écrivain veut transmettre ou exprimer de soi, elle ne peut donc pas être remise en question (soulignons ici que nous parlons du fond, et non de la forme). Mais l'écriture, quant à elle, n'a pas de But Véritable, puisque chacun l'utilise comme de la façon qu'il juge la plus adéquate à ses besoins. G. Flaubert, par sa citation souhaite nous émettre l'idée que le But Véritable serait de lire pour vivre. Il donne en contre-exemple la lecture enfantine qui amuse, puisque l'enfant ne n'a pas assez de sens critique pour dérouler du texte le message ou la morale transcrite, ou la lecture ambitieuse qui reste hermétique à son utilisateur puisqu'il ne dirige pas sa réflexion au cœur des concepts. G. Flaubert intime que le lecteur adopte un style de lecture non pas hermétique ou sans réflexion, mais un style réfléchi, réactif et vivant, qui apporte des éléments en plus à la vie quotidienne. Par cet état d'esprit, le lecteur doit pouvoir s'interpeller, s'identifier, découvrir d'autres horizons afin de pouvoir échapper à son quotidien quand cette envie lui prend, appréhender divers modèles de vie, ou pour, en lien avec nos besoins élémentaires, répondre à nos besoins de l'âme.

L'enfant apprend à lire depuis un âge relativement tendre des textes faciles, ludiques et motivants, de sorte que son apprentissage se fasse plus facilement. Il lui a été enseigné qu'il prêter attention à ne pas manger des mots ou des syllabes, à la ponctuation, à l'intonation de sa voix ou encore à la compréhension du texte. L'enfant à donc parfaitement assimilé ces bases, sait répondre aux questions en lien avec le texte, et sait ré-expliquer sa lecture avec ses propres mots. Mais l'enfant ne pense pas à déplacer l'intrigue dans le décor de sa propre vie. Pour lui, les histoires ne sont que des histoires. Cette pensée est tout à fait commune chez l'enfant. En effet, il n'a pas atteints une maturité assez haute pour se poser ce genre de question et n'a pas encore les outils adéquats pour y apporter des éléments de réponse. De même, son sens critique n'est pas encore assez développé pour pouvoir déceler dans une lecture des éléments utiles ou des concepts intéressants pour son développement personnel. L'enfant lit donc, lorsque la lecture n'est pas imposée, seulement pour le plaisir de découvrir une nouvelle histoire. Peu d'enfants comprennent sans aide le véritable sens des Fables de M. Fontaine, ni même les contes d'Andersen ou de Perrault. Ils n'effleurent que les mots du bout des yeux, rapides, en quête des prochaines syllabes qui leur donneront la suite de leur épopée. Ils ne peuvent reporter le message transmis sur le fondement de leur existence. Leur lecture ne leur donnera pas les clés de vie.

Les ambitieux sont de grandes personnes, certains, un nœud de tissu serrant leur gorge, d'autres, juchés sur des talons hauts. Pourtant, leur vie n'est pas aussi grande qu'eux. Les ambitieux n'ont qu'un seul but se raccrochant à leur appellation : le savoir. Le savoir n'est pas défini comme malsain. Pourtant, celui des ambitieux peut l'être. Car les ambitieux ne filtrent pas, ils récoltent le savoir pur. Ils l'arrachent tout entier, en masse uniforme et non comme des milliers de petits grains. Le temps des ambitieux est compté. Ils ne peuvent se permettre de ralentir la cadence de la quête pour s'enfouir dans un détail. La ligne d'arrivée est la même que celle de leur voisin. La même, la seule. Au sommet de leurs ambitions. Aussi, la lecture des ambitieux ne prend pas racine. Elle ne peut se permettre de prendre le temps, et les ambitieux ne l'y encouragent sûrement pas. Les ambitieux lisent pour savoir. Mais ce savoir sans racine ne peut pas grandir en eux. Ce savoir est un savoir instructif, qui permet aux ambitieux de se rapprocher de la ligne. La ligne de chute. Car oui, les ambitieux s'instruisent, mais ce qu'ils apprennent ne les fait pas vivre. Au contraire, pressés, ils s'assèchent car ils ne prennent le temps de s'abreuver de leur savoir. Ils le gardent précieusement enfermé dans un coin d'eux-même, sans pour autant en tirer l'essence propre qui leur apportera la nouveauté, la beauté ou l'épanouissement de ce savoir. Ils lisent de façon hermétique, s'essayant de récolter le maximum d'informations sans pour autant les traiter, sans pour autant y trouver le cœur du Savoir. Les ambitieux finissent par être pleins, trop pleins d'enveloppes de savoir, et n'auront pas trouvé le cœur savant dont ils rêvaient. Ils en ont des milliers de savoir qui ne germent pas. Ils ne vivent pas plus que ces grains.

Pour que la lecture ait un apport, il faut en premier lieu avoir envie de percer un mystère. Chaque texte a un message a faire passer, puisqu'il

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